mardi 20 novembre 2012

Novembre est éternel, la vie est presque belle

Les souvenirs sont des impasses
Que sans cesse on ressasse




//Photoautomat berlinois au petit matin//

Après Rose Kennedy écouté jusqu'à la lie en mode repeat l'année de sa sortie en refusant de le partager avec quiconque, impossible de m'intéresser de nouveau à Benjamin Biolay. Pourtant, allongée sur le couvre-lit froissé, la radio pas trop fort, je l'ai quand même trouvé très touchant et juste chez Laure Adler, surtout quand il explique que la chanson française s'accommode mal des mots de plus de trois syllabes et qu'il prend l'exemple de La mer ou Que reste-t-il de nos amours, deux chansons douces et simples de Trenet. J'aime aussi le moment où il raconte comme il était un mauvais violoniste puis un tromboniste qui n'aimait pas jouer fort. 

Sinon, 
j'apprends comment Lacan conceptualise les lettres d'amour dans son Séminaire malicieusement intitulé Encore…
je suis ravie de réussir à pocher un oeuf pour chacun de nos bols fumants de soba du dimanche soir
je n'oublie pas la silhouette gracieuse d'Isabelle Huppert sous son petit parapluie dans In another country. Elle a l'air de se régaler du barbecue coréen arrosé de bières géantes
j'achète des saint-jacques chaque samedi au marché, je reste épatée par la dextérité de G. à les ouvrir (nous les mangeons crues, même s'il garde un souvenir précieux des gratins de sa grand-mère. Avec de la chapelure dessus.)
je contemple le cuir souple et crémeux de ma paire de Porselli dégotée à bas prix et sans bruit
je lis les rêves de Georges Perec, j'étudie de près le journal de Sylvia Plath
j'attends avec impatience le développement de plusieurs pellicules
parfois j'ai envie de faire un poulet rôti juste pour mélanger le lendemain les restes effilochés avec du riz bien chaud, du gingembre frais râpé, le précieux jus du poulet, de la ciboulette, de la sauce soja et un trait de jus de citron
je cherche aussi des correspondances dans des amours à contre-sens
je regarde les archives INA de Bouillon de Culture
j'ai envie d'une caméra super-huit, et d'un voyage en Italie
je vais au théâtre
je lis des revues australiennes, nord-américaines, suédoises, anglaises et les Cahiers du Cinéma, encore et toujours
je bois le thé numéro 32 de Bellocq, un oolong fascinant au parfum de lait chaud
j'apprends que Anne Wiazemsky aussi avait quelques difficultés à recharger son Pentax, surtout sous l'oeil de Raoul Coutard
je vous raconterai Berlin un autre jour, autrement. J'y travaille.

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