Ce curieux sourire, qui m'avait tant plu (comme la tarte saumon, menthe et petits pois)
Alors que je rêvais de quitter au plus vite la triste ville grise et carrée où habitaient mes parents, un lycée s'y est précisément construit pendant que je finissais ma quatrième dans un collège qui, je l'apprendrai plus tard avec quelque consternation, portait le nom d'un sinistre neuropsychiatre. Il ne fut alors plus du tout question de m'envoyer dans l'un des lycées avoisinants, dans la ville qui jouxtait la commune de mes parents, une ville tout aussi laide mais qui avait l'indéniable avantage de posséder deux cinémas et une librairie fréquentable.
Evidemment, je n'ai pas trop aimé ce lycée qui sentait désespérément le neuf. Il n'avait pas d'histoire, en tout cas pas celle qui se grave au cutter sur les petits bureaux en bois vernis. Il y avait du plastique partout et surtout si peu d'élèves qu'il était impossible de passer inaperçu.
Pourtant, c'est dans cet endroit très plouc et ennuyeux que j'ai rencontré J., ce qui allait transformer considérablement ma vie.
J. avait bien trente ans de plus que moi, J. arrivait de Paris, J. portait des costumes parfaitement taillés, un long manteau beige, des beaux foulards et un chapeau, J. était mon prof de français (et cet année-là, au programme du bac, il y avait André Malraux, ce qui n'était pas vraiment de bon augure).
Un jour, j'avais écrit une lettre à J., une lettre naïve et scolaire, écriture appliquée et papier vergé à l'appui. Je ne me souviens plus très bien de son contenu (plus tard, G. me rappellera souvent que je devrais photocopier mes lettres mais je trouve ça prétentieux -à tort, probablement, car là n'est pas son propos) mais je sais que je lui demandais timidement quels étaient ses livres, films, musiques préférées.
La réponse aterrit quelques jours plus tard, au début de l'été, à l'intérieur d'une épaisse enveloppe en papier kraft, ravie vigoureusement au regard de mon père qui avait ouvert la boîte aux lettres familiale. C'est à partir de cette lettre, une quinzaine de pages recouvertes d'une écriture pressée, à l'encre noire, que je suis enfin parvenue à partir, autrement, de la ville et de la vie où je m'enlisais par la force des choses.
En effet, J. parlait de François Truffaut, de Jean-Luc Godard, de Gilles Deleuze et de Marguerite Duras, de Luis Bunuel, de Jacques Rivette et de Robert Bresson. Evidemment, je me suis précipitée à la médiathèque et tout a commencé comme ça.
Dans les années qui suivirent, J. fut très présent. Que ce soit pour discuter pendant les cours d'anglais qu'on m'autorisait à sècher, que ce soit au téléphone quand j'étais un peu désespérée, pendant les premiers jours d'hypokhâgne quand je regrettais de ne pas avoir fait médecine (c'est un drôle de souvenir les conversations téléphoniques de la prépa. J'étais à l'internat et il n'y avait qu'un poste téléphonique, au bout d'un long couloir. Personne n'avait encore de portable et on téléphonait assis par terre, recroquevillé dans un angle du couloir souvent désert parce que tout le monde était occupé à travailler), pendant les années de médecine aussi, comme le refuge rassurant d'être entendu et compris.
J'ai parlé de J. à G. quand nous avons quitté le cinéma après une séance enthousiasmante de Deux de la vague. Dans ce film documentaire, on suit l'itinéraire de Godard et Truffaut, de leur rencontre à leur fracassante rupture, à travers des extraits de films (c'était le bonheur infini de voir s'enchaîner la scène des biscottes dans Baisers volés, celle où Antoine Doinel à du mal à s'installer devant un repas japonais, la voiture qui emporte Jim et Catherine sous le regard impuissant de Jules, Bernadette Lafont dans Les Mistons qui me donnerait presque envie de faire de la bicyclette...), à travers aussi la trajectoire de Jean-Pierre Léaud, écartelé entre les deux cinéastes qui l'ont mis au monde, à travers des images d'archives qui montrent l'engagement artistique et politique qui les agitaient (petit frisson en reconnaissant Resnais en tête d'une manifestation soixante-huitarde), à travers enfin, le regard actuel d'Isild le Besco, qui feuillette des journaux d'époque et déambule dans Paris dans un manteau certes informe mais qui donne l'impression qu'elle est elle aussi d'un autre temps. Pas de révélations dans ce film qui m'a quand même terriblement émue parce qu'il compile les images qui ont construit mon goût pour le cinéma et parce qu'il montre aussi de façon vivifiante le processus de création de ses protagonistes.La façon dont Truffaut explique comme le cinéma l'a sauvé d'une vie médiocre est extrêmement touchante, comme la ferveur qu'il met très jeune dans sa cinéphilie qui voit le jour. Le lecture de la lettre qui scelle sa rupture définitive avec Godard après la sortie de La nuit américaine est à la fois très drôle et très glaçante. Evidemment, tout ça n'a pas du tout arrangé mon regret de ne pas faire de cinéma (figurez-vous que pendant plusieurs années, je suivais rigoureusement les sujets du concours de la Femis en me persuadant que j'étais trop nulle pour envisager ça. Désormais, la question ne se pose plus, j'ai dépassé la limite d'âge d'admission).
(sinon, pour ceux qui se le demandent, la séance de Deux de la vague fut suivie d'un repas-crêpes, avec une deuxième crêpe au salidou, à l'addiction reconnue)
Et puis, si vous aimeriez bien rencontrer une fille qui a un appartement sans miroir, qui peut sortir aux terrasses de café en pyjama, qui aime bien citer les noms des rues à Paris, qui s'amuse à se faire passer pour une autre, qui aime le prénom Anna, qui met des coussins violets sur son canapé en velours gris clair pour faire contraste, qui ridiculise avec une douce cruauté les galeristes, qui achète des pêches même si elle n'aime pas ça et qui fait des clins d'oeil à un Tic-Tac bleu coincé dans une rainure du parquet, lisez Alice Kahn, un super roman que j'ai dévoré cet après-midi. Dans une petite interview, son auteur, Pauline Klein, dit qu'elle rassemble des hasards pour en faire des histoires. Tout un programme!
On en oublierait presque la pourtant délicieuse tarte inspirée d'une recette de Catherine Kluger. Elle a le goût malicieux de vacances sur les côtes anglaises an compagnie d'une jeune fille au pair japonaise.
La tarte saumon-petit pois-menthe à la wasabi
Pour une tarte bien épaisse de 20cm de diamètre
La pâte brisée de Catherine Kluger-200g de farine (ici de la T65)
-90g de beurre très froid en petits dés (ici demi-sel)
-1 oeuf
-20cL d'eau très froide
La garniture-20cL de lait
-6,5cL de crème fraîche
-3 oeufs
-100g de petits pois (ici surgelés) cuits et immédiatement rafraîchis pour qu'ils restent vert vif
-200g de saumon cuit et émietté
-3 branches de menthe ciselée
-de la wasabi, du poivre et du parmesan
Pour la pâte, sabler le beurre et la farine du bout des doigts.
Faire un puits, y verser l'oeuf et l'eau préalablement mélangés.
Amalgamer rapidement pour former une boule de pâte.
L'envelopper de papier film et la laisser reposer au moins une heure au réfrigérateur.
Au bout de ce temps, la sortir, l'étaler sur un plan de travail fariné puis foncer le mouler soigneusement. Donner quelques coups de fourchette et laisser à nouveau reposer 30 minutes au frais.
Faire ensuite cuire cette pâte à blanc 30 minutes à 180° puis la badigeonner d'un peu d'oeuf battu avant de la réenfourner trois minutes afin de bien l'imperméabiliser.
Pour la garniture, fouetter énergiquement les oeufs, le lait et la crème. Ajouter dans cet appareil de la wasabi, du poivre du moulin, un petit morceau de parmesan râpé et la menthe ciselée.
Sur le fond de tarte précuit, étaler une couche de petits pois puis le saumon puis à nouveau des petits pois. Verser l'appareil.
Faire cuire environ 30 minutes à 180° (jusqu'à ce que l'appareil soit pris et un peu doré).
PS: grâce à Martine Camillieri, j'ai eu un moment d'émotion suite à un échange de mails (déjà, c'était pour moi une petite fête) et puis elle a dit Peut-être on pourrait faire ça? Merci MC!
Evidemment, je n'ai pas trop aimé ce lycée qui sentait désespérément le neuf. Il n'avait pas d'histoire, en tout cas pas celle qui se grave au cutter sur les petits bureaux en bois vernis. Il y avait du plastique partout et surtout si peu d'élèves qu'il était impossible de passer inaperçu.
Pourtant, c'est dans cet endroit très plouc et ennuyeux que j'ai rencontré J., ce qui allait transformer considérablement ma vie.
J. avait bien trente ans de plus que moi, J. arrivait de Paris, J. portait des costumes parfaitement taillés, un long manteau beige, des beaux foulards et un chapeau, J. était mon prof de français (et cet année-là, au programme du bac, il y avait André Malraux, ce qui n'était pas vraiment de bon augure).
Un jour, j'avais écrit une lettre à J., une lettre naïve et scolaire, écriture appliquée et papier vergé à l'appui. Je ne me souviens plus très bien de son contenu (plus tard, G. me rappellera souvent que je devrais photocopier mes lettres mais je trouve ça prétentieux -à tort, probablement, car là n'est pas son propos) mais je sais que je lui demandais timidement quels étaient ses livres, films, musiques préférées.
La réponse aterrit quelques jours plus tard, au début de l'été, à l'intérieur d'une épaisse enveloppe en papier kraft, ravie vigoureusement au regard de mon père qui avait ouvert la boîte aux lettres familiale. C'est à partir de cette lettre, une quinzaine de pages recouvertes d'une écriture pressée, à l'encre noire, que je suis enfin parvenue à partir, autrement, de la ville et de la vie où je m'enlisais par la force des choses.
En effet, J. parlait de François Truffaut, de Jean-Luc Godard, de Gilles Deleuze et de Marguerite Duras, de Luis Bunuel, de Jacques Rivette et de Robert Bresson. Evidemment, je me suis précipitée à la médiathèque et tout a commencé comme ça.
Dans les années qui suivirent, J. fut très présent. Que ce soit pour discuter pendant les cours d'anglais qu'on m'autorisait à sècher, que ce soit au téléphone quand j'étais un peu désespérée, pendant les premiers jours d'hypokhâgne quand je regrettais de ne pas avoir fait médecine (c'est un drôle de souvenir les conversations téléphoniques de la prépa. J'étais à l'internat et il n'y avait qu'un poste téléphonique, au bout d'un long couloir. Personne n'avait encore de portable et on téléphonait assis par terre, recroquevillé dans un angle du couloir souvent désert parce que tout le monde était occupé à travailler), pendant les années de médecine aussi, comme le refuge rassurant d'être entendu et compris.
J'ai parlé de J. à G. quand nous avons quitté le cinéma après une séance enthousiasmante de Deux de la vague. Dans ce film documentaire, on suit l'itinéraire de Godard et Truffaut, de leur rencontre à leur fracassante rupture, à travers des extraits de films (c'était le bonheur infini de voir s'enchaîner la scène des biscottes dans Baisers volés, celle où Antoine Doinel à du mal à s'installer devant un repas japonais, la voiture qui emporte Jim et Catherine sous le regard impuissant de Jules, Bernadette Lafont dans Les Mistons qui me donnerait presque envie de faire de la bicyclette...), à travers aussi la trajectoire de Jean-Pierre Léaud, écartelé entre les deux cinéastes qui l'ont mis au monde, à travers des images d'archives qui montrent l'engagement artistique et politique qui les agitaient (petit frisson en reconnaissant Resnais en tête d'une manifestation soixante-huitarde), à travers enfin, le regard actuel d'Isild le Besco, qui feuillette des journaux d'époque et déambule dans Paris dans un manteau certes informe mais qui donne l'impression qu'elle est elle aussi d'un autre temps. Pas de révélations dans ce film qui m'a quand même terriblement émue parce qu'il compile les images qui ont construit mon goût pour le cinéma et parce qu'il montre aussi de façon vivifiante le processus de création de ses protagonistes.La façon dont Truffaut explique comme le cinéma l'a sauvé d'une vie médiocre est extrêmement touchante, comme la ferveur qu'il met très jeune dans sa cinéphilie qui voit le jour. Le lecture de la lettre qui scelle sa rupture définitive avec Godard après la sortie de La nuit américaine est à la fois très drôle et très glaçante. Evidemment, tout ça n'a pas du tout arrangé mon regret de ne pas faire de cinéma (figurez-vous que pendant plusieurs années, je suivais rigoureusement les sujets du concours de la Femis en me persuadant que j'étais trop nulle pour envisager ça. Désormais, la question ne se pose plus, j'ai dépassé la limite d'âge d'admission).
(sinon, pour ceux qui se le demandent, la séance de Deux de la vague fut suivie d'un repas-crêpes, avec une deuxième crêpe au salidou, à l'addiction reconnue)
Et puis, si vous aimeriez bien rencontrer une fille qui a un appartement sans miroir, qui peut sortir aux terrasses de café en pyjama, qui aime bien citer les noms des rues à Paris, qui s'amuse à se faire passer pour une autre, qui aime le prénom Anna, qui met des coussins violets sur son canapé en velours gris clair pour faire contraste, qui ridiculise avec une douce cruauté les galeristes, qui achète des pêches même si elle n'aime pas ça et qui fait des clins d'oeil à un Tic-Tac bleu coincé dans une rainure du parquet, lisez Alice Kahn, un super roman que j'ai dévoré cet après-midi. Dans une petite interview, son auteur, Pauline Klein, dit qu'elle rassemble des hasards pour en faire des histoires. Tout un programme!
On en oublierait presque la pourtant délicieuse tarte inspirée d'une recette de Catherine Kluger. Elle a le goût malicieux de vacances sur les côtes anglaises an compagnie d'une jeune fille au pair japonaise.
La tarte saumon-petit pois-menthe à la wasabi
Pour une tarte bien épaisse de 20cm de diamètre
La pâte brisée de Catherine Kluger-200g de farine (ici de la T65)
-90g de beurre très froid en petits dés (ici demi-sel)
-1 oeuf
-20cL d'eau très froide
La garniture-20cL de lait
-6,5cL de crème fraîche
-3 oeufs
-100g de petits pois (ici surgelés) cuits et immédiatement rafraîchis pour qu'ils restent vert vif
-200g de saumon cuit et émietté
-3 branches de menthe ciselée
-de la wasabi, du poivre et du parmesan
Pour la pâte, sabler le beurre et la farine du bout des doigts.
Faire un puits, y verser l'oeuf et l'eau préalablement mélangés.
Amalgamer rapidement pour former une boule de pâte.
L'envelopper de papier film et la laisser reposer au moins une heure au réfrigérateur.
Au bout de ce temps, la sortir, l'étaler sur un plan de travail fariné puis foncer le mouler soigneusement. Donner quelques coups de fourchette et laisser à nouveau reposer 30 minutes au frais.
Faire ensuite cuire cette pâte à blanc 30 minutes à 180° puis la badigeonner d'un peu d'oeuf battu avant de la réenfourner trois minutes afin de bien l'imperméabiliser.
Pour la garniture, fouetter énergiquement les oeufs, le lait et la crème. Ajouter dans cet appareil de la wasabi, du poivre du moulin, un petit morceau de parmesan râpé et la menthe ciselée.
Sur le fond de tarte précuit, étaler une couche de petits pois puis le saumon puis à nouveau des petits pois. Verser l'appareil.
Faire cuire environ 30 minutes à 180° (jusqu'à ce que l'appareil soit pris et un peu doré).
PS: grâce à Martine Camillieri, j'ai eu un moment d'émotion suite à un échange de mails (déjà, c'était pour moi une petite fête) et puis elle a dit Peut-être on pourrait faire ça? Merci MC!
Libellés : adolescence, cinéma, François Truffaut, Jean-Luc Godard, livres, Martine Camillieri, recette
31 Comments:
Merci Patoumi, pour ce nouveau blog, cette recommandation de bouquin (chouette de la lecture pour ce we quand je garderai mon petit neveu), et puis surtout pour me donner très envie de voir tous ces films que je ne connais pas !
au plaisir (comme à chaque fois) de te lire
Même dans les endroits les plus laides et grises il existe des gens qui nous font découvrir de choses merveilleuses. C'est charmant comme tu racontes cette lettre à J. Au lycée dans la ville où j'ai grandi, il y avait heureusement un cours avec Mr. Wild qui nous a montré des extraits de Bergman, de Godard, d'Antonioni, de Truffaut, de Fred Astaire et ma passion pour le cinéma est né. A Londres il y a une rétrospective Truffaut que je compte voir un peu le mois prochain - La Nuit Américaine, Baisers Volés et Deux Dans La Vague. J'ai hâte surtout de voir ce dernier après avoir lu ton billet. L'envie d'une tarte au saumon et la lecture d'Alice Kahn me prend aussi.
Encore une belle histoire et une histoire qui me rappelle mes années lycée trop lointaines . C'est fou comme un prof peut avoir une importance déterminante . Mais c'est rare qu'il y ait une belle relation comme celle-ci en dehors du lycée .
Ce film est sur ma liste d'envies puisque j'aime Godard et Truffaut mais surtout Truffaut .
Et cette tarte... j'aimerais qu'elle puisse sortir de l'écran ! Ou alors pouvoir , moi, y plonger !
Passipire: j'espère que le livre te plaira, n'hésite pas à me redire, j'aime bien avoir des nouvelles!
Vanessa: il y avait un extrait de "Monica" dans le documentaire, ça m'a beaucoup émue. J'adorerais voir aussi les Truffaut sur grand écran...
V.: ici aussi, on préfère Truffaut! (et encore davantage après le documentaire...)
J'aimerais que J. puisse te lire - et au dela, tous les J. de nos vies d'ado, ceux et celles qui nous ont donne l'envie de lire, de voir ou d'ecouter. Qui ont reussi a transmettre leur passion a des esprits vierges, a lancer le processus d'apprentissage, la gourmandise d'apprendre. Ils nous ont fait un don precieux, et tu viens de leur rendre un bel hommage.
j'ai aimé ce J. qui accompagne et révèle. Si je n'ai pas les clés de ces cinéastes dont je connais surtout les noms, tu m'as donné l'envie. La première fois que j'ai vu une tarte aux petits pois ça m'a fait rire, ça doit être l'alliance du rassemblement de petites bosses qui effleurent la surface et les points verts à la découpe...
Ah ah...c'est bien la première fois que je suis contente de travailler le samedi dans ma bibliothèque, de pouvoir passer de ton blog au catalogue informatisé en un clic, de voir que ce roman qui a l'air réjouissant est en rayon et n'attend que moi...Merci pour ce conseil de lecture, je te dirai ce que j'en pense :)
A bientôt
Sa voix si fatale ? ça me rappelle un autre J qui avait l'air de se demander combien de temps on le laisserait dans ce "collège de campagne". Peu de temps, le temps tout de même que nous le suivions dans Montaigne ou Char et que nous l'écoutions bouche bée nous parler de Tristan et Iseut.
Arrosoir: j'ai tout de suite été attirée par cette idée de petits pois qui rend la tarte très "petite fille"!
C'est drôle ce que tu dis, parce qu'en écrivant le billet, j'ai pensé à un petit texte qui accompagnait le générique des vacances de Monsieur Hulot lors du dernier concert de Vincent Delerm parce qu'il dit que les gens vont encore lui dire que c'est une chanson très référencée, que certains se sentiront exclus s'ils n'ont pas vu le film de Tati mais qu'en fait, chacun peut très bien se le représenter sans l'avoir vu. Je crains quand même toujours qu'on me reproche d'être archi référencée et sectaire mais je crois que je n'y peux rien, c'est ce que j'aime, je suis comme ça! Et je suis ravie quand on me dit "Bah je connaissais pas mais je suis allée voir et en fait, j'aime bien!"
Chris: j'attends ton avis avec impatience!
Rose: j'ai longtemps cherché à comprendre pourquoi quelqu'un comme J., si "parisien" était arrivé dans un micro lycée de province sans réputatio. Il y avait bien une classe théâtre mais quand même... Après, il m'a expliqué. C'était quand même plus romantique que ça...
Et, effectivement, il a une voix assez terrible!
Juste envie de te dire que j'ai aimé te lire.
Le thème, le style, la crainte des regrets, les regrets, les souvenirs, les confidences, les conseils de lecture, les conseils de cuisine ... tout.
Amicalement,
A.
chère patoumi, merci de nous avoir conté ta rencontre avec J. Ma maman a été comme J. pour beaucoup de ses élèves et encore maintenant,alors qu'elle est à la retraite depuis 10 ans, ses anciens élèves lui écrivent, viennent prendre le thé, l'amènent au restaurant... Avec ma sœur, nous étions parfois un peu jalouse, surtout à l'adolescence mais maintenant, je suis très heureuse qu'elle ai partagé ( et partage encore) autant avec d'autre.
bises
manuela
C'est si etonnant de lire que vous avez aussi ecrit a votre professeur de francais et aussi hesitez entre des etudes litteraires et de etudes scientifiques. c'est si etonnant de voir les similitudes entre votre vie et la mienne. mais bon evidemment je sais, on n est pas les seules.merveilleux billet en tt cas. merveilleux
Artsakountala: juste envie de te dire que j'aime tes petits mots laissés ici et là. Toujours attentionnés et encourageants.
Manuela: c'est assez touchant comme les gens comme J. peuvent changer une vie. J'avais très envie d'être prof aussi à une époque! Ce que tu dis sur ta maman laisse entendre que c'est une chouette personne!
Ananaim: oui, plus ça va et plus je rencontre des gens qui ont eu la même hésitation! Maintenant que je sais que je serai psychiatre, je ne regrette plus les études littéraires mais quand j'étais dans le doute, j'avais vraiment l'impresssion d'avoir fait le mauvais choix...
Je suis touchée, Patoumi :-)
Tiens, ma ville célèbre le cinéma cette semaine : http://www.premiersplans.org/festival/index.php
Tu connais ?
Artsakountala: ah, c'est drôle!:
-j'avais rencontré une fille qui travaillait dans ce festival et qui était super chouette mais j'ai pensé qu'elle n'avait pas besoin de moi vu que tous ses amis étaient déjà beaux, drôles et intelligents. Parfois, elle me manque
-je suis allée à Angers en juin et c'était très joli
Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
Mon lycée était d'une laideur extraordinaire aussi. Il portait le nom d'un inventeur breton.
Je n'ai pas eu comme toi de professeur de français inspirant, mais je me rappelle un Monsieur R. tout à fait charmant qui enseignait la physique. Il roulait à bord d'un van déglingué et les r comme dans le sud
La Femis... Après trois ans de lycée option cinéma, les conseils de bons professeurs et l'envie folle de devenir scénariste-réalisatrice, la peur de l'échec s'est faite plus forte et je n'ai jamais osé tenter le concours... Un regret qui restera longtemps, je le crains.
C'est beau comment tu (d)écris ton professeur, je n'en ai jamais eu qui me donne l'envie de leur écrire une lettre. Heureusement, en quittant mon collège (qui faisait aussi lycée), j'ai découvert les films en V.O, Truffaut, Pialat, Mizoguchi, Varda, Fellini... J'avais aussi un professeur de lettres qui aimait tant le cinéma qu'il nous faisait étudier des œuvres portées ensuite à l'écran. Je me souviens encore de ce moment de fierté lorsqu'il m'a rendu ma dissertation sur Jules et Jim, un 16, la meilleure note de la classe. Il fallait que ce soit ce livre-là...
Pardon, les souvenirs reviennent, je bavasse...
Ta photo est magnifique, comme toujours. Quand à la tarte, M. m'a offert le livre de C. Kluger il y a un moment déjà, il serait temps qu'il serve !
On dit que le monde est petit ;-) La prochaine fois que tu passes à Angers, fais-moi signe ! Je te montrerai my favourite place :-)
Connais-tu l'affiche avec Léaud et une japonaise (festival 2005) ? Je suis certaine que tu l'aimerais ! Je la cherche désespérement ; je n'en ai qu'une carte postale.
J'ai connu aussi ce sentiment (à propos de la fille et de ses amis). Mais comme je suis une vraie sauvage (!), ce n'est pas grave, au fond.
:-)
Cléo: TOUS mes profs de physique m'ont désespérée (et pas qu'à cause de leur physique!)
L'oeuf qui chante: moi j'aime bien quand tu bavasses!:-) Pour le Femis, c'est vrai que je me sens vraiment minuscule (genre en 2002: président du jury = Olivier Assayas; thèmes pour l'enquête = la boîte, la feuille, l'unique; analyse de séquence: La captive), en fait les études de médecine paraissent ridiculement faciles à côté! Tu as le grand ou le petit livre de C. Kluger?
Artsakountala: argh, j'ai cette carte postale sur mon mur! J'en avais une deuxième mais que j'ai précisément envoyée à J. Quelle dommage, si j'avais su qu'un jour quelqu'un m'en aurait parlé, j'en aurais pris des stocks! En fait je l'avais trouvé à L'Entrepôt à Paris, j'étais allée voir un film d'Angelopoulos...
Effectivement, Angers est tout près de Rennes :-)
Ça me rappelle les sujets : pour un examen (le bac blanc il me semble), le thème du scénario était "Le mur". Il faudrait que je retrouve les copies la prochaine fois que je rentre chez mes parents, je ne sais plus ce que j'avais écrit... Et pour le bac, j'avais dû analyser une séquence de "À nos amours"... à l'oral ! Épreuve que j'ai toujours redoutée, vu ma grande aise à parler devant un public.
C'est le grand livre de C. Kluger (M. est rentré un soir tout sourire, un petit sac en papier à la main. J'ai tout de suite reconnu le papier cadeau imprimé toile de jouy rose de la Cocotte ). Il y a tant de recettes appétissantes que je n'arrive pas à me décider !
Quel bel hommage ! On a tous croisé la route d'un J, on n'est pas à l'initiale près, dans notre cursus scolaire, qui nous a donné envie de voir, de lire au delà des programmes scolaires,la mienne s'appelait Madame D, c'était en 1ère et je pense encore à elle !
L'oeuf qui chante: l'un des arguments qui me retenait aussi pour la Femis était le fait d'"étudier" le cinéma, j'avais un peu peur qu'on analyse un film que j'adore autrement que je ne l'aurais fait et que ça me gâche tout...
Les recettes sucrées de C. Kluger font vraiment envie je trouve (plus que les salées mais là, il me fallait un truc pour le dîner)
Gourmandises chroniques: c'est vrai que rencontrer quelqu'un comme ça, ça sauve de l'ennui des années-lycée!
Ca y est, je l'ai lu :). Je dois dire que si de prime abord, ce roman m'a un peu laissée froide parce que je trouvais que l'auteure faisait un peu trop d'effets de style, genre "grands mots pour petites idées", il gagne peu à peu en profondeur et en ironie. Ce qui est drôle dans tout ça, c'est ce jeu à l'extrème ( au point de se faire passer pour une autre) de l'héroïne sur les faux-semblants dans un monde où tout est déjà faux-semblants (au point qu'il puisse y avoir confusion entre deux personnes). La copie devient presque plus authentique que l'originale au point de la remplacer définitivement. Un peu comme une photo en fait. Bref, un roman singulier qu'assurément on n'oublie pas. Et puis il y a en plus le plaisir de lire un Allia avec son format parfait, ses rabats et son joli papier. Merci pour la découverte Patoumi !
Chris: merci pour ce retour honnête et enthousiaste!
Très ému.
A bientôt une carte... de hasard.
A celle qui parlait si bien de "l'errance et du vertige" dans le Misanthrope.
Je me souviens du silence des 1ère S ce jour là et de leurs applaudissements à la fin.
J.
J.: (je reste immobile et sans voix après ce petit mot) (j'ai faillit décrocher le téléphone mais en fait, je n'ai pas osé. C'est ma peur chronique de déranger)
(la journée a été absolument affreuse et je dois dire que là, you make my day)
(j'attends la carte alors, je m'en réjouis d'avance)
Bonsoir, sur vos conseils j’ai lu La cloche de détresse merci pour ce moment de lecture…quand j’aurais du temps je lirais Alice Kahn. Merci pour ces brassées de coquelicots que vous nous offrez régulièrement, c’est toujours un plaisir de vous lire !
Sanphi: je suis contente de vous avoir fait découvrir Sylvia Plath et ce roamn que j'adore, même s'il est très dur. Alice Kahn est d'un autre genre! Vous me direz si ça vous a plu?
Non mais là ça va pas du tout.
J'ai une logorrhée qui me vient.
L'hypok', le téléphone public, J., Pauline Klein (non mais j'ai tant à dire !), les petits pois, la Nouvelle Vague bordel, Resnais, les lettres qu'il faudrait photocopier (moi je les photographie tu vois, quelques unes, du moins). Argh. Et tout ce temps perdu sans lire tes mots. Le commentaire de J. Je je je. Je retourne à mon tricot, si ça continue comme ça après, tant d'émotions et de coïncidences sinon, ça va faire trop.
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