Distraction
Il y a plusieurs mois déjà, j'avais commandé le joli et graphique Sundays are for lovers, édité chez la si délicate Lena Corwin.
Je ne vais pas tout vous révéler mais il y est question d'habitudes dominicales chez des gens dont le style me fascine comme Molly Wizenberg ou Maria Alexandra Vettese. Vous trouverez également au gré des pages en papier un peu épais des photos de boulangeries japonaises, de dîners londonniens éclairés à la bougie, de préparation de Vespa Martini. Vous serez mis en appétit par la recette en images des curry breads et je suis sûre que vous aimerez le dessin du vinyl sur fond fleuri. Vous me direz.
Le petit questionnaire est tellement charmant qu'il donne envie d'y répondre:
Là où j'habite: Rennes, dans une rue piétonne, avec vue sur les vitrines de boutiques féminines
Si je n'avais pas exercé mon métier j'aurais été: réalisatrice de films (ou scénariste, ou monteuse), grand reporter et, dans une ambition définitivement impossible, pianiste
L'année prochaine, je voyagerai: sur la côte amalfitaine au printemps, à New York et Venise à nouveau, à Berlin, sur les îles Lofoten (ce sont des espoirs)
Le dimanche représente pour moi: l'ennui des villes de province mais aussi le petit-déjeuner qui traîne en longueur, les vide-greniers, les grosses chaussettes en maille, un départ pour la côte, le film le soir au cinéma
Et j'aime manger ce jour-là: un croissant avec mon chocolat chaud, des oeufs brouillés et de la truite fumée, un peu de fromage, au dîner un plat que nous aurions cuisiné ensemble, une part de gâteau maison
Et je me lève: rarement après 9h30
Et je m'habille: un peu après 9h30 (il faut s'habiller pour aller chercher les croissants!)
Et je sourirai quand: je découvrirai qu'il est déjà parti en douce chercher les croissants
Et je me surprendrai à rêver: à un deuxième dimanche le lendemain
Et quand lundi arrivera: je grillerai puis tartinerai de beurre et de confiture une tranche du pain précieux acheté la veille, avec les croissants
Je prépare péniblement la soutenance (je vis ce moment détestable où je relis ma thèse et m'aperçois de ses nombreuses faiblesses) en repensant au week end dernier.
Nous avons marché longtemps sur le sentier le long de la côte déchiquetée, croisant de temps en tant des promeneurs ravis qui nous saluaient en souriant. Le ciel vira du bleu au rose, le vent s'intensifia sur les dunes, il était l'heure de repartir, un dîner à Tanpopo nous attendait. Je ne cesse d'être éblouie par les progrès esthétiques à chacun de nos passages. Et le goût n'est jamais en reste, toujours très précis.
Prenez par exemple cette réinterprétation du chou farci: l'enveloppe est élastique comme celle d'un mochi, le chou ayant été concassé pour être incorporé à la pâte. A l'intérieur, on trouve une farce très fine faite de porc fermier, de veau haché et d'oreille de porc pour le croquant. Le tout est surmonté de gingembre fraîchement râpé et repose au milieu d'un bouillon où infusent de minuscules éclats de feuilles d'épinard.
Les cuissons sont parfaites comme pour ce saumon confit surmonté d'une saint-jacques à peine grillée.
Ce que j'aime aussi, c'est la rituelle promenade nocturne sur les remparts ou jusqu'à la fin de la jetée, devant les lumières tremblantes des côtes voisines, dans la nuit bercée par les vagues.
Le lendemain, j'ai essayé de travailler (je crois que j'ai un problème avec le passage symbolique qui s'annonce) mais nous avons aussi préparé un super ragoût de queue de boeuf à la Nigel Slater. Impossible de servir ça avec autre chose que de la purée.
(Dans le prochain billet, une surprise)
(Pour l'instant, je retourne travailler)
Je ne vais pas tout vous révéler mais il y est question d'habitudes dominicales chez des gens dont le style me fascine comme Molly Wizenberg ou Maria Alexandra Vettese. Vous trouverez également au gré des pages en papier un peu épais des photos de boulangeries japonaises, de dîners londonniens éclairés à la bougie, de préparation de Vespa Martini. Vous serez mis en appétit par la recette en images des curry breads et je suis sûre que vous aimerez le dessin du vinyl sur fond fleuri. Vous me direz.
Le petit questionnaire est tellement charmant qu'il donne envie d'y répondre:
Là où j'habite: Rennes, dans une rue piétonne, avec vue sur les vitrines de boutiques féminines
Si je n'avais pas exercé mon métier j'aurais été: réalisatrice de films (ou scénariste, ou monteuse), grand reporter et, dans une ambition définitivement impossible, pianiste
L'année prochaine, je voyagerai: sur la côte amalfitaine au printemps, à New York et Venise à nouveau, à Berlin, sur les îles Lofoten (ce sont des espoirs)
Le dimanche représente pour moi: l'ennui des villes de province mais aussi le petit-déjeuner qui traîne en longueur, les vide-greniers, les grosses chaussettes en maille, un départ pour la côte, le film le soir au cinéma
Et j'aime manger ce jour-là: un croissant avec mon chocolat chaud, des oeufs brouillés et de la truite fumée, un peu de fromage, au dîner un plat que nous aurions cuisiné ensemble, une part de gâteau maison
Et je me lève: rarement après 9h30
Et je m'habille: un peu après 9h30 (il faut s'habiller pour aller chercher les croissants!)
Et je sourirai quand: je découvrirai qu'il est déjà parti en douce chercher les croissants
Et je me surprendrai à rêver: à un deuxième dimanche le lendemain
Et quand lundi arrivera: je grillerai puis tartinerai de beurre et de confiture une tranche du pain précieux acheté la veille, avec les croissants
Je prépare péniblement la soutenance (je vis ce moment détestable où je relis ma thèse et m'aperçois de ses nombreuses faiblesses) en repensant au week end dernier.
Nous avons marché longtemps sur le sentier le long de la côte déchiquetée, croisant de temps en tant des promeneurs ravis qui nous saluaient en souriant. Le ciel vira du bleu au rose, le vent s'intensifia sur les dunes, il était l'heure de repartir, un dîner à Tanpopo nous attendait. Je ne cesse d'être éblouie par les progrès esthétiques à chacun de nos passages. Et le goût n'est jamais en reste, toujours très précis.
Prenez par exemple cette réinterprétation du chou farci: l'enveloppe est élastique comme celle d'un mochi, le chou ayant été concassé pour être incorporé à la pâte. A l'intérieur, on trouve une farce très fine faite de porc fermier, de veau haché et d'oreille de porc pour le croquant. Le tout est surmonté de gingembre fraîchement râpé et repose au milieu d'un bouillon où infusent de minuscules éclats de feuilles d'épinard.
Les cuissons sont parfaites comme pour ce saumon confit surmonté d'une saint-jacques à peine grillée.
Ce que j'aime aussi, c'est la rituelle promenade nocturne sur les remparts ou jusqu'à la fin de la jetée, devant les lumières tremblantes des côtes voisines, dans la nuit bercée par les vagues.
Le lendemain, j'ai essayé de travailler (je crois que j'ai un problème avec le passage symbolique qui s'annonce) mais nous avons aussi préparé un super ragoût de queue de boeuf à la Nigel Slater. Impossible de servir ça avec autre chose que de la purée.
(Dans le prochain billet, une surprise)
(Pour l'instant, je retourne travailler)
Libellés : Lena Corwin, revue, Tanpopo