Faut-il que nul ne résiste (aux butterballs de Mary)
(Photo prise dans le bureau de G. avec ma nouvelle lampe Céline Saby, reçue dans du joli papier cadeau! Je l'aime vraiment beaucoup. J'espère que vous avez passé un chouette Noël aussi!)Ce soir-là, dans le métro, à Chevaleret, il y a un grand type qui monte, jetant sur les autres passagers un regard dur derrière ses lunettes à monture stricte. Il a mon âge environ, des chaussures cirées de près et une redingote raide. Installé sur un strapontin, il se frotte les mains, puis sort de son petit cartable à boucle dorée une revue médicale. Un interne en neurologie! Il m'a rappelé comme je pouvais me cacher derrière les portants de journaux du point-presse de l'hôpital quand j'y avais cours mais que je voulais éviter les autres étudiants lorsque le prof était en retard.
(Je suis un petit peu asociale. L'autre jour, alors que ce n'était pas du tout le propos, on m'a même dit sur un ton de reproche que j'étais mystérieuse).
C'était début décembre et j'étais toute seule à Paris pour un congrès. Je n'avais jamais vu la neige sur la Seine. Je guettais tous les petits tronçons de métro aérien. Je ressentais à cette occasion une discrète mélancolie devant les façades qui défilaient, toutes ces fenêtres, les vies qui s'y jouent derrière, tous les gens qu'on ne connaîtra jamais et dont on ne sait rien.
Je dormais chez un oncle et sa copine, ils ont une vie de famille à laquelle je ne suis pas du tout familière. Je découvre les chaussures de Barbie dispersées sur le parquet du couloir, les numéros d'Astrapi dans les toilettes, la vaisselle en mélamine avec les gobelets à anses doubles, le blanc de poulet coupé en petits morceaux, le ketchup qui dessine un sourire dans l'assiette, le gel douche à la fraise, le dentifrice à la cerise, les dessins partout sur les murs, les horaires (de lever, de coucher) qu'il faut absolument respecter. Un autre monde.
Je vais à pied à la Salpétrière, j'évite soigneusement tout collègue. Une infirmière strasbourgeoise puis un directeur d'hôpital dijonnais me demandent le chemin. Je trouve un siège libre au fond de l'amphithéâtre jauni et je n'en bouge plus.
Heure du déjeuner. Hors de question d'aller au self de l'hôpital avec les autres. J'observe le plan de métro de mon Moleskine fatigué et je relève que Rose Bakery 2 n'est qu'à quelques stations. Je fais donc diversion et je m'échappe.
Tempête de neige sur le beau parc de la Salpétrière (j'apprendrai plus tard par S., qui a été aide-soignant là-bas, qu'il y a des couloirs souterrains labyrinthiques où il se perdait régulièrement avec des patients peu rassurés). Je pense à une exposition et aux beaux arbres enneigés de Kiarostami qui m'avaient captivée.
A Rose Bakery, une dernière table m'attendait, et, une fois n'est pas coutume, le service est adorable. Une Japonaise qui porte un sweat-shirt turquoise décoré d'un noeud à l'encolure installe la nappe en papier, le pain frais et le beurre tendre, un serveur avec une chemise à carreaux et beaucoup de cheveux prend la commande (une assiette de légumes et un chocolat chaud). Une jeune femme avec des cheveux longs, lisses et sombres redresse sur le dossier de sa chaise son beau manteau Miu Miu camel et noir, derrière moi deux Anglaises réfléchissent à la pertinence ou non de partager un jus banane et datte au moment où je choisis le cake chocolat-blanc/matcha avec l'approbation de la serveuse. Je repars au colloque à regret.
Dans les rues enneigées, tout le monde marche à petits pas mal assurés et le lendemain, chez Vanina Escoubet, entre deux essayages désastreux, nous parlerons de la dramatisation très parisienne de la situation avec l'une de ses amies à qui une petite robe noire allait en revanche à ravir. Le froid piquant et constant me servira plus tard de prétexte lorsque je fus confrontée à une paire de mitaines toutes douces (mais bizarrement, les jours suivants, je ne cesserai de les égarer).
En me promenant seule dans mes quartiers préférés, je me suis souvenue de mes petites semaines parisiennes, quand j'étais ado, et que j'avais un sac à dos rouge. Je dormais déjà chez le même oncle, mais il n'y avait pas encore d'enfants. Je me préparais des petits sandwiches le matin avec une bouteille d'eau glacée pour transformer le sac en glacière et je sillonais la ville jusqu'au soir, traînant de parcs en librairies. J'aimais bien.
La vie a changé (ouf!) et dans quelques jours je serai à Paris avec G., mais le goût des butterballs de Mary me parait intemporel.
Simplissimes à préparer, délicatement fondants, on n'en fait qu'une bouchée. Ils m'ont fait penser aux Baci di Dama que j'avais découverts sur le blog d'Eva, autrefois.
Les butterballs de Mary, une enquête de Béa
-230 g de beurre mou
-100 g de sucre de canne blond
-250 g de farine
-125 ml de ganache au chocolat noir (j'ai pris du caramel à tartiner au chocolat noir de Madame Durand)
-un peu de sucre de canne blond en plus et de la vanille en poudre pour enrober les biscuits
Travailler le beurre en pommade jusqu’à ce qu’il soit bien aéré (3 à 5 min).
Ajouter le sucre. Une fois que la préparation est homogène, ajouter la farine de manière à obtenir une boule.
Envelopper cette boule de pâte dans du papier film et réfrigérer pendant au moins 3 heures (cela permet aux cookies de ne pas s’étaler lors de la cuisson).
Préchauffer le four à 190 C.
Détacher un morceau de pâte de la boule et former des petites boules de 2 cm de diamètre puis les congeler pendant 30 minutes
Au bout de ce temps, les déposer sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé et faire cuire pendant 13 à 15 minutes, jusqu’à ce que les biscuits soient fermes, mais ne brunissent pas.
Laisser refroidir sur une grille.
Réunir les biscuits deux par deux avec la ganache ou la tartinade choisie (c'est bien qu'elle ne soit pas trop sucrée, je ne sais pas si du Nut-Nut conviendrait pas exemple) puis rouler le butterball dans le mélange sucre-vanille.
A grignoter avec un verre de lait bien frais!
(Je suis un petit peu asociale. L'autre jour, alors que ce n'était pas du tout le propos, on m'a même dit sur un ton de reproche que j'étais mystérieuse).
C'était début décembre et j'étais toute seule à Paris pour un congrès. Je n'avais jamais vu la neige sur la Seine. Je guettais tous les petits tronçons de métro aérien. Je ressentais à cette occasion une discrète mélancolie devant les façades qui défilaient, toutes ces fenêtres, les vies qui s'y jouent derrière, tous les gens qu'on ne connaîtra jamais et dont on ne sait rien.
Je dormais chez un oncle et sa copine, ils ont une vie de famille à laquelle je ne suis pas du tout familière. Je découvre les chaussures de Barbie dispersées sur le parquet du couloir, les numéros d'Astrapi dans les toilettes, la vaisselle en mélamine avec les gobelets à anses doubles, le blanc de poulet coupé en petits morceaux, le ketchup qui dessine un sourire dans l'assiette, le gel douche à la fraise, le dentifrice à la cerise, les dessins partout sur les murs, les horaires (de lever, de coucher) qu'il faut absolument respecter. Un autre monde.
Je vais à pied à la Salpétrière, j'évite soigneusement tout collègue. Une infirmière strasbourgeoise puis un directeur d'hôpital dijonnais me demandent le chemin. Je trouve un siège libre au fond de l'amphithéâtre jauni et je n'en bouge plus.
Heure du déjeuner. Hors de question d'aller au self de l'hôpital avec les autres. J'observe le plan de métro de mon Moleskine fatigué et je relève que Rose Bakery 2 n'est qu'à quelques stations. Je fais donc diversion et je m'échappe.
Tempête de neige sur le beau parc de la Salpétrière (j'apprendrai plus tard par S., qui a été aide-soignant là-bas, qu'il y a des couloirs souterrains labyrinthiques où il se perdait régulièrement avec des patients peu rassurés). Je pense à une exposition et aux beaux arbres enneigés de Kiarostami qui m'avaient captivée.
A Rose Bakery, une dernière table m'attendait, et, une fois n'est pas coutume, le service est adorable. Une Japonaise qui porte un sweat-shirt turquoise décoré d'un noeud à l'encolure installe la nappe en papier, le pain frais et le beurre tendre, un serveur avec une chemise à carreaux et beaucoup de cheveux prend la commande (une assiette de légumes et un chocolat chaud). Une jeune femme avec des cheveux longs, lisses et sombres redresse sur le dossier de sa chaise son beau manteau Miu Miu camel et noir, derrière moi deux Anglaises réfléchissent à la pertinence ou non de partager un jus banane et datte au moment où je choisis le cake chocolat-blanc/matcha avec l'approbation de la serveuse. Je repars au colloque à regret.
Dans les rues enneigées, tout le monde marche à petits pas mal assurés et le lendemain, chez Vanina Escoubet, entre deux essayages désastreux, nous parlerons de la dramatisation très parisienne de la situation avec l'une de ses amies à qui une petite robe noire allait en revanche à ravir. Le froid piquant et constant me servira plus tard de prétexte lorsque je fus confrontée à une paire de mitaines toutes douces (mais bizarrement, les jours suivants, je ne cesserai de les égarer).
En me promenant seule dans mes quartiers préférés, je me suis souvenue de mes petites semaines parisiennes, quand j'étais ado, et que j'avais un sac à dos rouge. Je dormais déjà chez le même oncle, mais il n'y avait pas encore d'enfants. Je me préparais des petits sandwiches le matin avec une bouteille d'eau glacée pour transformer le sac en glacière et je sillonais la ville jusqu'au soir, traînant de parcs en librairies. J'aimais bien.
La vie a changé (ouf!) et dans quelques jours je serai à Paris avec G., mais le goût des butterballs de Mary me parait intemporel.
Simplissimes à préparer, délicatement fondants, on n'en fait qu'une bouchée. Ils m'ont fait penser aux Baci di Dama que j'avais découverts sur le blog d'Eva, autrefois.
Les butterballs de Mary, une enquête de Béa
-230 g de beurre mou
-100 g de sucre de canne blond
-250 g de farine
-125 ml de ganache au chocolat noir (j'ai pris du caramel à tartiner au chocolat noir de Madame Durand)
-un peu de sucre de canne blond en plus et de la vanille en poudre pour enrober les biscuits
Travailler le beurre en pommade jusqu’à ce qu’il soit bien aéré (3 à 5 min).
Ajouter le sucre. Une fois que la préparation est homogène, ajouter la farine de manière à obtenir une boule.
Envelopper cette boule de pâte dans du papier film et réfrigérer pendant au moins 3 heures (cela permet aux cookies de ne pas s’étaler lors de la cuisson).
Préchauffer le four à 190 C.
Détacher un morceau de pâte de la boule et former des petites boules de 2 cm de diamètre puis les congeler pendant 30 minutes
Au bout de ce temps, les déposer sur la plaque du four recouverte de papier sulfurisé et faire cuire pendant 13 à 15 minutes, jusqu’à ce que les biscuits soient fermes, mais ne brunissent pas.
Laisser refroidir sur une grille.
Réunir les biscuits deux par deux avec la ganache ou la tartinade choisie (c'est bien qu'elle ne soit pas trop sucrée, je ne sais pas si du Nut-Nut conviendrait pas exemple) puis rouler le butterball dans le mélange sucre-vanille.
A grignoter avec un verre de lait bien frais!
36 Comments:
Je suis resté vraiment trop longtemps sans te lire assez. Très bonne semaine à toi!
ces petits moments que l'on dérobe pour soi avec une telle gourmandise sont précieux !
Asociale toi?
C'est drole la vie de famille des autres, ca fait un peu peur quand on n'a pas d'enfants non? Tu verrais le nombre de chaussures et d'accessoires de Barbie (entre autres) qui trainent chez moi ces jours-ci, tu partirais en courant.
D'ailleurs, des fois moi aussi j'ai envie de partir en courant.
Wah une lampe Céline Saby !! j'adore et es-tu lectrice de son blog (très poétique aussi !)
Je pense que de temps en temps il est important de se retrouver seul avec soi-même et de laisser son esprit vagabonder gaiement. Parfois on reste avec ses collègues pour ne paraître insociable et on participe à des discussions ennuyeuses au plus haut point et on leur sourit en se demandant ce qu'on fait là.
Où en êtes-vous pour le piano ?
En ce moment je suis sensée travailler sur la sonate facile de Mozart K545. Je sens qu'à la rentrée José mon professeur de piano va me taper sur les doigts ;-)
Tes biscuits me font vraiment envie. Je vais essayer de me les faire cet après-midi.
A bientôt.
Lylou
coucou patoumi,
tes biscuits ne donnent envie :)
encore une recette que je me met de cote et que j'espère faire bien vite
je connais très bien ce besoin de rester seule parfois.
cela m'a parfois porté préjudice mais je ne regrette rien.
être mystérieuse, je trouve ca chouette :)
pour être gâté à noël, je l'ai été :) de très jolies petites "poches" japonaises pour mettre mon bazar et surtout, l'intégrale de jacques demy en dvd :)
ta lampe est très jolie en tout cas.
bises
manuela
Merci Patoumi, tu as égayé ma petite pause révisions. Bon séjour à Paris, que j'aimerais tellement connaître en hiver!
Oh oh à lire la liste d'ingrédients j'en conclus que c'est divin. la lampe est über-chouette!
Patrick: en même temps, ça fait longtemps que je n'ai pas posté une recette de poisson^^
Arrosoir: ça m'a fait plein de trucs à coller/dessiner/raconter dans mon journal!
Gracianne: oui oui, asociale. Tu comprends, je ne vais jamais manger à l'internat le midi avec mes chers collègues... Les familles, y compris la mienne, m'ont toujours fait un peu peur, je reste perplexe aussi. Mais je suis sûre que tout ira un peu mieux... en janvier! Je pense bien à toi, je t'embrasse.
Jane: oui, j'adore ses petits billets! Il faudrait que je rajoute le lien dans la colonne de droite!
Lylou: je suis sans concessions par rapport aux collègues, je ne fais aucun effort! C'est mal. Pour le piano, je procrastine devant le numéro de téléphone d'une nouvelle prof (la première était une expérience médiocre même si j'ai fait plein de progrès)
Manuela: ah, l'intégrale Demy! Ca me donne envie de revoir Les demoiselles de Rochefort!
Cecilia: plein de courage et d'élan pour les révisions!
Clémence: oui, je suis contente que G. ait choisi celle-là, parce que c'était ma préférée! Tu me diras si tu essaies les biscuits?
Un texte et une recette! on est gâtés! ;-)
asociale, les séjours à Paris à se balader seule de parcs en librairies avec un sac à dos rouge... hum, je connais bien tout ça. Par contre, je ne connais toujours pas Rose Bakery, et là, je commence vraiment à me dire qu'il est plus que temps que j'aille à Paris!
L.
Mince, je ne savais pas que ça c'était "si" mal fini avec la prof de piano...
J'aime beaucoup aussi les rues de Paris seule... je n'en ai plus aussi souvent l'occasion mais là, je me dis qu'avec toi je crois que ce sera encore mieux!
Si tu viens à Paris avant que je ne m'envole pour NYC, n'hésite pas à m'envoyer un petit message, si tu en as envie.
P.S : je pars le 1er janvier.
Merci pour la petite robe noire qui me va bien... En même temps neigeux mieux vaut avoir des mitaines que de se promener en robe, glaglaglagla.
elles sont bien jolies ces lampes ! De quoi générer des tentations tout de suite après noël...
heureuse de te lire de nouveau !
Je te (re)lis avec plaisir !
La lampe est démente !!!!!!
Ton séjour parisien me rappelle le mien : un colloque où l'on se sent à la fois étrangère et familière et l'envie de fuir ! Ce cache-cache aussi avec les collègues :-)
Coquelicotement vôtre.
Ma soeur (qui travaille là-bas) m'a déjà parlé des souterrains de la Pitié. J'y avais jeté un oeil mais je n'ai jamais eu la chance d'y circuler.
Moi aussi j'ai toujours eu tendance à être asociale, surtout à l'Université, mais je le suis moins maintenant (au prix de coûteux efforts) et cela m'a permis de parfois rencontrer des gens passionnants (surtout en colloque).
Bises (As-tu vu que TAF avait ré-ouvert, à côté des Portes Mordelaises ? Ce serait chouette d'y aller un jour).
Coucou Patoumi,
Je m'excuse du retard de mon commentaire et de cette histoire de lettre qui n'est pas arrivee (je t'expliquerai tout par mail, sinon, c'est trop complique!). Je tiens a te dire combien cela me fait plaisir de te lire a nouveau. Moi aussi, je pense souvent a toutes ces vies derriere les fenetres je ne connaitrai pas. Souvent je vois des biblis, des lumieres, des gens qui ferment les rideaux et cela me rend un peu melancholique. Tes descriptions de Paris sous la neige sont merveilleuses et tu me donnes tres envie de decouvrir Rose Bakery a mon tour. Je te souhaite un tres bon sejour a Paris et un nouvel an formidable.
Si le courant ne passe pas avec un professeur autant mieux en changer mais en même temps vous avez fait beaucoup de progrès avec celui-là. C'est à méditer.
Je vous envoie un morceau de Schubert que j'aime beaucoup http://www.youtube.com/watch?v=h5s1lSZBU_s
Laure: c'est vrai que malgré les nombreuses critiques dont peut faire l'objet RB, j'aime toujours autant!
Loukoum°°°: oui, je m'en réjouis aussi! Je te (vous) raconterai pour les leçons de piano!
Anonyme (A. je crois?): je garde un bon souvenir du moment chez Vanina!
Cléo: je te dis tout dans le petit mot. Et je t'embrasse. Bon NYC!
Pia: et oui, les tentations post-Noël sont assez terribles... (je suis d'ailleurs étonnée du nombre de personnes dans les boutiques, comme s'il n'y en avait pas eu assez)
Artsakountala: ah oui le cache-cache... Parfois j'aimerais avoir le prétexte d'une myopie...
I.: je suis allée plusieurs fois me régalée du Rich english cake! On y va ensemble quand tu veux!
Vanessa: ne t'inquiète pas! J'ai lu sur ton blog que les temps derniers avaient été mouvementés... Je te souhaite aussi plein de bonnes choses pour l'année à venir.
Lylou: je vais méditer en écoutant Schubert.
Nouveau blog ou pas, j'aime toujours autant ce que tu écris ( et puis souvent, ça me fait plonger dans ma bibliothèque)
Outre que les coquelicots sont parmi mes fleurs préférées (si ce n'est mes fleurs préférées) et que je m'émerveille chaque année de les voir revenir, je suis absolument ravie, Patoumi, de pouvoir vous relire ici. C'est toujours un régal!
J'aime beaucoup la photo, qui illustre la note, cette lampe est superbe et j'adore plus encore les bibliothèques pleines de livres que l'on aperçoit derrière et aussi ces gâteaux, qui m'ont l'air délicieux, au premier plan...
Je pense à vous en ce moment car je lis un roman jeunesse écrit par Marie-Aude Murail (peut-être la connaissez-vous, elle est publiée à L'Ecole des Loisirs), intitulé Miss Charity et je me dis que (si vous ne le connaissez pas et ne l'avez pas déjà lu) peut-être il vous plairait. Il semble concentrer plein de thèmes que vous affectionnez en littérature. C'est, de plus, un objet magnifique avec des illustrations superbes. Si vous croisez son chemin, n'hésitez pas.
Je termine en vous souhaitant du fond du cœur, mes meilleures vœux pour 2011 à votre famille, vos proches, G. et vous.
Il y a pire que les chaussures Barbie: les chaussures Barbie ET les Bionicles (je suis sûr que tu es bien embêtée devant cette révélation).
Au fait, sommes rentrés mais partons encore quelques jours la semaine prochaine pour conclure une longue vie dans les fleurs et les souvenirs.
"Dans mon métier on passe parfois par des moments de profonde lassitude. Si on veut vraiment aider les patients, il faut éviter d'être en phase ou en écho avec eux. Mais face à des malades qui n'aspirent qu'à cela, il est douloureux de refuser de se mettre sur la même longueur d'ondes. C'est aussi difficile que de rester indifférent aux plats délicieux qu'on vous tend, alors qu'on meurt de faim.
Parce que la seule chose que les patients souhaitent, désespérément, c'est l'accord parfait avec vous. Et ils mobilisent toute leur énergie pour cet instant de trêve.
On doit se contrôler en permanence, comme un serveur professionnel par exemple. Même quand il a le ventre vide, ça ne l'avancerait à rien de saliver chaque fois qu'il sert un plat. Il faut savoir détourner les yeux.
L'important, c'est de ne pas oublier le but qu'on s'est fixé : tu veux le guérir ? tu tiens absolument à ce qu'il guérisse ? Il est nécessaire de se réajuster constamment à ce principe. Cela à tout prix, par n'importe quel moyen. Pour ne pas se laisser emporter.
Les gens qu'on cherche à aider ne sont pas structurés pour collaborer, c'est ce qui est, parfois, tellement décourageant.
Surtout quand on a soi-même des soucis.
(...)
Le midi, je mange toujours dans un petit restaurant de soba qui se trouve près d'un jardin public, à une certaine distance de la clinique. Là, je ne risque pas de tomber sur un de mes patients. De l'autre côté de la vitre, la verdure embaume, et la lumière de l'après-midi baigne paisiblement le parc. Sur les bancs, des employés et des personnes âgées se prélassent au soleil. A les voir ainsi, je découvre dans leurs corps bien agencés, parfaitement fonctionnels, la beauté des formes humaines. Vieillards et enfants, hommes et femmes, chacun est beau à sa manière. Et d'un coup, je retrouve l'entrain de mes débuts, et le courage de continuer."
Banana Yoshimoto. Lézard.
Je te souhaite beaucoup d'appétits de toutes les sortes, Patoumi !
Lathelize: je vais essayer de faire aussi bien en 2011!
Séverine: merci pour ce long commentaire! J'ai adoré Marie-Aude Murail quand j'étais ado! Elle avait écrit une super histoire pour Je Bouquine ("Le défi de Serge T. pour ceux que ça intéresse) mais j'aimais surtout la série des Emilien avec beaucoup d'affection pour "Sans sucre, merci" et "Nos amours ne vont pas si mal". Après je l'ai un peu oubliée et du coup, vous me donnez envie de m'y repencher!
Meilleurs voeux à vous aussi!
GC: je vais m'adapter à tous les retournements de situation dont fait partie la famille Ricoré (à qui je souhaite une chouette année 2011)
Gwendoline: décidément, tes commentaires m'enchantent! Je n'aurais pas mieux dit que Yoshimoto la distance que je m'impose parfois difficilement avec les patients (vraiment très compliqué quand ils ont mon âge ou qu'ils sont ados, ce qui revient au même) mais je m'y astreint parce que sinon, ça ne sert à rien, ce travail que je fais. Cela m'a déjà posé plein de cas de conscience parce que sur le coup, je peux paraître un peu dure peut-être, mais cela se révèle toujours être la bonne option. Et puis je n'aurais pas mieux dit non plus mes déjeuners dans un tout petit restaurant face à un parc pas trop loin de l'hôpital mais suffisamment pour l'oublier. Leur gâteau au chocolat servi avec une crème anglaise à la menthe est très apaisant.
Je te souhaite une année pleine de bonnes surprises et de lectures délicieuses!
Déjà les biscuits me tentent beaucoup... :p
Et ensuite je ne pense pas qu'être mystérieuse soit un vrai problème. Les gens se brusquent facilement parfois, ils veulent toujours tout savoir, pouvoir tout décrypter à tout va, sans forcément rien n'y comprendre. Sans même savoir que parfois on veut JUSTE être seul, avec soi même... Ca fait du bien de se recentrer, se "mettre à jour aussi"...
Enfin bref, Bonne année :)
Dis-moi, tu lis XXI? Parce que dans le numéro précédent, le 11, il y avait un article intitulé "L’étrange pavillon du docteur Henry" qui parlait d'une unité de "malades difficiles". ça m'a fait penser à un article que tu avais écrit un jour concernant ta profession. Voilà entre-autre une interview de l'auteur : http://www.france-info.com/chroniques-france-info-revue-xxi-2010-09-05-dans-une-unite-de-malades-difficiles-a-cadillac-483075-81-387.html
Si tu veux, je peux scanner l'article et te l'envoyer.
L.
Voilà que la nouvelle année commence en douceur: Butterbals, un beau récit et une photo comme celles devant lesquelles mon regard s'est maintes fois attendri... et qui m'on tant manquées. Mes souhaits les plus beaux aux Poppies de Patoumi !
May.
J'ai rêvé de toi cette nuit Patoumi. On était à Rennes, on se promnenait au marché des Lices, tu me montrais tes petits coins, c'était chouette. En plus il faisait beau. Du coup j'ai une idée de toi très précise dans ma tête (et notamment une robe que j'ai imaginée exprés!) c'est drôle.
Je te souhaite des tas de bonnes choses pour 2011, de bons plats, de beaux livres, de jolis films, du soleil, des copines et des ptites robes)
Plein de bisous, et à bientôt,
Hélène
Très belle et douce année à vous deux.
Je t'embrasse.
Mamzell'Dree: pour moi aussi, le mystère est une qualité mais ce n'est pas un avis partagé par tous les chefs de service!^^ Bonnes année à toi!
Laure: tu crois que tu pourrais me l'envoyer? Ca m'intéresse! Merci d'avoir été attentive et attentionnée!
May: merci pour ce commentaire très touchant et qui m'ôte tout regret quant au fait d'avoir recommencé un blog.
Hélène: peut-être qu'on prendra des polaroïds de nous deux à Rennes en 2011!
Cécile: Douce année à toi aussi!
Je suis myope !!!!
Bonjour^Patoumi, je viens depuis un an sur votre blog ms suis discrète, ms aujourd hui je dois vous dire ma joie de retrouver votre ecriture ds de nouvelles pages... j' en profite pour vs demander ou retrouver une de vos amies: mingou que je cherche ds les pages du blog( j ai ecumé vos liens et ceux de beau a la louche) ms je suis sure qu'elle se cache qq part sur la toile.. si je peux avoir des indices , ou je vs donnerai mon mail ..bravo à vous deux, A.
Artsakountala: lunettes ou lentilles?
A.: le plus simple serait de lui écrire (vous trouverez son adresse mail en cliquant sur son sceau)
J'étais à la maternité ce lundi 27 décembre, je crois que j'aurais adoré manger quelques butterballs. Bon, mais sinon, ne me prend pas pour une dingue hein, mais coup de foudre bloguesque absolu, ça ne m'est jamais arrivé, je me sens toute bouleversée.
Enregistrer un commentaire
<< Home