D'ici l'on voit, les amours, la presqu'île (maquereau délicat)
La boulangerie reste fermée mais les voisins sont revenus. La librairie a installé les nouveautés de la rentrée en vitrine. Le mercredi, au marché, il y aura à nouveau la vendeuse de fruits cyclothymique dont j'aime les petites poires parfumées, les pommes replètes et le raisin croquant. Déjà les fruits de l'automne!
Pendant cet été sans bains de mer (mais la seule idée de me retrouver sur une plage bondée apaise immédiatement ce regret. Par contre, j'aimerais tellement débarquer au bord d'un lac désert entouré d'une forêt de résineux. Il y aurait un petit ponton et l'eau serait juste tiède. C'était juste comme ça en Suède au mois d'août l'an dernier, un soir par hasard, quand nous nous sommes décidés à quitter la grande route et à emprunter un chemin poussiéreux. Je portais un pull couleur carott cake, j'avais pris le maillot à fleurs et on pouvait indéfiniment s'éloigner du bord sans jamais perdre pied), il y a eu la séance de Melancholia (j'ai adoré la simple idée du fil de fer enroulé sur la branche de bois pour savoir si Melancholia s'éloigne ou pas, comme à la Renaissance) suivie d'un burger/champagne en terrasse, il y a eu son retour et les canelés parfaits qu'il a sortis de son grand sac, il y a eu des moments de désarroi immense pendant lesquels, allongée sur la couverture bleue décorée de fleurs japonaises, je me suis écroulée en fixant le plafond de mes yeux épuisés.
Lui a quand même su enchanter l'air de rien cet été immobile et concentré. Il a monté des étagères dans mon bureau et j'ai pu empiler mes livres de photos, il a trouvé un miroir de sorcière comme j'ai toujours rêvé (il adore l'idée de se voir dedans sans en être en face), il nous conduit à Tanpopo le samedi soir goûter le menu intitulé Promenade des émotions de l'été, il offre sans raison apparente un livre sur New York et surtout, il ne laisse transparaître aucune angoisse alors même que la situation est parfois critique.
Un samedi après-midi, dans une jolie boutique avec du parquet ancien très épais et de belles orchidées à côté des présentoirs à bijoux, la vendeuse nous fait respirer des bougies parfumées. Elle retourne d'un geste sec et précis chaque pot de verre sur un petit coussin en velours côtelé très fin et nous présente le fond du bougeoir. Les parfums délicats évoquent à chacun un souvenir personnel "Des petits pois que l'on vient d'écosser" "Une plage dans les Landes" "Le mimosa du jardin" "Un balcon fleuri". J'ai un peu hésité mais je ne regrette pas d'avoir choisi Freesia. Je n'aime rien tant que les grands bouquets de fleurs blanches.
Pendant cet été sans bains de mer (mais la seule idée de me retrouver sur une plage bondée apaise immédiatement ce regret. Par contre, j'aimerais tellement débarquer au bord d'un lac désert entouré d'une forêt de résineux. Il y aurait un petit ponton et l'eau serait juste tiède. C'était juste comme ça en Suède au mois d'août l'an dernier, un soir par hasard, quand nous nous sommes décidés à quitter la grande route et à emprunter un chemin poussiéreux. Je portais un pull couleur carott cake, j'avais pris le maillot à fleurs et on pouvait indéfiniment s'éloigner du bord sans jamais perdre pied), il y a eu la séance de Melancholia (j'ai adoré la simple idée du fil de fer enroulé sur la branche de bois pour savoir si Melancholia s'éloigne ou pas, comme à la Renaissance) suivie d'un burger/champagne en terrasse, il y a eu son retour et les canelés parfaits qu'il a sortis de son grand sac, il y a eu des moments de désarroi immense pendant lesquels, allongée sur la couverture bleue décorée de fleurs japonaises, je me suis écroulée en fixant le plafond de mes yeux épuisés.
Lui a quand même su enchanter l'air de rien cet été immobile et concentré. Il a monté des étagères dans mon bureau et j'ai pu empiler mes livres de photos, il a trouvé un miroir de sorcière comme j'ai toujours rêvé (il adore l'idée de se voir dedans sans en être en face), il nous conduit à Tanpopo le samedi soir goûter le menu intitulé Promenade des émotions de l'été, il offre sans raison apparente un livre sur New York et surtout, il ne laisse transparaître aucune angoisse alors même que la situation est parfois critique.
Un samedi après-midi, dans une jolie boutique avec du parquet ancien très épais et de belles orchidées à côté des présentoirs à bijoux, la vendeuse nous fait respirer des bougies parfumées. Elle retourne d'un geste sec et précis chaque pot de verre sur un petit coussin en velours côtelé très fin et nous présente le fond du bougeoir. Les parfums délicats évoquent à chacun un souvenir personnel "Des petits pois que l'on vient d'écosser" "Une plage dans les Landes" "Le mimosa du jardin" "Un balcon fleuri". J'ai un peu hésité mais je ne regrette pas d'avoir choisi Freesia. Je n'aime rien tant que les grands bouquets de fleurs blanches.
Une recette aussi rapide que le temps que vous aurez pris à lire ce si court billet, une recette éprouvée par Camille, qui n'est pas sans aimer les choses désuètes, je crois. Une recette parfaite pour les retours de marché, radio forcément allumée dans la cuisine dont vous aurez ouvert la fenêtre en grand.
Le maquereau laqué comme une anguille unagiPour 2 personnes
-2 maquereaux dont vous aurez levé les filets
-0,5dL de sauce soja
-1 CS de vinaigre de riz
-1CS de sucre
Faire bouillir le soja, le sucre et le vinaigre jusqu'à ce que le mélange réduise de moitié. Laisser refroidir.
Lever les filets ou se concentrer sur la radio (ah, la voix disparue de Maurice Garrel) si c'est déjà fait.
Faire mariner une demi-heure le poisson dans la préparation désormais refroidie.
Griller les filets une minute à feu vif côté chair puis une minute côté peau, hors du feu.
Servir avec du riz (cuit à la vapeur, c'est impératif!), quelques rondelles de concombre, une tasse de genmaïcha brûlant et le sourire.
Dans les évènements notables de la semaine, on va dire qu'il y a Les bien-aimés (j'ai envie d'aller voir l'avant-première demain mais ça ne serait pas sérieux du tout) et la fin de la rédaction de la thèse (aussi impérative que la vapeur pour le riz, d'où l'hésitation pour l'avant-première).
Edit du 22 août à 23h59: je n'aurais jamais dû sacrifier deux heures de travail aux Bien-aimés. Je crois que je n'aime plus beaucoup Christophe Honoré. Ca fait tout bizarre!
Le maquereau laqué comme une anguille unagiPour 2 personnes
-2 maquereaux dont vous aurez levé les filets
-0,5dL de sauce soja
-1 CS de vinaigre de riz
-1CS de sucre
Faire bouillir le soja, le sucre et le vinaigre jusqu'à ce que le mélange réduise de moitié. Laisser refroidir.
Lever les filets ou se concentrer sur la radio (ah, la voix disparue de Maurice Garrel) si c'est déjà fait.
Faire mariner une demi-heure le poisson dans la préparation désormais refroidie.
Griller les filets une minute à feu vif côté chair puis une minute côté peau, hors du feu.
Servir avec du riz (cuit à la vapeur, c'est impératif!), quelques rondelles de concombre, une tasse de genmaïcha brûlant et le sourire.
Dans les évènements notables de la semaine, on va dire qu'il y a Les bien-aimés (j'ai envie d'aller voir l'avant-première demain mais ça ne serait pas sérieux du tout) et la fin de la rédaction de la thèse (aussi impérative que la vapeur pour le riz, d'où l'hésitation pour l'avant-première).
Edit du 22 août à 23h59: je n'aurais jamais dû sacrifier deux heures de travail aux Bien-aimés. Je crois que je n'aime plus beaucoup Christophe Honoré. Ca fait tout bizarre!