I was a fan and I still really am (du cake à la banane)
Comme il faisait suffisamment froid pour produire des petits nuages de buée lors d'une simple conversation (sur la pertinence du velours côtelé quand il s'agit de pantalon, rendez vous compte), on se promenait quand même d'un pas plutôt pressé aux alentours de Filles du Calvaire. Mais quand j'ai aperçu l'installation de Martine Camillieri dans la vitrine de Bonton, il devint impératif de s'arrêter et de prendre quelques photos, même si cela nécessitait une certaine stagnation peu congruente au froid ambiant.
M. Camillieri a toujours su détourner les objets du quotidien d'une façon ludique et malicieuse. Dans son très joli livre sorti cet automne aux Editions de l'Epure, elle vous donne envie de transformer un filet à ail en mini-hamac de poupée, de fabriquer un camping-car avec un bidon d'eau et des bouchons de lait, des petits bolides avec des pommes de terre rôties, des mini hamburgers et des Tout Mini-Cônes aux cookies et aux petits-suisses, de collectionner petits cageots de bois et micro pots de confiture pour des étagères d'épicerie de poupées. C'est charmant, et j'étais ravie de voir en vrai les goûters des doudous (puis d'aller faire des photomatons avec G. dans la cabine vintage de Bonton. Ce n'était pas précisément très narcissisant mais quand même assez drôle).
Deux jours plus tard, toujours sans pantalon en velours côtelé mais avec le souvenir d'un délicieux dîner à L'arbre de sel, j'ai ressenti un frisson de joie et d'émotion immense en allant à la Cinémathèque pour l'exposition Brune/Blonde.
Oubliée la triste avenue de Bercy secouée par le vent mauvais, je suis happée par la démarche libérée et heureuse de Shu Qi dans Millenium Mambo, ses beaux cheveux noirs qui palpitent dans son dos, son visage secret et lisse quand elle se retourne. Je suis hypnotisée par le mélange des souvenirs (quand j'avais vu ce film toute seule il y a plusieurs années, je sais que je portais une jupe bleue et une veste rouge en maille tricotée) et la surprise très belle du moment présent, avec G.
J'ai adoré tous les petits écrans qui diffusaient des extraits choisis avec érudition, finesse et malice, d'ailleurs les gens qui parcouraient les allées de l'exposition se souriaient régulièrement (il y avait une fille qui avait l'air très sympa avec une marinière et une veste en jean). L'évolution de la coiffure de Catherine Deneuve à travers des couvertures de Elle était aussi assez amusante (comme le fait de constater qu'autrefois il était possible qu'une actrice telle que Liv Ullman fasse la une du magazine), et le court métrage de Kiarostami, juste avant de quitter l'exposition à regret, sobrement intitulé No, malicieux à souhait. Toute cette profusion d'images était absolument excitante et galvanisante et trouva dans la librairie de la Cinémathèque une petite prolongation ludique puisque j'ai fini très vite après l'avoir dévoré un court texte d'Olivier Assayas acheté là-bas et intitulé Une adolescence dans l'après-Mai.
Ecrit en 2002 alors qu'il est à Goa après la fin du montage de Demonlover, il retrace très précisément les évènements (personnels et historiques se confondent) qui ont fait de lui un cinéaste. Parce que ce texte est adressé à Alice Debord (qu'il a aidée à rendre publics des films expérimentaux de Guy Debord), parce qu'il est dédié à Mia Hansen-Love (sourire fragile dans Fin août, début septembre, elle avait écrit un très beau texte sur son attachement à la Nouvelle Vague dans les Cahiers du cinéma), parce que j'aime bien les films d'Assayas (qui a de plus réalisé un documentaire sur Hou Hsiao-Hsien, tout se tient), ce texte qui a faillit être abandonné dans des cartons m'a fait pas mal d'effet.
En tout cas davantage qu'un dîner très étrange à Momoka, la veille de la visite à la Cinémathèque. J'avais réservé et cela paraissait sage devant l'exiguité du lieu. Juste quelques tables dans la salle aux murs nus, des tables hautes de part et d'autre desquelles on est juché sur des fauteuils tournants en plastique froid. Ils sont assez volumineux et les tables sont très rapprochées, ma voisine espagnole a donc dû ramper pour accèder à sa place et j'ai dû déranger mon autre voisine, qui portait un pull vert pomme, pour aller me laver les mains.
La serveuse était un peu débordée, il y avait beaucoup de monde, elle souriait peu (en fait pas) mais surtout, interrogée à ce sujet, elle nous a appris que le saké était fabriqué aux Etats-Unis (ce qui n'avait pas l'air de la déranger outre mesure).
Le dîner fut très incongru: les portions déjà minuscules étaient à partager (ce qui posa problème à la table d'à côté où l'une des convives était enrhumée), saveurs archi-reconnaissables et rabattues, assiettes presque balancées sur la table quant à elle pas régulièrement débarrassée, aucune description des plats ou réponse laconique et visiblement fausse quand on interroge la serveuse, pas d'alternance chaud-froid, ordre absolument aléatoire d'arrivée des mets, très longue attente régulièrement, inégalité évidente entre différentes tables qui ont pourtant pris le même menu (que le nôtre donc, pas tout à fait bon marché. Radoumi était un peu désemparée...). Un peu pesant. Hâte de partir. Trop écoeurée pour dire au revoir ou faire un sourire.
Alors qu'une certaine légèreté nous envahissait progressivement en descendant la rue Blanche (plaisir d'être sorti de là, de se retouver juste tous les deux, établissement de plan pour le reste de la soirée), des bruits précipités de socques se firent entendre sur le trottoir, dans notre dos. Une voix inconnue nous hèlait Monsieur, Madame, comme si elle appelait au secours. Nous nous retournons et apercevons la chef de Momoka, le visage crispé d'angoisse, courant vers nous, haletant.Ma serveuse m'a dit que vous n'étiez pas contents...
Bah oui, je suis un peu déçue, j'avais très hâte de venir manger chez vous et c'était un peu dur-là. On n'a même pas eu certains plats!
Ah oui, ah oui, vous avez eu moins que les voisins... C'est parce que j'ai une nouvelle stagiaire et c'est elle qui s'est occupée de votre table et je n'ai pas vérifié ce qu'elle faisait... Et puis il y avait beaucoup de monde...[Un peu honteux comme excuse ça quand même]Bah c'est vrai que quand on a hâte de venir et qu'on est déçu c'est un peu dur vous voyez... Surtout que ça avait l'air bon, ce à quoi on n'a pas eu droit...
Oh vraiment vraiment merci beaucoup, merci beaucoup, merci beaucoup. Quand vous reviendrez, je vous reconnaîtrai et ...
On n'a pas entendu la suite mais ce n'est pas grave parce qu'on ne reviendra pas (c'est touchant, c'est vrai, qu'elle soit venue nous dire un dernier mot mais ça n'excuse rien. C'est mon côté impitoyable).
Ce repas laisse un petit goût d'autant plus amer que deux jours plus tard, nous avons retrouvé P. et N. à la même table de Tanpopo qu'au printemps dernier et que ce dîner fut une délicieuse façon de conclure l'année. Il y avait une très belle robe graphique, des petits souliers en cuir noir, un cardigan gris tout doux, des ballerines bleues avec un liseré doré, des bulles, des saint-jacques confites parfumées au yuzu avec des blinis au sarrasin et au topinambour, du magret fumé maison avec une sauce au raifort frais, du civet de sanglier au saké et au gingembre, un hamburger sophistiqué à l'oignon doux et à l'anguille (ci-dessous), du nougat glacé au matcha et le plaisir de se revoir.
Deux jours encore plus tard, une façon très étonnante (et épuisante, avouons-le) de commencer l'année. Alors que nous rentrions d'une séance de The swimmer que G. a trouvé passablement ennuyeux et vain, impossible d'ouvrir la porte de l'appartement. La clé tournait désespérément à vide dans la serrure. Toutes les solutions furent envisagées, les voisins furent sollicités (car nous n'avions rien d'autre sur nous qu'un portefeuille, pas de téléphone du tout). Il fut question d'appeler un serrurier mais nul ne voulait se déplacer car le problème paraissait compliqué et puis c'était dimanche soir, il fut question de monter par la cour et de casser un carreau mais l'étage était bien trop haut, il fut question d'ouvrir une autre porte d'entrée avec une feuille plastique mais ce fut un échec... Nous décidâmes d'aller dormir à l'hôtel et je peux vous dire que c'est un peu bizarre d'aller à l'hôtel dans sa propre ville à deux pas de la maison (a fortiori sans brosse à dents et puis sans habits propres, sans livres, tout ça). Et puis le dimanche à 22h30, il devient très compliqué de dîner à Rennes. J'aurais rêvé qu'il existe une chouette brasserie où dévorer une entrecôte tendre et juteuse avec de grosses frites maison. Mais il n'y avait plus que la solution du kebab... Je vous avoue que cette fois-ci, j'ai pris une bière.
Le réveil fut un peu surréaliste. Comme si nous venions de faire un très long voyage. Un petit déjeuner consolateur fut décidé d'un commun accord et de toute façon, le serrurier ne passerait qu'en fin de matinée. Quand il a enfin réussi à ouvrir l'une des portes, un sentiment de soulagement ravi m'a envahie. Après un baiser (destiné à G., pas au serrurier), je me suis précipitée dans la cuisine voir l'état du cake à la banane et au chocolat soigneusement préparé la veille et que je n'avais pas eu le temps d'emballer. La première tranche religieusement partagée s'est révélée délicieuse; le cake est moelleux, goûte très bien la banane, il n'y a pas trop de chocolat et il sent mystérieusement la noix de coco sans en contenir (en revanche, il est à la crème et il y a aussi un peu de café serré, deux très bonnes idées de l'inépuisable David Lebovitz, qui cherchait à se débarrasser de ses blancs d'oeufs).
Le cake à la banane de David LebovitzPour un moule à cake standard-210g de farine
-1cc de levure
-1cc de cannelle
-150g de sucre blond
-55g de beurre demi-sel bien mou
-1 blanc d'oeuf + 1 oeuf entier
-2 belles bananes très mûres, écrasées
-125mL de crème fraîche
-1/2 cc d'extrait de vanille liquide
-60g de chocolat concassé
-une petite tasse de café serré
Mélanger la farine, la levure, la cannelle et le sucre.
Battre le beurre avec les oeufs puis ajouter en mélangeant entre chaque ingrédient les bananes, la crème, la vanille et le café.
Incorporer ce mélange au premier en n'insistant pas trop, seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de farine apparente.
Ajouter le chocolat, mélanger un peu.
Verser dans le moule beurré et fariné.
Faire cuire 40 minutes dans un four préchauffé à 180°.
Je vous souhaite plein de bons livres, de bons films et de bons gâteaux en 2011!
M. Camillieri a toujours su détourner les objets du quotidien d'une façon ludique et malicieuse. Dans son très joli livre sorti cet automne aux Editions de l'Epure, elle vous donne envie de transformer un filet à ail en mini-hamac de poupée, de fabriquer un camping-car avec un bidon d'eau et des bouchons de lait, des petits bolides avec des pommes de terre rôties, des mini hamburgers et des Tout Mini-Cônes aux cookies et aux petits-suisses, de collectionner petits cageots de bois et micro pots de confiture pour des étagères d'épicerie de poupées. C'est charmant, et j'étais ravie de voir en vrai les goûters des doudous (puis d'aller faire des photomatons avec G. dans la cabine vintage de Bonton. Ce n'était pas précisément très narcissisant mais quand même assez drôle).
Deux jours plus tard, toujours sans pantalon en velours côtelé mais avec le souvenir d'un délicieux dîner à L'arbre de sel, j'ai ressenti un frisson de joie et d'émotion immense en allant à la Cinémathèque pour l'exposition Brune/Blonde.
Oubliée la triste avenue de Bercy secouée par le vent mauvais, je suis happée par la démarche libérée et heureuse de Shu Qi dans Millenium Mambo, ses beaux cheveux noirs qui palpitent dans son dos, son visage secret et lisse quand elle se retourne. Je suis hypnotisée par le mélange des souvenirs (quand j'avais vu ce film toute seule il y a plusieurs années, je sais que je portais une jupe bleue et une veste rouge en maille tricotée) et la surprise très belle du moment présent, avec G.
J'ai adoré tous les petits écrans qui diffusaient des extraits choisis avec érudition, finesse et malice, d'ailleurs les gens qui parcouraient les allées de l'exposition se souriaient régulièrement (il y avait une fille qui avait l'air très sympa avec une marinière et une veste en jean). L'évolution de la coiffure de Catherine Deneuve à travers des couvertures de Elle était aussi assez amusante (comme le fait de constater qu'autrefois il était possible qu'une actrice telle que Liv Ullman fasse la une du magazine), et le court métrage de Kiarostami, juste avant de quitter l'exposition à regret, sobrement intitulé No, malicieux à souhait. Toute cette profusion d'images était absolument excitante et galvanisante et trouva dans la librairie de la Cinémathèque une petite prolongation ludique puisque j'ai fini très vite après l'avoir dévoré un court texte d'Olivier Assayas acheté là-bas et intitulé Une adolescence dans l'après-Mai.
Ecrit en 2002 alors qu'il est à Goa après la fin du montage de Demonlover, il retrace très précisément les évènements (personnels et historiques se confondent) qui ont fait de lui un cinéaste. Parce que ce texte est adressé à Alice Debord (qu'il a aidée à rendre publics des films expérimentaux de Guy Debord), parce qu'il est dédié à Mia Hansen-Love (sourire fragile dans Fin août, début septembre, elle avait écrit un très beau texte sur son attachement à la Nouvelle Vague dans les Cahiers du cinéma), parce que j'aime bien les films d'Assayas (qui a de plus réalisé un documentaire sur Hou Hsiao-Hsien, tout se tient), ce texte qui a faillit être abandonné dans des cartons m'a fait pas mal d'effet.
En tout cas davantage qu'un dîner très étrange à Momoka, la veille de la visite à la Cinémathèque. J'avais réservé et cela paraissait sage devant l'exiguité du lieu. Juste quelques tables dans la salle aux murs nus, des tables hautes de part et d'autre desquelles on est juché sur des fauteuils tournants en plastique froid. Ils sont assez volumineux et les tables sont très rapprochées, ma voisine espagnole a donc dû ramper pour accèder à sa place et j'ai dû déranger mon autre voisine, qui portait un pull vert pomme, pour aller me laver les mains.
La serveuse était un peu débordée, il y avait beaucoup de monde, elle souriait peu (en fait pas) mais surtout, interrogée à ce sujet, elle nous a appris que le saké était fabriqué aux Etats-Unis (ce qui n'avait pas l'air de la déranger outre mesure).
Le dîner fut très incongru: les portions déjà minuscules étaient à partager (ce qui posa problème à la table d'à côté où l'une des convives était enrhumée), saveurs archi-reconnaissables et rabattues, assiettes presque balancées sur la table quant à elle pas régulièrement débarrassée, aucune description des plats ou réponse laconique et visiblement fausse quand on interroge la serveuse, pas d'alternance chaud-froid, ordre absolument aléatoire d'arrivée des mets, très longue attente régulièrement, inégalité évidente entre différentes tables qui ont pourtant pris le même menu (que le nôtre donc, pas tout à fait bon marché. Radoumi était un peu désemparée...). Un peu pesant. Hâte de partir. Trop écoeurée pour dire au revoir ou faire un sourire.
Alors qu'une certaine légèreté nous envahissait progressivement en descendant la rue Blanche (plaisir d'être sorti de là, de se retouver juste tous les deux, établissement de plan pour le reste de la soirée), des bruits précipités de socques se firent entendre sur le trottoir, dans notre dos. Une voix inconnue nous hèlait Monsieur, Madame, comme si elle appelait au secours. Nous nous retournons et apercevons la chef de Momoka, le visage crispé d'angoisse, courant vers nous, haletant.Ma serveuse m'a dit que vous n'étiez pas contents...
Bah oui, je suis un peu déçue, j'avais très hâte de venir manger chez vous et c'était un peu dur-là. On n'a même pas eu certains plats!
Ah oui, ah oui, vous avez eu moins que les voisins... C'est parce que j'ai une nouvelle stagiaire et c'est elle qui s'est occupée de votre table et je n'ai pas vérifié ce qu'elle faisait... Et puis il y avait beaucoup de monde...[Un peu honteux comme excuse ça quand même]Bah c'est vrai que quand on a hâte de venir et qu'on est déçu c'est un peu dur vous voyez... Surtout que ça avait l'air bon, ce à quoi on n'a pas eu droit...
Oh vraiment vraiment merci beaucoup, merci beaucoup, merci beaucoup. Quand vous reviendrez, je vous reconnaîtrai et ...
On n'a pas entendu la suite mais ce n'est pas grave parce qu'on ne reviendra pas (c'est touchant, c'est vrai, qu'elle soit venue nous dire un dernier mot mais ça n'excuse rien. C'est mon côté impitoyable).
Ce repas laisse un petit goût d'autant plus amer que deux jours plus tard, nous avons retrouvé P. et N. à la même table de Tanpopo qu'au printemps dernier et que ce dîner fut une délicieuse façon de conclure l'année. Il y avait une très belle robe graphique, des petits souliers en cuir noir, un cardigan gris tout doux, des ballerines bleues avec un liseré doré, des bulles, des saint-jacques confites parfumées au yuzu avec des blinis au sarrasin et au topinambour, du magret fumé maison avec une sauce au raifort frais, du civet de sanglier au saké et au gingembre, un hamburger sophistiqué à l'oignon doux et à l'anguille (ci-dessous), du nougat glacé au matcha et le plaisir de se revoir.
Deux jours encore plus tard, une façon très étonnante (et épuisante, avouons-le) de commencer l'année. Alors que nous rentrions d'une séance de The swimmer que G. a trouvé passablement ennuyeux et vain, impossible d'ouvrir la porte de l'appartement. La clé tournait désespérément à vide dans la serrure. Toutes les solutions furent envisagées, les voisins furent sollicités (car nous n'avions rien d'autre sur nous qu'un portefeuille, pas de téléphone du tout). Il fut question d'appeler un serrurier mais nul ne voulait se déplacer car le problème paraissait compliqué et puis c'était dimanche soir, il fut question de monter par la cour et de casser un carreau mais l'étage était bien trop haut, il fut question d'ouvrir une autre porte d'entrée avec une feuille plastique mais ce fut un échec... Nous décidâmes d'aller dormir à l'hôtel et je peux vous dire que c'est un peu bizarre d'aller à l'hôtel dans sa propre ville à deux pas de la maison (a fortiori sans brosse à dents et puis sans habits propres, sans livres, tout ça). Et puis le dimanche à 22h30, il devient très compliqué de dîner à Rennes. J'aurais rêvé qu'il existe une chouette brasserie où dévorer une entrecôte tendre et juteuse avec de grosses frites maison. Mais il n'y avait plus que la solution du kebab... Je vous avoue que cette fois-ci, j'ai pris une bière.
Le réveil fut un peu surréaliste. Comme si nous venions de faire un très long voyage. Un petit déjeuner consolateur fut décidé d'un commun accord et de toute façon, le serrurier ne passerait qu'en fin de matinée. Quand il a enfin réussi à ouvrir l'une des portes, un sentiment de soulagement ravi m'a envahie. Après un baiser (destiné à G., pas au serrurier), je me suis précipitée dans la cuisine voir l'état du cake à la banane et au chocolat soigneusement préparé la veille et que je n'avais pas eu le temps d'emballer. La première tranche religieusement partagée s'est révélée délicieuse; le cake est moelleux, goûte très bien la banane, il n'y a pas trop de chocolat et il sent mystérieusement la noix de coco sans en contenir (en revanche, il est à la crème et il y a aussi un peu de café serré, deux très bonnes idées de l'inépuisable David Lebovitz, qui cherchait à se débarrasser de ses blancs d'oeufs).
Le cake à la banane de David LebovitzPour un moule à cake standard-210g de farine
-1cc de levure
-1cc de cannelle
-150g de sucre blond
-55g de beurre demi-sel bien mou
-1 blanc d'oeuf + 1 oeuf entier
-2 belles bananes très mûres, écrasées
-125mL de crème fraîche
-1/2 cc d'extrait de vanille liquide
-60g de chocolat concassé
-une petite tasse de café serré
Mélanger la farine, la levure, la cannelle et le sucre.
Battre le beurre avec les oeufs puis ajouter en mélangeant entre chaque ingrédient les bananes, la crème, la vanille et le café.
Incorporer ce mélange au premier en n'insistant pas trop, seulement jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de farine apparente.
Ajouter le chocolat, mélanger un peu.
Verser dans le moule beurré et fariné.
Faire cuire 40 minutes dans un four préchauffé à 180°.
Je vous souhaite plein de bons livres, de bons films et de bons gâteaux en 2011!
Libellés : cinéma, en balade, Gâteau, livres, Martine Camillieri, Paris, recette, Tanpopo
25 Comments:
bonne année 2011 à toi aussi patoumi
ton cake me tente beaucoup je me met la recette de cote pour ce week end :)
toujours pas vu l'expo "brune blonde" alors que j'ai des places : il faut vraiment que j'y aille l'expo se termine très bientôt.
pour les deceptions culinaires, je te comprend totalement.
Je crois que le pire, c'est d'aller dans un endroit que l'on connait et que l'on aime, ou on amène des amis et ou tout se passe mal! On se sent coupable en plus d'être déçu...
bises
manuela
Pardon, mille pardons, mais de ce très joli billet je n'ai retenu qu'une chose : le mot congruent, je l'adore et me ravis de le voir employé !
C'est horrible sur le moment ces histoires de clés (je crois que je pourrais écrire de longs mémoires, juste avec mes propres récits de clés), mais le récit est joli. Il faudrait en faire un court-métrage.
Et Millenium Mambo, oui, un film qui m'a incroyablement émue. Il a aussi terriblement ennuyé les amies qui m'avaient alors accompagnée. En sortant, j'ai ressenti une solitude triste, mais aussi une joie secrète d'avoir été seule à aimer ce film un peu incompris par mes voisines...
Manuela: tu me diras ce que tu penses de l'expo? Je n'en reviens toujours pas et npous regardons quasiment un film par jour en ce moment!
Marie: moi aussi je l'aime bien! (après, il y avait plein de coquilles, j'en suis désolée)
Pia: j'avais aussi beaucoup parlé du film à la fac( là, j'étais vraiment naïve), du coup, des filles étaient allées le voir et s'en étaient ensuite abondamment moqué... TRES mauvais souvenir et en même temps joie secrète aussi. Sinon, ta remarque sur les clés me rend un peu triste parce que tu sais que le seul métier pour lequel je renoncerais à être psychiatre, c'est réalisateur (ou monteur)
Bonne année Patoumi !
C'est marrant, j'ai aussi pris en photo les vitrines de Bonton il y a quelques semaines ! Le sous-sol est un lieu assez magique .
Désolée pour la triste experience au restaurant , surtout quand c'est une adresse qu'on a hâte de décourvrir . Je note toutes ces adresses !
Pas encore vu l'expo mais très envie de la voir . As-tu vu Another Year ?
Encore Bonne Année !
Quel debut d'anne patoumesque mouvemente! qui nous a valu un bien joli recit par ailleurs, et a certainement donne un gout supplementaire a ce cake a la banane attendant patiemment a l'interieur de l'appartement.
J'avais dejeune chez Momoka l'an dernier, invitee par une amie. C'est vrai qu'il est tres exigu, et mal vedntile. J'avais adore les assiettes un peu desordonnees pourtant, une certaine authenticite rustique, le traitement des legumes, les assiettes facon tableau. Peut-etre que certains restaurants sont plus adaptes au dejeuner, celui-ci est peut-etre victime de son succes.
Quant a l'arbre de Sel, completement d'accord avec toi, c'est delicieux. J'ai adore l'anguille moelleuse, les tranches fines de radis rosees disposees en forme de fleur dans le plat. Deux experiences parfaites pour moi dans ce restaurant Coreen aux gouts authentiques.
Je te souhaite une annee tres gourmande, et tout plein d'experiences et d'emotions a nous faire partager (oh egoiste que je suis.
un cake a la banane bleu gris ou plutot gris bleu pour bien demarrer l'année, ca me va!
c'est incroyable, nous étions à Paris au même moment ! si j'avais su !
le cake est au four (mon petit frère a sauté de joie quand je lui ai dit que j'avais une recette made in Patoumiland pour finir les deux bananes alanguies)
(et bonne année, très bonne année)
V.: Bonton, c'est un peu l'enfance autorisée quand on n'est plus un enfant! J'en suis ressortie avec un sac en tissu (alors que je suis sûre que ma copine P. fait aussi bien voire mieux. Ca me désole de ne pas savoir coudre moi aussi!) et une barrette. Vraiment n'importe quoi!
Je n'ai pas encore vu Another Year, tu crois que ça me plairait? Pour l'instant, je suis à la fois excitée et un peu anxieuse d'aller voir le Sophia Coppola...
Gracianne: chouette, j'adore les longs commentaires! J'étais déjà allée à L'arbre de sel il y a deux ans et j'en gardais un souvenir ému, à juste titre. Et le patron était toujours aussi gentil.
Pour Momoka, peut-être que c'était un mauvais jour. Il y a des choses que j'ai bien aimé, notamment de la betterave qui ressembalit à du gingembre mariné et qui libérait en bouche un petit goût sucré et suave absolument inattendu. Mais ça ne fait pas vraiment passer la pilule. Ce qui me laisse penser qu'elles ont vu que quelque chose clochait, c'est que la serveuse nous a apporté deux micro bouchées de cake au matcha avec l'addition, comme pour s'excuser.
Tu sais Gracianne, tu fais partie des gens sans qui je n'écrirais plus du tout ailleurs que dans mes cahiers.
Anonyme: merci pour ce commentaire charmant, mon cake extra-terrestre est flatté (il rougit)
Camille: quelle occasion manquée... J'espère que ce n'est que partie remise et que le cake plaira.
Oui c'est ça Bonton et c'est pour cela que j'aime y aller ! Des sacs ? Mais on n'en a jamais assez ! En ce qui me concerne mon goût prononcé , voire mon obsession se porte aussi sur les chaussures !
J'ai souvent été agacée par les personnages de Mike Leigh que je trouvais trop outranciers .Mais là, j'avoue que ce film m'a bouleversée .
Pour le S. Coppola , je ressens comme toi . J'ai envie de le voir et d'un autre côté je ne suis pas sûre d'être sensible à cette histoire dans un hôtel de luxe. Mais le contexte ne fait pas tout ! Je suis pressée de lire ton avis si tu en fais un billet !
Très bonne année à toi Patoumi...quelle joie de te retrouver ici ! Le titre de ton nouveau blog me fait rêver...
Pensée émue en imaginant comment ça se serait passé chez moi, cette histoire de porte qui ne s'ouvre pas. Sans doute avec moins d'élégance, de délicatesse, de calme et de sagesse!
Et justement, bonne année à toi, pleines d'aventures élégantes, délicates, calmes et sages!
Alors qu'il faisait très très froid à NYC, nous nous sommes réfugiés à l'Angelika (un cinéma assez culte de l'East Village)voir Somewhere. Nous avons beaucoup aimé. La petite héroïne commande les ingrédients de ses recettes au room service et cisèle avec application la ciboulette sur les oeufs Benedict. Comment pourrait-elle ne pas te plaire?(Bientôt des billets et des billets sur New York- et une très bonne adresse de restaurant coréen dans le Midtown.)
Oh là là, j'ai appelé Sofia Sophia :-(
V.: ah ça me déculpabilise d'avoir acheté des ballerines rouges vernies^^
Chris: tout le mérite revient à S. Plath! Bonne année à toi!
GC: je ne sais pas si j'étais très élégante quand j'ai bu ma bière au goulot... Heureusement que j'avais fait un effort parce que parfois le dimanche je vais au cinéma en semi-pyjama et ça l'aurait fait moyen de débarquer comme ça à l'hôtel ou au café le lendemain pour le petit-dèj.
Cléo: bon, j'y vais ce soir! Trop hâte aussi de lire les billets new-yorkais!
J'aime beaucoup cette vidéo de Millenium Mambo . J'aimerais me sentir légère comme elle.
"on se promenait quand même d'un pas plutôt pressé aux alentours de Filles du Calvaire. "
Ca me fait penser que parfois je descend à cette station pour aller chez Rougier et Plé acheter des stylos de couleurs, des feuilles, des pastels, de l'aquarelle etc.
D'ailleurs en parlant de couleurs que devient mingoumango? En ce moment elle est muette.
Finalement vous l'avez écouté mon Impromptu D899 n°3 de Schubert ?
A bientôt.
Lylou
"V.: ah ça me déculpabilise d'avoir acheté des ballerines rouges vernies"
Il y a deux semaines j'ai acheté aussi des ballerines rouges vernis chez Minelli ;-)Je les aime beaucoup. Elles me donnent l'impression d'être une danseuse aux pieds ensorcelés. J'attends que le temps soit un peu plus doux pour pouvoir les sortir.
Lylou
Des ballerines rouges vernies ? Je pense immédiatement à Dorothy dans le Magicien d'Oz !
J'ai oublié de te demander si tu avais goûté au crumble de chez Merci, juste à côté de Bonton ? Moi, je n'en avais jamais mangé d'aussi bon !
I was a fan and i still really am (des longs billets de Patoumi). Je découvre Martine Camillieri et son univers, je partage les impressions d'une exposition visitée hier et que moi aussi j'ai adoré. Je repense à mon pire souvenir gastronomique, le mot écoeurée me paraît si bienveillant. Je trouve que la chef du Momoka a fait ce qu'il fallait faire, respectueusement, même si "ça n'excuse en rien" et que peut-être vous n'y retournerez plus. Le dimanche soir à l'hôtel à cause de la serrure, drôlement raconté ou comment rendre grâcieux un moment aussi exaspérant. J'ai adoré et ri en lisant "je vous avoue que cette fois-ci, j'ai pris une bière";).
Le cake à la banane me tenterait bien, une astuce pour lui donner un autre aspect chromatique?
* Si je ne t'avais pas lue la veille de mon départ à Paris, je n'aurais sans doute pas pensé aller à l'expo B-B, hier. Merci. En te relisant aujourd'hui, je trouve réponse à ma question "de quel film est extraite cette vidéo?". Merci... Et finalement, la photo de la jeune femme sous le portique n'est pas (n'est plus) celle de Patoumi, j'étais persuadée que si !
May.
oh, chouette chouette chouette! je suis bien contente de vous relire sur le net!
adrienne
Lylou: les miennes ne sont pas Minelliennes! Que dire sur l'Impromptu si ce n'est une banalité? (en fait je le connaissais très bien, un classique de quand j'étais ado)
V.: c'est drôle, on m'a dit mercredi soir "Hello Judy Garland!"
Le crumble Merci a été goûté il y a quelques mois et effectivement approuvé!
May: j'avoue que j'aimerais bien avoir la même grâce que Shu Qi! Pour le gâteau, c'est juste qu'il n'y a pas eu une seul petit rayon de soleil depuis trois semaines (!) et que c'est un peu limite pour faire des photos... Mais il est très bon!
Adrienne: et moi je suis contente de vous savoir là! Merci.
Finalement je l'ai retrouvé. Ce n'est plus un fruit mais un animal bien doux ;-)
ah voila j'ai eu enfin le moment délicieux de lire ce billet ! j'aime toujours autant l'attention que tu portes aux habits de tes souvenirs ! jolie année à vous et toujours merci !
C'est dingue: http://www.martinecamillieri.com/comestible/ateliers_enfants.html
Merci MC!
Arrosoir: merci pour ce charmant commentaire! Je te souhaite une année 2011 trop chouette!
Bon, je te fais confiance et je choisi celui la mais tu crois que ça marche aussi sans café et sans choco? Genre version pure banane
je suis fan aussi (surtout du cake à la banane). merci pour la recette, donc.
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