Ce pull à col en V, que tu portais souvent les jours fériés (billet à clés)
-un vase suédois qu'il avait trouvé à Paris quand il y passait quelques jours sans moi. Il l'avait immédiatement décrété comme indispensable et il donna un charme supplémentaire à nos retrouvailles. Plus tard, dans une boutique fermée à Amsterdam, le jour où nous allions quitter la ville, nous en avons croisés plusieurs de la même créatrice mais aucun n'égalait celui-là
-les journaux que je tiens depuis l'âge de douze ans parce qu'une prof de français toujours un peu trop fardée nous avait fait étudier un extrait des Mémoires d'une jeune fille rangée. Je l'avais naïvement crue quand elle avait affirmé d'un ton docte que tous les grands écrivains avaient tenu leur journal. Le premier cahier était violet et contient des anecdotes acides sur le quotidien de mon détestable collège ainsi que plusieurs pages assez tristes sur des amours déçues. Après, ce fut un cahier avec James Dean en couverture (n'importe quoi), un autre, très épais, avec un motif de tissu indien (?), plusieurs très simples de couleurs sourdes et juste lignés quand je me suis mise à détester les carreaux puis celui avec des coeurs (?) commencé pendant mes quelques semaines d'hypokhâgne, enfin les Moleskine impérativement noirs à couverture rigide
-une cape en laine bleu marine avec une capuche et trois boutons en bois, parce qu'elle est bien chaude et donne l'impression de vivre à une autre époque
-un bonnet en grosse maille grise, chaud, doux et solide
-mes mini instax préférés (la plage de Biarritz façon Martin Parr, le pique-nique le soir de son anniversaire, quand j'avais planté des bougies sur le crâne de nounours à la guimauve et que tous le square a applaudi quand il les a soufflées, tous les portraits, les rues, les nourritures, les cafés à New York, un bouquet de pivoines dans une vitrine parisienne etc)
-une théière Acapulco qui, à l'occasion, peut servir de vase. Mais je me demande si je ne préfère pas la théière chinoise couleur jade en forme de potiron
-le premier disque de Vincent Delerm parce qu'il est dédicacé (ahem). Ce jour-là, il m'avait dit qu'il aimait bien Conte d'Eté aussi même s'il y avait Melvil Poupaud. Le lendemain, il me dira "Ah, c'était toi hier, la fille qui aime Rohmer! Comment tu vas?"
-Cinema Table parce que j'aime sa lumière, ses cadrages, son mystère. J'aime les pancakes et la tasse de café sur la nappe en crochet, j'aime les oeufs brouillés qui patientent sur la gazinière, j'aime les eggs sandwiches à côté du petit bouquet de tournesols. Et puis il réunit deux de mes principales préoccupations!
-deux clichés de lui, un cornet de glace devant le carroussel un jour où j'avais le polaroïd avec moi et à la station Notre Dame des Champs déserte au milieu de la nuit devant une affiche qui annonce la prochaine expo du Palais de Tokyo
-la lampe à abat-jour bleu ciel rapportée précieusement de Budapest, on l'avait trouvée chez un antiquaire qui avait aussi un formidable ventilateur en plastique blanc et rouge
-la lampe trouvée à Deauville dont j'aime le bois couleur miel, la peinture grise sur le socle et l'interrupteur qui ressemble à un microscopique gâteau
-la carte au dos de laquelle il avait dessiné une poupée et un petit robot
-mes photographies les plus chères prises avec le Minolta (menue monnaie américaine sur la table du dinner en Louisiane à côté du flacon de sirop d'érable et du pot de sucre cabossé, photomaton qui tombe dans le réceptable prévu à cet effet -Your pics here in four minutes- à la Cinémathèque française le jour de l'expo Kubrick, accumulation de caissettes et de napperons en papier de pâtissier chez Martine Camillieri, et d'une manière générale, toutes les images new yorkaises comme la façade du beau cinéma à Brooklyn Heights)
-un robot en caoutchouc, fluorescent!
-le livre de cuisine de Marguerite Duras parce qu'il est rare et avait été recherché et offert avec les plus affectueux sentiments
-mon sac en cuir violet que j'avais choisi après beaucoup d'hésitation parce que j'aimais bien aussi le vert jardin et le bleu foncé. Il peut contenir l'indispensable: un porte-monnaie, un baume à lèvres, une paire de clés, quelques mouchoirs, un passeport
-mon Minolta acheté par mon grand-père quand nous sommes arrivés en France dans les années 80, mon polaroïd offert par G. et dont j'adore le bouton rouge du déclencheur, l'instax de mon anniversaire, emballé par ses soins dans du papier rose et déballé par mes mains fébriles dans le petit salon du Coquillage -des enveloppes Bookbinders à fleurs bleues très britanniques mais pourtant achetées à Stockholm
-des lettres de personnes précieuses (il ne figure sur la photo qu'un échantillon des deux immenses sacs que j'ai à cet effet dans mon bureau)
-ma petite baleine en cuir rose, dont j'aime le large sourire, avait été désirée un soir dans une vitrine et retrouvée le lendemain à côté de mon assiette dans du papier orange retenu par des rubans très fins
C'est Emilie qui a égayé une nuit de garde pas tout à fait réjouissante en m'envoyant un lien vers ce site. J'aime l'idée de transformer une représentation angoissante en une accumulation revivifiante dans les souvenirs qu'elle fait affleurer.
A bientôt! (je ne suis pas précisément très en avance dans la rédaction de ma thèse)
-les journaux que je tiens depuis l'âge de douze ans parce qu'une prof de français toujours un peu trop fardée nous avait fait étudier un extrait des Mémoires d'une jeune fille rangée. Je l'avais naïvement crue quand elle avait affirmé d'un ton docte que tous les grands écrivains avaient tenu leur journal. Le premier cahier était violet et contient des anecdotes acides sur le quotidien de mon détestable collège ainsi que plusieurs pages assez tristes sur des amours déçues. Après, ce fut un cahier avec James Dean en couverture (n'importe quoi), un autre, très épais, avec un motif de tissu indien (?), plusieurs très simples de couleurs sourdes et juste lignés quand je me suis mise à détester les carreaux puis celui avec des coeurs (?) commencé pendant mes quelques semaines d'hypokhâgne, enfin les Moleskine impérativement noirs à couverture rigide
-une cape en laine bleu marine avec une capuche et trois boutons en bois, parce qu'elle est bien chaude et donne l'impression de vivre à une autre époque
-un bonnet en grosse maille grise, chaud, doux et solide
-mes mini instax préférés (la plage de Biarritz façon Martin Parr, le pique-nique le soir de son anniversaire, quand j'avais planté des bougies sur le crâne de nounours à la guimauve et que tous le square a applaudi quand il les a soufflées, tous les portraits, les rues, les nourritures, les cafés à New York, un bouquet de pivoines dans une vitrine parisienne etc)
-une théière Acapulco qui, à l'occasion, peut servir de vase. Mais je me demande si je ne préfère pas la théière chinoise couleur jade en forme de potiron
-le premier disque de Vincent Delerm parce qu'il est dédicacé (ahem). Ce jour-là, il m'avait dit qu'il aimait bien Conte d'Eté aussi même s'il y avait Melvil Poupaud. Le lendemain, il me dira "Ah, c'était toi hier, la fille qui aime Rohmer! Comment tu vas?"
-Cinema Table parce que j'aime sa lumière, ses cadrages, son mystère. J'aime les pancakes et la tasse de café sur la nappe en crochet, j'aime les oeufs brouillés qui patientent sur la gazinière, j'aime les eggs sandwiches à côté du petit bouquet de tournesols. Et puis il réunit deux de mes principales préoccupations!
-deux clichés de lui, un cornet de glace devant le carroussel un jour où j'avais le polaroïd avec moi et à la station Notre Dame des Champs déserte au milieu de la nuit devant une affiche qui annonce la prochaine expo du Palais de Tokyo
-la lampe à abat-jour bleu ciel rapportée précieusement de Budapest, on l'avait trouvée chez un antiquaire qui avait aussi un formidable ventilateur en plastique blanc et rouge
-la lampe trouvée à Deauville dont j'aime le bois couleur miel, la peinture grise sur le socle et l'interrupteur qui ressemble à un microscopique gâteau
-la carte au dos de laquelle il avait dessiné une poupée et un petit robot
-mes photographies les plus chères prises avec le Minolta (menue monnaie américaine sur la table du dinner en Louisiane à côté du flacon de sirop d'érable et du pot de sucre cabossé, photomaton qui tombe dans le réceptable prévu à cet effet -Your pics here in four minutes- à la Cinémathèque française le jour de l'expo Kubrick, accumulation de caissettes et de napperons en papier de pâtissier chez Martine Camillieri, et d'une manière générale, toutes les images new yorkaises comme la façade du beau cinéma à Brooklyn Heights)
-un robot en caoutchouc, fluorescent!
-le livre de cuisine de Marguerite Duras parce qu'il est rare et avait été recherché et offert avec les plus affectueux sentiments
-mon sac en cuir violet que j'avais choisi après beaucoup d'hésitation parce que j'aimais bien aussi le vert jardin et le bleu foncé. Il peut contenir l'indispensable: un porte-monnaie, un baume à lèvres, une paire de clés, quelques mouchoirs, un passeport
-mon Minolta acheté par mon grand-père quand nous sommes arrivés en France dans les années 80, mon polaroïd offert par G. et dont j'adore le bouton rouge du déclencheur, l'instax de mon anniversaire, emballé par ses soins dans du papier rose et déballé par mes mains fébriles dans le petit salon du Coquillage -des enveloppes Bookbinders à fleurs bleues très britanniques mais pourtant achetées à Stockholm
-des lettres de personnes précieuses (il ne figure sur la photo qu'un échantillon des deux immenses sacs que j'ai à cet effet dans mon bureau)
-ma petite baleine en cuir rose, dont j'aime le large sourire, avait été désirée un soir dans une vitrine et retrouvée le lendemain à côté de mon assiette dans du papier orange retenu par des rubans très fins
C'est Emilie qui a égayé une nuit de garde pas tout à fait réjouissante en m'envoyant un lien vers ce site. J'aime l'idée de transformer une représentation angoissante en une accumulation revivifiante dans les souvenirs qu'elle fait affleurer.
A bientôt! (je ne suis pas précisément très en avance dans la rédaction de ma thèse)
Libellés : objets familiers
15 Comments:
j'aime beaucoup :)
hum... un nouveau !! j'édite, je te lirai dans le train paisiblement.. je pars qq jours au pays du chocolat, des banques, de la propreté et de quelques gens un peu trop timorés à mon goût... un rappel de ton adresse me ferait plaisir... rennette
Je ne sais pas si Prévert reconnaîtrait son inventaire, mais il me va bien aussi, avec presque l'envie de créer mon lot de souvenirs rangés et précieux. Très bon pour la nuit en effet...
PS : Personne n'est jamais en avance dans sa thèse, bon courage !
Chère amie.
Je viens de découvrir une adresse assez étonnante qui m'a beaucoup fait penser à toi. Je m'y suis rendue pour débrancher mon cerveau après la remise de mon manuscrit à mon éditeur. Outre que j'en suis rentrée caramélisée, j'y ai trouvé une sérénité que je me dois de partager. Peut-être iras-tu un jour où tu auras besoin d'exile (après la rédaction d'une thèse à tout hasard). J'y ai consacré mon dernier billet mais je te laisse directement l'adresse : http://www.manoir-hotes-bacay.com
Courage à vous :)
Bisous
Je ne sais pas pourquoi, mais la petite baleine en cuir rose m'a mis les larmes aux yeux.
Bon courage pour la thèse en tout cas! :)
Je suis très en retard, comme le lapin blanc dans Alice mais je te souhaite d'abord un happy late birthday et deuxièmement bon courage pour la thèse. C'est une super idée avec la maison en feu et tes objets merveilleux. Je suis toujours épatée de la façon dont tu trouves tant de poésie dans le quotidien. J'ai très envie de te suivre et faire la même chose sur mon blog avec des chose que j'aime.
oh j ai tout de suite pensé á Burning house en voyant ta photo. Le projet est addictif. Surtout quand je pense à ma propre photo, qui serait vide. J emporterais rien du tout. Alors je suis fascinée par ces compositions qui forment l intimité d une personne. J aime regarder ce jeu. C est vrai, on est TOUJOURS en retard pour sa thèse. C est comme ca. (mais on ne le sait qu une fois que c est terminé).
Tu dois te douter à quel point le sujet de ce billet me touche tout particulièrement... Tant que je ne vais rien dire de plus! Courage pour la thèse!
(ah ah ah, le pays du chocolat, des banques, de la propreté, je crois que je connais ^^)
Exercice redoutable et interessant a la fois, decrit ici avec poesie. Comme Emily Vanessa, j'admire la facon dont vous trouvez de la poesie dans le quotidien !
Je serais moins poetique. J'emporterais les photos de mes enfants, leur histoire. Peut-etre meme pas, puisque j'ai deja stocke ces photos ailleurs, hors de toute atteinte du temps ou des elements, au cas ou... Alors, une petite valisette avec les documents importants, deja prete, au cas ou. (Nous avons ete inondes et mon mari m'avait alors demande de preparer l'essentiel en 10 minutes au cas ou il faudrait partir face a l'eau qui montait, aux arbres qui virevoltaient, aux courts-circuits qui emflammaient certaines maisons du quartier). Une existence resumee en quelques documents. Un acte de mariage, un acte de naturalisation francaise, quelques passeports...
Je trouve toujours interessante, aussi, la sempiternelle question que chaque demenagement impose: que prendre ? que laisser ? La, on a le temps de choisir, de faire un tri entre l'indispensable (comme des livres de Duras ou la musique de Chopin) et le superflu (fer a repasser). Le temps de choisir sa definition du superflu, aussi. Sorte de redefinition de sa propre existence.
Et sur une ile deserte, j'emporterais un dictionnaire. Un gros dictionnaire, qui me ferait rever aux mots des semaines durant. J'ai une bibliotheque entiere de dictionnaires. :-)
Comme toujours, ce fut un plaisir de vous lire.
Laurence (NY)
Salut tout le monde!
Je rentre de "Mélancholia" et je viens aussi de me délecter de canelés Baillardran après plusieurs jours de rédaction intensive au bout desqueks je m'aperçois que cette thèse, c'est du flan... Bref.
J'aurais bien rajouter à la liste: la cocotte Staub aubergine que ma maman m'a offert, une assiette du Petit Atelier de Paris avec un dessin d'Iris de Mouy, une branche en tissu (oui!) et un abat-jour tricoté offert par une amie drôlement comploteuse!
Ma Calamity: merci, aussi!
Avis: ce projet Burning House est un peu angoissant mais il est très agréable aussi de se concentrer sur ce à quoi on tient le plus!
Rennette: bon, j'espère que les vacances sont agréables! Rennes est désespérément ennuyeuse au mois d'août!
Pat: je me demande ce que tu emporterais tiens!
Gribou: je sais pas pourquoi mais je crois que quand je vais finir la rédaction, j'aurais envie de me mettre eu lit pour dormir 24heures d'affilée...
Madeliaf: oh! Ceci dit cette petite baleine est vraiment adorable. (il y avait une petite tortue aussi mais pas aussi bien)
Emily Vanessa: alors j'ai hâte de voir ta sélection!
Agnès: si vraiment il faut choisir, j'emporterais mes journaux et tous mes écrits, parce que je ne les retrouverai nulle part ailleurs et que c'est toute ma vie qui est dedans!
P.: j'ai tout de suite pensé à toi quand j'ai découvert le projet!
Laurence: mais oui, ça pose plein de questions sur la valeur des choses, leur utilité, leur potentiel affectif... Ca m'effraie de penser à une telle catastrophe, du coup j'ai fait la liste surtout en tenant compte de ce qui m'était le plus précieux.
J'aurais aimé avoir des objets de famille, mais en fait je n'en ai aucun...
C'est drôle cette histoire de fer à repasser parce qu'on en a un mais que je ne repasse JAMAIS rien.
Avec tous les souvenirs précieux que je coltine, j'emporterai surement tout une brocante de ferrailleur, pas très bien rangée donc ;-D
Dans mon cas, le cadre de la photo ne serait jamais assez grand pour contenir tous les objets qui me sont chers, ou alors il faudrait que je prenne la photo de très très haut, façon land art en vue aérienne pour ne pas créer de hors-champs ;-) Ou bien encore, il faudrait que je fasse l'inverse et regrouper tout ce dont je pourrai me détacher sans regret : le fer à repasser en serait !
En tout cas, merci Patoumi. J'aime décidément beaucoup le regard que tu portes sur les choses et surtout la façon dont tu en parles. Ce matin, justement, j'étais heureuse de ne pas me retrouver dans une maison en cendres... Les premier essais de poêle à bois ne sont jamais très rassurant ;-)
Pat CDM: ah, je te vois bien tout fourrer dans un grand sac genre de marin tu vois...
Julia: je te comprends pour le poêle à bois parce que notre appartement est fait de vieux parquet et de boiseries et le jour où l'on a essayé la cheminée, hum hum... Mais tout s'était bien passé!
Bon sinon ça me rassure cette histoire de fer à repasser ^^
Bonjour Patoumi,
je suis toujours aussi heureuse de te lire, c'est un peu comme une parenthèse enchantée, je voulais aussi te remercier pour les adresses que tu avais donné il y a un an dans un billet sur Biarritz, tu m'avais alors donné envie d'y allez, je ne regrette pas nous avons passé une semaine délicieuse...
J'ai retrouvé chez mes parents leur vieux polaroid et tu m'as donné envie de l'utiliser à nouveau, c'est un 635, sauais tu où je pourrais trouver des pellicules?, comment fais tu toi pour t'en procurer??
Par avance merci, et courage pour ta thèse, je suis admirative...
Bises à toi
Véro
Ps je suis désolé pour le "anonyme" mais je n'y comprends rien au terme url, open id, je suis décidément dépassée!!!
Véro: je suis contente pour Biarritz! C'est la première fois cette année que je n'y vais pas depuis plusieurs années... La perspective de la plage des Basques me manque!
Tu m'envoies un mail pour que je te dise pour les polaroïds?
A bientôt!
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