Vos yeux près des miens flous (photographie retrouvée)
Je ne sais pas très bien qui avait décidé de l'acheter. Est-ce mon papy chinois pour photographier les terres qu'il trouvait pourtant trop froides pour y mourir? Est-ce mon oncle N. dont je n'ai remarqué que bien plus tard les bizarreries maladives? Est-ce mon père parce que c'est très français d'avoir un album de souvenirs? Etait-ce tout simplement pour qu'il reste une trace de leur survie, ensemble?
Je sais que les photos impression mate s'empilent dans un désordre étourdissant dans la grande armoire en noyer de mes parents. Il y a comme une triste timidité collective à les regarder, il me semble toujours que les sourires de chacun dissimule une douleur secrète, celle d'avoir quitté son pays, celle d'avoir perdu des proches, celle d'être un peu perdu soi-même sur ces nouvelles terres. Pourtant, il y a l'anniversaire des trois ans, petites bougies sur le gâteau de supermarché et couettes de rigueur, il y a le premier cartable sur le dos quand je portais une robe rayée verte et bleue, les pique-niques autour d'un étang avec les boîtes compartimentées qui renfermaient un peu de riz, du poisson séché, du concombre mariné salé, des oeufs de cane au sel, des petites galettes aux oeufs de poisson, du sauté de porc au gingembre. Sur celles-là, je porte souvent une robe jaune avec des petits palmiers gris. Il y a aussi la première voiture de mon père, une Deux-Chevaux couleur crème avec des sièges en skaï brun-rouge.
Parmi les cadeaux que nous avons échangés lors d'un pré-Noël juste à deux, il y avait cet appareil que je gardais depuis plusieurs mois dans mon bureau sans oser prendre le temps d'y mettre des piles, de retrouver la notice, perdue depuis les années 80, quand ma famille en avait fait l'acquisition. G. s'en est secrètement chargé à ma place et me l'a tendu avec l'idée silencieuse que je pouvais en faire quelque chose de bien. J'ai tout de suite pensé à Hervé Guibert qui disait qu'il se sentait photographe quand sur une pellicule de trente-six, il y avait juste une photo de bonne. G. m'a prévenue doucement: ne pas trop attendre d'une seule photo, en faire plein plein plein, sans inhibition, accepter qu'elle soit ratée, évidemment. Faire ce que j'aime sans penser trop à ceux que j'admire. J'ai revu nos photos de famille, quand mon oncle programmait le déclencheur à retardement et que nous nous serrions pour tous apparaître dans le cadre, je sens le bras de ma mère qui s'enroule sur mes épaules.
G. m'a aussi offert un livre mystérieux, qu'aucun de nous n'avait jamais feuilleté mais dont j'avais relévé la jolie couverture dans un des albums des Editions Paumes (je n'arrive juste pas à retrouver lequel). Pendant vingt ans, les auteurs de Photo trouvée ont collectionné des clichés délaissés, abandonnés dans des poubelles ou à l'oeil des badauds dans les cartons des marchés aux puces. Des photos d'anonymes qui retracent de façon humble et sensible un quotidien qui parait étonnament familier. Il y a une voiture au bord d'une falaise, une femme qui fait la sieste au soleil, une chute à bicyclette, une partie de tennis, une robe qui parait toute neuve, l'après-midi de la pêche à pied, un mur couvert de portraits, la dernière fois que je t'ai vu, probablement aussi. Je contemple pendant des heures ces vies passées. Je passe mon temps à mettre la mienne sur vingt-quatre poses au fil des jours, accumulant une impatience curieuse en attendant de les porter à développer.
Comme j'ai beaucoup de choses à rédiger en ce moment, le temps se contorsionne, je fais un peu n'importe quoi avec l'hygiène de vie. Quand j'ai une journée entière à la maison pour travailler, je déjeune très tard, parfois à l'heure du goûter et dans une certaine hérésie diététique. Je n'aurais sans doute pas dû refaire le stock de nouilles déshydratées... mais dans chaque bol brûlant, il y a le souvenir des petits-déjeuners chez mes grands-parents et de la soupe de nouilles servies par mon grand-père dans un vieux bol Arcopal blanc à fleurs bleues. Cet après-midi, améliorée par du poireau émincé, un oeuf poché et du Sept-Epices japonais, dégustée en écoutant un pianiste évoquer ses souvenirs de Stockhausen, ma soupe de nouilles m'a aussi fait penser à la pizza-sandwich de Fanny, que je trouve absolument poétique dans sa simplicité déconcertante de gourmandise et de réconfort.
Je sais que les photos impression mate s'empilent dans un désordre étourdissant dans la grande armoire en noyer de mes parents. Il y a comme une triste timidité collective à les regarder, il me semble toujours que les sourires de chacun dissimule une douleur secrète, celle d'avoir quitté son pays, celle d'avoir perdu des proches, celle d'être un peu perdu soi-même sur ces nouvelles terres. Pourtant, il y a l'anniversaire des trois ans, petites bougies sur le gâteau de supermarché et couettes de rigueur, il y a le premier cartable sur le dos quand je portais une robe rayée verte et bleue, les pique-niques autour d'un étang avec les boîtes compartimentées qui renfermaient un peu de riz, du poisson séché, du concombre mariné salé, des oeufs de cane au sel, des petites galettes aux oeufs de poisson, du sauté de porc au gingembre. Sur celles-là, je porte souvent une robe jaune avec des petits palmiers gris. Il y a aussi la première voiture de mon père, une Deux-Chevaux couleur crème avec des sièges en skaï brun-rouge.
Parmi les cadeaux que nous avons échangés lors d'un pré-Noël juste à deux, il y avait cet appareil que je gardais depuis plusieurs mois dans mon bureau sans oser prendre le temps d'y mettre des piles, de retrouver la notice, perdue depuis les années 80, quand ma famille en avait fait l'acquisition. G. s'en est secrètement chargé à ma place et me l'a tendu avec l'idée silencieuse que je pouvais en faire quelque chose de bien. J'ai tout de suite pensé à Hervé Guibert qui disait qu'il se sentait photographe quand sur une pellicule de trente-six, il y avait juste une photo de bonne. G. m'a prévenue doucement: ne pas trop attendre d'une seule photo, en faire plein plein plein, sans inhibition, accepter qu'elle soit ratée, évidemment. Faire ce que j'aime sans penser trop à ceux que j'admire. J'ai revu nos photos de famille, quand mon oncle programmait le déclencheur à retardement et que nous nous serrions pour tous apparaître dans le cadre, je sens le bras de ma mère qui s'enroule sur mes épaules.
G. m'a aussi offert un livre mystérieux, qu'aucun de nous n'avait jamais feuilleté mais dont j'avais relévé la jolie couverture dans un des albums des Editions Paumes (je n'arrive juste pas à retrouver lequel). Pendant vingt ans, les auteurs de Photo trouvée ont collectionné des clichés délaissés, abandonnés dans des poubelles ou à l'oeil des badauds dans les cartons des marchés aux puces. Des photos d'anonymes qui retracent de façon humble et sensible un quotidien qui parait étonnament familier. Il y a une voiture au bord d'une falaise, une femme qui fait la sieste au soleil, une chute à bicyclette, une partie de tennis, une robe qui parait toute neuve, l'après-midi de la pêche à pied, un mur couvert de portraits, la dernière fois que je t'ai vu, probablement aussi. Je contemple pendant des heures ces vies passées. Je passe mon temps à mettre la mienne sur vingt-quatre poses au fil des jours, accumulant une impatience curieuse en attendant de les porter à développer.
Comme j'ai beaucoup de choses à rédiger en ce moment, le temps se contorsionne, je fais un peu n'importe quoi avec l'hygiène de vie. Quand j'ai une journée entière à la maison pour travailler, je déjeune très tard, parfois à l'heure du goûter et dans une certaine hérésie diététique. Je n'aurais sans doute pas dû refaire le stock de nouilles déshydratées... mais dans chaque bol brûlant, il y a le souvenir des petits-déjeuners chez mes grands-parents et de la soupe de nouilles servies par mon grand-père dans un vieux bol Arcopal blanc à fleurs bleues. Cet après-midi, améliorée par du poireau émincé, un oeuf poché et du Sept-Epices japonais, dégustée en écoutant un pianiste évoquer ses souvenirs de Stockhausen, ma soupe de nouilles m'a aussi fait penser à la pizza-sandwich de Fanny, que je trouve absolument poétique dans sa simplicité déconcertante de gourmandise et de réconfort.
27 Comments:
E a "cuisiné" avec application des nouilles déshydratées samedi soir, puis m'a installée devant Sabotage de Hitchcock. Pour lui, ces nouilles sont synonymes de soirée ciné-club en solitaire. Je suis heureuse d'y être invitée.
Les nouilles déshydratées me laissent vraiment perplexes.. on en a acheté au supermarché l'autre jour et c'était tellement épicé qu'on a pas pu boire le bouillon, et après mes lèvres me brulaient!
Je trouve ça chouette de les améliorer mais pourrais-tu me donner des marques pour que j'essaie quelque chose de meilleur? Est-ce que c'est un truc dans le genre de celle en pot en plastique fond blanc et décor coloré?
Je trouve ça adorable d'avoir fait la surprise de réparer un vieil appareil photo (même si c'était juste en changeant les piles) pour que tu puisses à nouveau t'en servir :-)
J'apprécie toujours autant de te lire, belle semaine à toi!
Bises, Hélène
Cléo: mais oui, c'est exactement ça, c'était mon rituel aussi quand je ne connaissais pas encore G.! La première fois que je lui en ai préparés pour... hmmm, là, ma mémoire défaille, je ne sais plus quel film c'était, il était un peu suspicieux mais il a trouvé ça si charmant que parfois il me dit "On regarde un film en mangeant du mi?"
Hélène: je suis contente de te savoir par ici! Je te réponds par mail pour les nouilles, avec des photos, ce sera plus simple! (mais je ne sais pas si j'aimerais autant ça s'il n'y avait pas le goût du souvenir. C'était très bon marché aussi quand j'étais petite et ça nous a souvent dépannés. Mes parents en achetaient des cartons entiers! J'adorais l'esthétique)
Nous aussi , on en achète un carton quand on va chez Tang et mon amoureux cuisinier les améliore avec des courgettes, des champignons et des raviolis à la vapeur. J'oubliais la coriandre qui embaume! Manger ne serait pas grand-chose sans les souvenirs et le partage. J'aime ton plateau, j'en ai trois comme ça , et je ne parle pas du bol!!!
La première photo est vraiment extra - elle a une qualité rétro qui me plaît. Je suis contentes que tu t'intéresses à faire des photos. Moi quand j'ai commence cela il y a presque deux ans, je ne croyais pas que cela me plairait, les première photos n'étaient pas terribles et peu à peu c'est devenu une vraie passion et je veux prendre mon appareil partout, ce qui n'est malheureusement pas toujours possible. J'ai énormément les livres et les photos d'Hervé Guibert - à Londres j'ai trouvé un livre la-dessus qui s'appelle l'écrivain philosophe avec des textes et un CD - c'est vraiment chouette mais probablement tu le connais déjà. Merci du conseil de lecture - je suis sûre que je vais adorer Photo Trouvée.
Le bol arcopal à fleurs.. Je pense qu'il y avait le même à la maison, tes souvenirs collent étrangement à ce que j'ai pu vivre enfant, mes parents qui ont dû quitter leur pays à cause d'une guerre et de tout ce que cela a pu engendrer. Et aujourd'hui, comme toi, les nouilles pour les soirées ou je n'ai pas envie de cuisiner et qui font si plaisir à mes enfants....
Pour moi les nouilles déshydratées ,ce sont les plats Bolino de mon enfance qui étaient un vrai plaisir un peu interdit quand même . Et plus que ne me l'aurait procuré un paquet de bonbons.
Les auteurs de ce livre n'ont -ils pas une galerie à Paris , dans laquelle ils vendent des photos trouvées ? A Noël , ils en avaient exposé une partie au Bon Marché . J'aime beaucoup l'idée .On peut imagine ce qu'on veut .
Et les livres Paumes aussi !
Radzimire: merci pour le bol et le plateau que j'aime beaucoup aussi! J'ai une grande affection pour les plateau en bois (je rêve d'en avoir un chinois, rainuré). Et puis sinon, la coriandre bien sûr, qui change tout!
Vanessa: je me souviens quand tu m'avais expliqué des petites choses pour faire des belles photos quand tu étais venue... J'aimerais bien aussi avoir mon appareil partout mais, hum, il faudrait que je trouve un autre sac... Il va y avoir une expo Hervé Guibert à la MEP aussi, j'ai hâte!
Anonyme: quel chouette commentaire! (qui me fait sourire et me serre le coeur à la fois)
V.: les Bolino! Je me souviens très bien de la publicité mais je n'en ai jamais mangés... Je ne savais pas pour la galerie et le Bon Marché...
Les Bolino représentaient pour moi le comble de la modernité mais je crois que ce n'était quand même pas très bon.
Alors après recherche ,je me rends compte que j'ai confondu le livre dont tu parles et celui-ci :
http://imagesetportraits.tumblr.com/
Moi aussi mon enfance me poursuit assidument. J'ai parfois envie de l'envoyer au panier comme un toutou en lui disant: "Suffit! Couché!" mais elle n'est pas obéissante. Que faire? J'en ai gardé - aussi - un vieux praktika qui fait un bruit de mortier quand il se déclenche (réminiscences de la DDR?) que je n'ose plus utiliser...
Je suis contente de voir que je ne suis pas la seule à déjeuner à quatre heure ;-)
La soupe, elle est peut-être déshydratée mais en tout cas elle me fait de l'œil. Ça me fait penser que j'ai des nouilles de riz, miso, poisson séché en paillette, konbu, champignons séchés. Je vais me débrouiller avec tout ça pour me faire un "semblant" de soupe ;-)
Tu sais, tes parents ont la meme armoire et les memes photos en vrac que les tiens. A y bien reflechir, j'ai aussi quelques boites a chaussure remplies de bouts de vie d'avant le numerique, qui n'ont jamais ete ranges dans des albums. Le jour ou ils ont invente la photo numerique, j'etais ravie d'abandonenr les pellicules, je crois que je ne retournerai plus jamais en arriere.
mes parents, pardon..
V.: les nouilles déshydratées ne sont pas vraiment bonnes non plus mais le petit goût trans/ré-gressif transcende un peu tout ça! Je suppose que c'est un peu pareil pour le Bolino...
M the bee: j'adore le bruit du déclencheur du Minolta... En fait j'adore le fait qu'il n'y ait qu'une photo de possible, que c'est la vérité d'un moment. Je retiens mon souffle parfois...
Lylou: quand on lit la liste des ingrédients, on n'a pas vraiment l'impression que c'est une soupe qui fait semblant!
Gracianne: je crois que c'est mon goût pour les choses anciennes qui parle! Mais au-delà de ça, comme je l'ai dit plus haut, j'aime bien la petite excitation quand j'appuie sur le déclencheur! Et l'attente aussi du développement...
Ah l'attente du développement... j'ai démarré la photo (et suis resté à ce stade du démarrage) avec l'appareil de photo que mon père avait acheté pour partir en Afrique au début des années soixante, où nous l'avons rejoint ensuite. Souvenirs de pièces noires, on ne faisait pas d'album dans ma famille, mais des boites de diapos, bien moins intimes, et ces instantanés l'étaient un peu moins que tes nouilles :-)
Ooo, je suis ravie de t'avoir retrouvée : je m'étais faite à l'idée de ne plus te lire, quand par envie je suis retournée sur l'alibi… et me voici ici, bien contente de te relire, ce ton empreint de nostalgie… Ravie !
Ca alors, j'ai exactement le même appareil, un Minolta XG1 (mais un modèle un peu plus ancien je crois). J'aime son allure rétro et son poids dans la main. Cela fait bien longtemps que je ne l'ai pas utilisé, et j'ai eu le malheur de le prêter. Il m'a été rendu, mais dans un sale état :-(. Mais tu me donnes envie d'essayer de lui redonner un santé :-).
Et quid de cette brossette-canard ?
Bonjour,
Quel plaisir de pouvoir vous relire. Je suis vraiment contente que vous soyez de retour ! Vos conseils de lecture sont toujours tres apprecies.
J'avais un vieil appareil, moi aussi, herite de mon pere.
Je suis depuis peu des cours de photos, et je me faisais un plaisir de retrouver ce vieil appareil, reste en France, lors de notre prochain voyage en Europe. Comme si j'allais retrouver un vieil ami. Je me voyais l'arranger, le remettre en etat, ou en tout cas le laisser troner dans un joli meuble, l'admirer au quotidien...Ces appareils sont charges de memoire et d'histoire. D'Histoire, meme.
Helas, des cambrioleurs ont mis la maison a sac, et parmi les rares objets qu'ils ont pris, ils ont choisi le vieil appareil. Dont ils ne feront rien.
C'est un peu comme si on m'avait vole une partie de ma memoire.
C'est etrange comme certains objets, leur passe, leur futur, leur conditionnel, les rendent attachants.
A bientot,
Laurence
J'ai pensé à toi : http://sandramoussempes.blogspot.com/2008/12/assymtrique-sylvia-plath-et-autre.html
Des bises.
Je suis désolée de ne pas écrire de nouveaux billets plus régulièrement... Je fais pas mal de piano, j'écris des lettres et un mémoire, en plus de la thèse! Mais je me nourris bien, il faudrait quand même que je vous raconte.
Patrick: je mets du temps à m'approprier les objets mais quand c'est parti, c'est parti! J'espère que tu pardonneras l'hérésie des nouilles! (si je te dis que j'ai mangé un délicieux ceviche de dorade par exemple?)
Misa: ravie que tu m'aies retrouvée!
I.: il est vraiment très maniable et agréable à utiliser.
Laurence: votre histoire me rend super triste! Ce que vous dites sur la mémoire aussi. J'ai toujours déploré n'avoir aucune photos, aucun objet de quand mes parents vivaient au Cambodge. Comme si cela n'avait pas existé.
Artsakountala: là, il est un peu tard mais je vais me pencher là-dessus dès demain. Merci encore!
J'aime bien les couleurs de ta première photo, presque sofiacoppolesques.
Ton billet m'a tellement impressionnée que j'ai failli m'offrir un polaroid - je me suis du moins promis de sortir un peu mon vieil OM-3, et de retrouver des films pour le Mamiya 6 de mon Papa (ça fait des photos carrées). (depuis l'arrivée du numérique, très tôt chez nous, on n'a plus d'albums de famille, et je trouve ça très triste)
Un vrai reflex minolta ! en très bon état... le mien fait moins bonne figure. Sinon, je suis aussi une grande adepte des déjeuners pris à l'heure du goûter. J'ai essayé de changer, mais rien à faire, je crois que c'est mon rythme normal...
je suis d'accord avec camille... j'ai longtemps résisté pour ne pas passer au numérique pour continuer à prendre le temps de prendre des photos (ce n'est plus pareil quand ce que l'on prend est immédiatement effaçable...j'aime cette idée, comme tu le dis, d'"une vérité d'un moment"). je garde quand même mon vieil appareil (et une vieille pellicule, si je trouve encore un endroit pour la développer).
les jours où je suis seule, je me prépare une énorme fournée de biscuits (chocolat ou cacahuète -ou les deux) que je grignotte toute la journée. j'aime me dire qu'il y a des parfums particuliers, des parfums qui nous racontent une histoire, notre histoire.
alors, la prochaine fois que je goûterai des nouilles...
Il y aura bientôt un nouveau billet mais j'avoue que je suis un peu lente sur ce coup-là!
Camille: j'avoue que la seule évocation du Mamiya 6 me fait rêver...
Pia: bah, le cache-objectif était perdu mais c'est vrai qu'il est en très bon état sinon, avec un bruit charmant quand on le déclenche. Et j'aime bien aussi la petit geste pour passer à la photo suivante, comme sur les vieilles machines à écrire quand on va à la ligne
Les chéchés: c'est drôle parce que je n'ai jamais le courage de pâtisser pour moi toute seule... Je pense quand même qu'une assiette de biscuits vaut mieux qu'un bol de nouilles parce que c'est surtout le souvenir que je mange, ce n'est pas le plat réel!
Super cet appareil, j'ai des numerique aussi mais j'ai gardé ce vieux coucou qui me rend toujours service.
Un vrai reflex minolta ! en très bon état... le mien fait moins bonne figure. Sinon, je suis aussi une grande adepte des déjeuners pris à l'heure du goûter. J'ai essayé de changer, mais rien à faire, je crois que c'est mon rythme normal...
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