L'avenir du passé
//New York, mais la première fois//
J'espère que Nanni Moretti me pardonnera parce qu'au réveil, je délaisse désormais le grand verre d'eau fraîche qu'il recommande dans Caro Diaro et préfère laisser infuser deux rondelles de gingembre dans un petit verre d'eau chaude. Après cette ablution rituelle, il y a les matins chocolat-tartines et les matins thé-granola et dans la nuit qui n'en finit pas, j'observe les silhouettes lointaines des voisins se déplacer dans leur cuisine jaune ou bleue, avec quelque chose qui pourrait ressembler à une tasse entre les mains.
Au travail, je pense dix fois par jour que j'aimerais photographier certains détails des personnes qui me font face (un col de chemise ravissant sur un pull en grosse maille, des tennis très joliment patinées, une paire de chaussettes chinées sous un pantalon roulotté, un duffle-coat entièrement doublé de Liberty, des yeux maquillés comme je ne saurais jamais faire, etc) mais évidemment, il est complètement vain d'y penser. Parfois aussi, j'ai envie de rire aux éclats, quand j'entends pas exemple "Je vous ai citée dans une dissertation... et j'ai eu quinze !"
Chez l'analyste, je raconte mes rêves. La fois où je n'arrive plus à attacher mes lacets parce qu'ils sont trop courts. Celle où je n'arrive pas à avancer parce que mes chaussures pèsent trop lourd. Quand je me retrouve face à deux chemins et que je prends sciemment celui qui sera le plus malaisé. Ah. C'est quand même un truc de malade d'aller deux fois par semaine parler de choses humiliantes, déconcertantes et troublantes à quelqu'un qui ne dit quasiment rien (et qui fait un bruit très pénible avec ses ongles) et que l'on paie suffisamment pour que ça nous coûte... Le pire étant que j'aime beaucoup ça, hum.
Il y a même eu un week end parisien entièrement occupé par la psychanalyse. Et le dimanche matin, en guest-star très attendu (en tout cas par moi, un peu moins par G., mais il a changé d'avis ensuite), Christophe Honoré, vraiment très touchant de timidité et de retenue devant le parterre de psychanalystes qui lui fait face. Je souris quand il dit qu'adolescent, il regardait sa mère en se demandant pourquoi elle n'avait rien à voir avec Catherine Deneuve (mais plus tard, quand il rencontrera Chiara Mastroianni, il s'apercevra que ce n'est pas si simple d'avoir une mère qui s'appelle Catherine Deneuve). La scène que je préfère, de tous les films de Christophe Honoré, est le moment où Paul, le héros déprimé de Dans Paris, retrouve et écoute le vinyle de Cambodia de Kim Wilde. Avec son écriture d'enfant, il avait inscrit son nom sur la pochette, et dans cette image, il y a tout le temps passé depuis, ce qu'on a été et qu'on ne sera plus jamais, ce qu'on a perdu et qu'on ne retrouvera plus jamais, et les larmes me montent aux yeux.
Pour laisser au passé une chance d'avoir un avenir*, je lui consacre des listes, comme par exemple :
Une liste (non exhaustive) de souvenirs new-yorkais
- les petits-déjeuners à Bakeri, installés à ma place favorite, autour de la grande table en bois avec vue sur le comptoir devant lequel défilent les filles à cheveux longs, pull souple et manteau subtil (épaules tombantes et manches trois-quarts, couleur crème fraîche ou pain d'épices) mais surtout sur la cuisine et le plan de travail où une fille brune avec un bandana dans les cheveux pétrit et façonne du pain au rythme de tubes années 80 (filles face b s'abstenir !). Quelques instants plus tard, la façon dont elle démoulera les petites brioches dorées et replètes tout juste sorties du four dans des effluves de beurre, de sucre et de levain mélangées, rendra absolument indispensable le fait d'en goûter une.
- après une longue matinée au Moma, loin de la foule, du bruit, de l'étourdissement urbain, j'ai béni la petite retraite scandinave au Café Suédois local. Il faut sonner pour entrer, puis faire quelques pas dans le vestibule avant de pénétrer dans la bibliothèque. Les livres s'alignent du sol au plafond, et dans la salle éclairée par des suspensions années 50, la seule vue des tables en bois, des fauteuils recouverts de tissu gros grain gris, des deux day-beds aux lignes douces où une jeune femme s'était laissée aller à la sieste entre des coussins fleuris m'euphorise absolument. C'est tellement tranquille et silencieux qu'on ose à peine chuchoter pour demander un thé, un café et s'il est possible de grignoter quelque chose. Nos brioches à la cannelle sont particulièrement réputées et il y a aussi des petits sandwiches dans le réfrigérateur, je vous laisse regarder. Evidemment, je ne me suis pas contentée de regarder ! Nous avons arrangé nos tartines (harengs, oeuf et concombre, jambon, fromage et concombre), une brioche à la cannelle, le thé au lait et le café sur des plateaux immaculés et nous sommes restés un certain temps qui ne fut pas principalement occupé à la dégustation bien qu'elle fût délicieuse, mais surtout à la discussion (G., grâce à Bergman, a quelques rudiments suédois, et j'adore l'écouter s'amuser de cela) et à la rêvasserie, un contraste réjouissant avec le frénésie parfois un peu assommante de Manhattan.
- depuis le parc, l'indice qui confirme que nous sommes sur le bon chemin pour nous rendre à Levain Bakery, ce sont les gens croisés avec un sac en papier blanc entre les mains qu'ils reniflent avec appétit. La minuscule échoppe se cache entre les façades tellement chics de l'Upper West Side mais la file d'attente impatiente et ultra-gourmande qui piétine devant indique depuis le bout de la rue que nous sommes arrivés à destination. Le parfum de biscuit tiède dessine un nuage imaginaire au-dessus de l'entrée. Les deux jeunes filles qui nous précèdent expriment très simplement leur exaltation Ce soir on est huit alors pas de question de prendre moins de huit cookies, même s'ils sont gros. Parce que j'en veux un pour moi toute seule et ne laisserai personne s'approcher du mien. Quand ce fut notre tour, nous écartons l'éventualité d'un peanut butter cookie et jetons notre dévolu sur un raisin oatmeal et le démoniaque dark chocolate-chocolate chip. Un peu plus tard, sur un banc caché de Central Park, en observant les canots qui avançaient lentement sur le lac, c'était vraiment chouette de grignoter nos cookies avec le doux soleil d'automne dans le cou.
- déambuler avec G. dans les salles grandioses de la Frick Collection, discuter d'un regard, et trouver souvent que certains portraits ressemblent à des visages familiers, des siècles plus tard. Rester jusqu'à la fermeture du musée, et décider, sans trop réfléchir, d'aller se réchauffer devant un bol de ramen au Momofuku Noodle Bar. En attendant qu'une place se libère, siroter une organic ginger ale passée inaperçue et qui fait tout à coup envie à tout le monde, puis se retrouver face à un bol fumant de ramen. Le bouillon au goût complexe et dense, les nouilles qui s'aspirent, la poitrine de cochon ultra-fondante et surtout l'oeuf poché, doux et voluptueux... c'est comme version très améliorée de mon goûter préféré de petite fille.
- dans les films de Woody Allen, les couples d'amis se retrouvent le samedi soir dans un restaurant minuscule, à peine éclairé, avec beaucoup de bruit et de verres de vin, et la même conversation qu'il y a deux mois**. J'ai pensé aux films de Woody Allen le soir du dîner à la Vinegar Hill House. Assise au comptoir devant la liste des cocktails, je regardais défiler les corn breads fumants recouverts de miel et de beurre fondu et les cuisiniers secouer d'un geste sec les poêlons où se pâmaient quelques champignons. Le barman quant à lui découpait des zestes de pamplemousse et s'en servait pour frotter le rebord des verres. Plus tard, sur la table en bois brut, nous avons d'abord partagé une assiette de pappardelle maison, poêlées dans un jus au parfum de sous-bois, il y avait aussi du kale et de très fines tranches de canard. Le genre de plat dont vous auriez désespérément envie de vous resservir ! Le genre de soirée auquel vous aimez repenser dans le taxi qui vous ramène à l'appartement en briques rouges de Bedford Avenue.
- le premier après-midi, à la terrasse du Five Leaves, il y a un couple au regard mal réveillé derrière des lunettes de soleil qui ne veut que partager un toast à l'avocat et au piment (enfin, avec un Manhattan, quand même), des touristes néerlandais qui veulent absolument goûter le hamburger avec de l'ananas dedans, des copines en pull très long qui n'arrivent pas du tout à se décider et nous, un peu grisés par le vol, le soleil, la douceur de l'air, qui ne nous demandons pas vraiment longtemps si toutes ces frites qui accompagnent le ABLT (un Avocado BLT) sont vraiment nécessaires.
- le samedi, au Smorgasburg de Williamsburg, sur les rives de l'East river, il est probablement préférable d'arriver le ventre vide (et donc de n'avoir pas déjeuné au Five Leaves...) pour pouvoir goûter les sandwiches au pastrami maison, finement tranché par des mains expertes, les whoopie pies, organics et coquets, les nouilles sautées, les meatballs, les bubble teas, les crèmes glacées, le pulled pork épicé... Mais il n'y a pas besoin d'avoir faim pour se repaître du spectacle des rives de Manhattan de l'autre côté du fleuve et du soleil qui s'y noie lentement.
- le dernier jour, flâner et se perdre dans les rues de Greenpoint avec ses immeubles en briques rouges, ses maisons aux façades pastel, ses boulangeries polonaises, ses pharmacies désuètes, ses échoppes à pizza, le plus joli fleuriste du monde, et, sans prévenir, Ovenly, une adorable pâtisserie où l'on peut s'asseoir autour de petites tables blanches pour goûter leur délicieux pumpkin cake, ultra fondant et assorti à la couleur des dahlias dispersés dans les petits vases alentours. Et il y a un Bakeri à Greenpoint désormais ! Définitivement mon quartier préféré.
* c'est Mia Hansen-Love qui évoque l'avenir du passé dans son entretien avec Laure Adler, infiniment plus réjouissant qu'Eden, son dernier film.
** vous pouvez le vérifier en écoutant la chanson ici. J'adore quand il dit Quatrième année d'histoire de l'art / A priori une fille c'est comme ça...
J'espère que Nanni Moretti me pardonnera parce qu'au réveil, je délaisse désormais le grand verre d'eau fraîche qu'il recommande dans Caro Diaro et préfère laisser infuser deux rondelles de gingembre dans un petit verre d'eau chaude. Après cette ablution rituelle, il y a les matins chocolat-tartines et les matins thé-granola et dans la nuit qui n'en finit pas, j'observe les silhouettes lointaines des voisins se déplacer dans leur cuisine jaune ou bleue, avec quelque chose qui pourrait ressembler à une tasse entre les mains.
Au travail, je pense dix fois par jour que j'aimerais photographier certains détails des personnes qui me font face (un col de chemise ravissant sur un pull en grosse maille, des tennis très joliment patinées, une paire de chaussettes chinées sous un pantalon roulotté, un duffle-coat entièrement doublé de Liberty, des yeux maquillés comme je ne saurais jamais faire, etc) mais évidemment, il est complètement vain d'y penser. Parfois aussi, j'ai envie de rire aux éclats, quand j'entends pas exemple "Je vous ai citée dans une dissertation... et j'ai eu quinze !"
Chez l'analyste, je raconte mes rêves. La fois où je n'arrive plus à attacher mes lacets parce qu'ils sont trop courts. Celle où je n'arrive pas à avancer parce que mes chaussures pèsent trop lourd. Quand je me retrouve face à deux chemins et que je prends sciemment celui qui sera le plus malaisé. Ah. C'est quand même un truc de malade d'aller deux fois par semaine parler de choses humiliantes, déconcertantes et troublantes à quelqu'un qui ne dit quasiment rien (et qui fait un bruit très pénible avec ses ongles) et que l'on paie suffisamment pour que ça nous coûte... Le pire étant que j'aime beaucoup ça, hum.
Il y a même eu un week end parisien entièrement occupé par la psychanalyse. Et le dimanche matin, en guest-star très attendu (en tout cas par moi, un peu moins par G., mais il a changé d'avis ensuite), Christophe Honoré, vraiment très touchant de timidité et de retenue devant le parterre de psychanalystes qui lui fait face. Je souris quand il dit qu'adolescent, il regardait sa mère en se demandant pourquoi elle n'avait rien à voir avec Catherine Deneuve (mais plus tard, quand il rencontrera Chiara Mastroianni, il s'apercevra que ce n'est pas si simple d'avoir une mère qui s'appelle Catherine Deneuve). La scène que je préfère, de tous les films de Christophe Honoré, est le moment où Paul, le héros déprimé de Dans Paris, retrouve et écoute le vinyle de Cambodia de Kim Wilde. Avec son écriture d'enfant, il avait inscrit son nom sur la pochette, et dans cette image, il y a tout le temps passé depuis, ce qu'on a été et qu'on ne sera plus jamais, ce qu'on a perdu et qu'on ne retrouvera plus jamais, et les larmes me montent aux yeux.
Pour laisser au passé une chance d'avoir un avenir*, je lui consacre des listes, comme par exemple :
Une liste (non exhaustive) de souvenirs new-yorkais
- les petits-déjeuners à Bakeri, installés à ma place favorite, autour de la grande table en bois avec vue sur le comptoir devant lequel défilent les filles à cheveux longs, pull souple et manteau subtil (épaules tombantes et manches trois-quarts, couleur crème fraîche ou pain d'épices) mais surtout sur la cuisine et le plan de travail où une fille brune avec un bandana dans les cheveux pétrit et façonne du pain au rythme de tubes années 80 (filles face b s'abstenir !). Quelques instants plus tard, la façon dont elle démoulera les petites brioches dorées et replètes tout juste sorties du four dans des effluves de beurre, de sucre et de levain mélangées, rendra absolument indispensable le fait d'en goûter une.
- après une longue matinée au Moma, loin de la foule, du bruit, de l'étourdissement urbain, j'ai béni la petite retraite scandinave au Café Suédois local. Il faut sonner pour entrer, puis faire quelques pas dans le vestibule avant de pénétrer dans la bibliothèque. Les livres s'alignent du sol au plafond, et dans la salle éclairée par des suspensions années 50, la seule vue des tables en bois, des fauteuils recouverts de tissu gros grain gris, des deux day-beds aux lignes douces où une jeune femme s'était laissée aller à la sieste entre des coussins fleuris m'euphorise absolument. C'est tellement tranquille et silencieux qu'on ose à peine chuchoter pour demander un thé, un café et s'il est possible de grignoter quelque chose. Nos brioches à la cannelle sont particulièrement réputées et il y a aussi des petits sandwiches dans le réfrigérateur, je vous laisse regarder. Evidemment, je ne me suis pas contentée de regarder ! Nous avons arrangé nos tartines (harengs, oeuf et concombre, jambon, fromage et concombre), une brioche à la cannelle, le thé au lait et le café sur des plateaux immaculés et nous sommes restés un certain temps qui ne fut pas principalement occupé à la dégustation bien qu'elle fût délicieuse, mais surtout à la discussion (G., grâce à Bergman, a quelques rudiments suédois, et j'adore l'écouter s'amuser de cela) et à la rêvasserie, un contraste réjouissant avec le frénésie parfois un peu assommante de Manhattan.
- depuis le parc, l'indice qui confirme que nous sommes sur le bon chemin pour nous rendre à Levain Bakery, ce sont les gens croisés avec un sac en papier blanc entre les mains qu'ils reniflent avec appétit. La minuscule échoppe se cache entre les façades tellement chics de l'Upper West Side mais la file d'attente impatiente et ultra-gourmande qui piétine devant indique depuis le bout de la rue que nous sommes arrivés à destination. Le parfum de biscuit tiède dessine un nuage imaginaire au-dessus de l'entrée. Les deux jeunes filles qui nous précèdent expriment très simplement leur exaltation Ce soir on est huit alors pas de question de prendre moins de huit cookies, même s'ils sont gros. Parce que j'en veux un pour moi toute seule et ne laisserai personne s'approcher du mien. Quand ce fut notre tour, nous écartons l'éventualité d'un peanut butter cookie et jetons notre dévolu sur un raisin oatmeal et le démoniaque dark chocolate-chocolate chip. Un peu plus tard, sur un banc caché de Central Park, en observant les canots qui avançaient lentement sur le lac, c'était vraiment chouette de grignoter nos cookies avec le doux soleil d'automne dans le cou.
- déambuler avec G. dans les salles grandioses de la Frick Collection, discuter d'un regard, et trouver souvent que certains portraits ressemblent à des visages familiers, des siècles plus tard. Rester jusqu'à la fermeture du musée, et décider, sans trop réfléchir, d'aller se réchauffer devant un bol de ramen au Momofuku Noodle Bar. En attendant qu'une place se libère, siroter une organic ginger ale passée inaperçue et qui fait tout à coup envie à tout le monde, puis se retrouver face à un bol fumant de ramen. Le bouillon au goût complexe et dense, les nouilles qui s'aspirent, la poitrine de cochon ultra-fondante et surtout l'oeuf poché, doux et voluptueux... c'est comme version très améliorée de mon goûter préféré de petite fille.
- dans les films de Woody Allen, les couples d'amis se retrouvent le samedi soir dans un restaurant minuscule, à peine éclairé, avec beaucoup de bruit et de verres de vin, et la même conversation qu'il y a deux mois**. J'ai pensé aux films de Woody Allen le soir du dîner à la Vinegar Hill House. Assise au comptoir devant la liste des cocktails, je regardais défiler les corn breads fumants recouverts de miel et de beurre fondu et les cuisiniers secouer d'un geste sec les poêlons où se pâmaient quelques champignons. Le barman quant à lui découpait des zestes de pamplemousse et s'en servait pour frotter le rebord des verres. Plus tard, sur la table en bois brut, nous avons d'abord partagé une assiette de pappardelle maison, poêlées dans un jus au parfum de sous-bois, il y avait aussi du kale et de très fines tranches de canard. Le genre de plat dont vous auriez désespérément envie de vous resservir ! Le genre de soirée auquel vous aimez repenser dans le taxi qui vous ramène à l'appartement en briques rouges de Bedford Avenue.
- le premier après-midi, à la terrasse du Five Leaves, il y a un couple au regard mal réveillé derrière des lunettes de soleil qui ne veut que partager un toast à l'avocat et au piment (enfin, avec un Manhattan, quand même), des touristes néerlandais qui veulent absolument goûter le hamburger avec de l'ananas dedans, des copines en pull très long qui n'arrivent pas du tout à se décider et nous, un peu grisés par le vol, le soleil, la douceur de l'air, qui ne nous demandons pas vraiment longtemps si toutes ces frites qui accompagnent le ABLT (un Avocado BLT) sont vraiment nécessaires.
- le samedi, au Smorgasburg de Williamsburg, sur les rives de l'East river, il est probablement préférable d'arriver le ventre vide (et donc de n'avoir pas déjeuné au Five Leaves...) pour pouvoir goûter les sandwiches au pastrami maison, finement tranché par des mains expertes, les whoopie pies, organics et coquets, les nouilles sautées, les meatballs, les bubble teas, les crèmes glacées, le pulled pork épicé... Mais il n'y a pas besoin d'avoir faim pour se repaître du spectacle des rives de Manhattan de l'autre côté du fleuve et du soleil qui s'y noie lentement.
- le dernier jour, flâner et se perdre dans les rues de Greenpoint avec ses immeubles en briques rouges, ses maisons aux façades pastel, ses boulangeries polonaises, ses pharmacies désuètes, ses échoppes à pizza, le plus joli fleuriste du monde, et, sans prévenir, Ovenly, une adorable pâtisserie où l'on peut s'asseoir autour de petites tables blanches pour goûter leur délicieux pumpkin cake, ultra fondant et assorti à la couleur des dahlias dispersés dans les petits vases alentours. Et il y a un Bakeri à Greenpoint désormais ! Définitivement mon quartier préféré.
* c'est Mia Hansen-Love qui évoque l'avenir du passé dans son entretien avec Laure Adler, infiniment plus réjouissant qu'Eden, son dernier film.
** vous pouvez le vérifier en écoutant la chanson ici. J'adore quand il dit Quatrième année d'histoire de l'art / A priori une fille c'est comme ça...
Libellés : Christophe Honoré, Mia Hansen-Love, Minolta, New York, psychanalyse, Vincent Delerm