Martine Camillieri (et moi)
Au printemps, j'ai pris un train pour Malakoff.
Invitée à déjeuner chez Martine Camillieri, j'avais prévu de lui offrir des biscuits fourrés avec une ganache chocolat et framboise. J'avais réquisitionné pour leur transport une boîte à chapeau qui avait contenu autrefois un petit béret en tweed fabriqué en Allemagne par des filles qui avaient baptisé leur jolie marque The girl and the gorilla. Cette boîte, fermée à l'époque par un large ruban en satin gris et dont la conservation avait toujours paru douteuse surtout après deux déménagements, trouvait là une seconde vie inattendue.
En longeant les jardins fleuris de Malakoff, dont les murs sentaient régulièrement la glycine et laissaient déborder les branches indisciplinées de cerisiers prometteurs, j'avais une petite appréhension liée au sentiment, que je connais si bien, qui affleure lorsque je m'apprête à rencontrer quelqu'un que j'admire.
De Martine Camillieri, j'avais le souvenir de petites théières creusées dans des écorces de citron ou de mandarine. Le souvenir aussi de tarte en fils (de la pâte feuilletée passée au presse-ail puis recouverte de lemon curd, d'éclats d'abriots sec et d'amandes effilées), de dîner-palindrome et de hamburgers pour doudous. Les pétales d'anémones fanées se glissent entre les assiettes des invités et les lego font de jolies étagères Charlotte Perriand. Je savais que d'un geste, elle pouvait déplacer un objet de sa position de déchet à celle d'un prototype design. Grâce à elle, le quotidien perdait de son évidence et gagnait alors une poésie infinie.
Arrivée à sa porte, j'ai timidement sonné.
Dans son atelier, puis autour d'une salade ultra-verte, d'un parmesan très bon avec la marmelade d'orange maison, des petites blettes du jardin à la vapeur presque sucrées sous l'huile d'olive triée sur le volet, mon appréhension s'est dissipée. Je crois qu'elle a trouvé les biscuits pas mal!
Ce moment, précieux et si doux, s'est terminé quelques mois plus tard quand j'ai écrit un petit texte* pour accompagner la très prochaine exposition de Martine Camillieri à la Fondation Ecureuil, à Toulouse.
Si vous êtes dans les parages, le vernissage de cette installation intitulée Banalités, aura lieu le mercredi 2 novembre à partir de 18h30, et vous aurez jusqu'au 31 décembre pour venir y voir les autels éphémères de Martine Camillieri.
Ainsi, juste deux jours après avoir soutenu ma thèse, je prendrai l'avion très tôt le matin pour ne pas rater ce moment qui s'annonce gracieux.
Un merci infini à Sylvie Corroler, la directrice de la Fondation Ecureuil, pour m'avoir fait confiance, et pour tous nos échanges.
Un merci aussi à Martine Camillieri, pour sa gentillesse pétillante, et toutes les photos qu'elle m'a laissée faire chez elle.
A bientôt pour le récit de mes journées toulousaines!
*vous pouvez le lire sur le site des jolies Editions de l'Epure
Invitée à déjeuner chez Martine Camillieri, j'avais prévu de lui offrir des biscuits fourrés avec une ganache chocolat et framboise. J'avais réquisitionné pour leur transport une boîte à chapeau qui avait contenu autrefois un petit béret en tweed fabriqué en Allemagne par des filles qui avaient baptisé leur jolie marque The girl and the gorilla. Cette boîte, fermée à l'époque par un large ruban en satin gris et dont la conservation avait toujours paru douteuse surtout après deux déménagements, trouvait là une seconde vie inattendue.
En longeant les jardins fleuris de Malakoff, dont les murs sentaient régulièrement la glycine et laissaient déborder les branches indisciplinées de cerisiers prometteurs, j'avais une petite appréhension liée au sentiment, que je connais si bien, qui affleure lorsque je m'apprête à rencontrer quelqu'un que j'admire.
De Martine Camillieri, j'avais le souvenir de petites théières creusées dans des écorces de citron ou de mandarine. Le souvenir aussi de tarte en fils (de la pâte feuilletée passée au presse-ail puis recouverte de lemon curd, d'éclats d'abriots sec et d'amandes effilées), de dîner-palindrome et de hamburgers pour doudous. Les pétales d'anémones fanées se glissent entre les assiettes des invités et les lego font de jolies étagères Charlotte Perriand. Je savais que d'un geste, elle pouvait déplacer un objet de sa position de déchet à celle d'un prototype design. Grâce à elle, le quotidien perdait de son évidence et gagnait alors une poésie infinie.
Arrivée à sa porte, j'ai timidement sonné.
Dans son atelier, puis autour d'une salade ultra-verte, d'un parmesan très bon avec la marmelade d'orange maison, des petites blettes du jardin à la vapeur presque sucrées sous l'huile d'olive triée sur le volet, mon appréhension s'est dissipée. Je crois qu'elle a trouvé les biscuits pas mal!
Ce moment, précieux et si doux, s'est terminé quelques mois plus tard quand j'ai écrit un petit texte* pour accompagner la très prochaine exposition de Martine Camillieri à la Fondation Ecureuil, à Toulouse.
Si vous êtes dans les parages, le vernissage de cette installation intitulée Banalités, aura lieu le mercredi 2 novembre à partir de 18h30, et vous aurez jusqu'au 31 décembre pour venir y voir les autels éphémères de Martine Camillieri.
Ainsi, juste deux jours après avoir soutenu ma thèse, je prendrai l'avion très tôt le matin pour ne pas rater ce moment qui s'annonce gracieux.
Un merci infini à Sylvie Corroler, la directrice de la Fondation Ecureuil, pour m'avoir fait confiance, et pour tous nos échanges.
Un merci aussi à Martine Camillieri, pour sa gentillesse pétillante, et toutes les photos qu'elle m'a laissée faire chez elle.
A bientôt pour le récit de mes journées toulousaines!
*vous pouvez le lire sur le site des jolies Editions de l'Epure
Libellés : Martine Camillieri
34 Comments:
PS: la soutenance s'est super bien passée. Merci pour tout à tous!
yeahhhhhhh !!! (et vive la vie !)
Ah... Mes (pres)sentiments tombaient justes ;)
Bises
Félicitations! et bonne escapade toulousaine (j'y étais un peu ce matin par téléphone)!
oh juste... le lien des biscuits fourrés ne fonctionne pas!
Bravooooooo!!!!! Voilà une page qui se tourne!!
Pour Tanpopo j'aimerais beaucoup être accompagnée surtout par toi!!! ;) Dès que mon week end aura une date fixe je lance l'invitation.
Quelle chance cette aventure créative avec Martine Camillieri. Je ne serai pas vers Toulouse à ce moment mais tu nous raconteras tout!
Génial pour la soutenance! Tu auras ma carte à ton retour je pense, profite en bien!
Bises!
(J'ose abuser, pourrais tu me donner ta recette du ragout façon Nigel? Merci beaucoup)
T'es la meilleure! :)
Profite bien de Toulouse!
Ah donc c'etait hier. Felicitations! tu dois te sentir tellement plus legere!
Bravo Patoumi! je suis bien contente pour toi. C'est allé très vite, moi j'attends toujours une date, suis impatiente de terminer tout cela. Merci pour cette découverte de Martine Camillieri, j'adore son travail et bravo bravo pour ton texte! Tu vas le poster?
Félicitations pour la soutenance, et bravo pour la collaboration artistique. Bientôt des textes pour V. D.?
Bises.
Ton texte qui accompagne les œuvres de Martine Camillieri, c'est trop la classe !
J'adore ses livres, je me demande comment c'est chez elle (j'adore voir à quoi ressemble l'intérieur des gens que j'admire - en particulier leur bibliothèque - c'est mon petit côté voyeur).
Félicitations pour ta soutenance et bon séjour à Toulouse !
Je passerai demain après midi voir le travail de M Camillièri et si
tu es par hasard, encore dans la ville rose ce jour là, je te
rencontrerai avec plaisir.
Bravo pour ta thèse, tu dois te sentir toute légère !
félicitation pour ta soutenance patoumi :p
grosses bises
Bravo pour tout :)
Je suivais votre blog et l'évolution de votre thèse de loin (trop de travail, des soucis) mais je suis ravie de lire que la soutenance s'est super bien passée. Voilà une bonne chose de faite et comme dit plus haut, vous devez vraiment vous sentir bien mieux. Profitez de vos journées à Toulouse (ville que je ne connais absolument pas, d'ailleurs) et j'ai hâte d'en lire le récit. De mon côté, je vais me renseigner sur Martine Camilleri que je ne connais absolument pas et vraisemblablement, je loupe quelque chose. Je dois dire être sous le charme de la photo illustrant votre billet, cet univers coloré me plait beaucoup. Je vais explorer le site. Bises.
Bouh, j'ai écorché le nom de famille de Martine Camillieri, je m'en veux...
Super! Bravo pour la soutenance!!!
oh Bravo pour ta soutenance! et pour ce texte! on peut le lire? OUi, tu dois te sentir légère et épuisée, non? (moi je me sens comme ça, et euphorique et pleine d'énergie!! et de paradoxes...)
Chic pour la soutenance !
J'espère que les non-toulousains auront accès à quelques bribes d'expositions à travers tes textes.
Ouf ouf ouf :D
Et dis-moi, as-tu entendu ça ? : http://www.deezer.com/listen-13962592
Rhhhoo quelle chance ! Ca a dû être une expérience formidable...je ne pourrai pas être à Toulouse mais c'est bien dommage :(
Suis rentrée avec plein de chouettes souvenirs! Je ne sais pas très bien comment je vais m'adapter à la reprise des activités ahem, psychiatriques, après la thèse et Martine!
Gwendoline: (je vais finir "Lézard" ce soir)
Enflammée: je ne suis pas encore remise de ce chirashi sushi!
Noé: merci pour tout! J'ai corrigé du coup!
Marjane: oui, n'hésite pas pour Tanpopo! Je vais complèter le billet sur le ragoût, c'était pas pure paresse!
Hélène: elle était sur mon bureau aujourd'hui, réceptionnée par G., très intrigué ^^. Merci pour cette attention!
Loukoum°°°: PLEIN de choses à raconter!
Gracianne: oui, c'est très bizarre comme sensation. Tu t'investis et angoisse à mort pour ce truc et puis bim, c'est passé et plus rien.
Florence: *soupir* J'aimerais tellement écrire un truc pour VD... Ou faire des photos. Bref. La soutenance s'est bien passée mais surtout, le pot après était très chouette. Il y avait plein d'infirmières des services où j'ai pu travailler, et des gens que je n'avais pas vus depuis très longtemps. Chacun est reparti avec ce qui n'avait pas été dévoré et tout était délicieux. J'étais très happy!
L'oeuf qui chante: Martine Camillieri est à l'image de ses livres! Elle est vraiment extra et je l'admire beaucoup. C'est un super honneur pour moi de l'avoir rencontrée et d'être associée à cette expo!
Gabriella: je suis désolée, je ne lisais pas mon blog à Toulouse. Martine m'a dit que vous étiez passée juste après mon départ de la galerie vendredi après-midi. Zut! Mais ce qu'elle m'a dit de vous était très touchant. Merci, vraiment.
Avis, Madeliaf, Chrystel: merci! :)
Séverine: j'espère que les choses ne sont pas trop dures pour vous. Haut les coeurs! Et que l'univers coloré de Martine vous aura plu!
Camille: ce qui est chouette c'est que ce truc qui me paraissait être une horrible torture est un très bon souvenir! Le texte sera prochainement sur le site de Martine. Sinon, bien sûr, je peux te l'envoyer.
The Smell of Viennoiserie: oui, tu traduis très bien ce que j'ai ressenti! Par contre, ce soir, mon ordi est fâché avec Deezer :-( Le suspense règne!
Chris: je ne suis pas prête d'oublier tout ça, c'est vrai! Je vais faire un petit billet là-dessus, j'espère que ça te consolera -un peu, de ne pas pouvoir venir à Toulouse.
Bravo pour la soutenance, j'imagine assez bien ces sentiments étrangement mêlés de satisfaction, de soulagement et de "vide". Si l'on ajoute l'expo et les émotions liées, cela fait effectivement un tourbillon de choses. Mais ce sont aussi ces "pics"-là qui font l'intérêt de la vie, je crois. Je suis heureuse en tous cas pour cette rencontre et la confiance que t'a faite l'artiste, je trouve ça très chouette.
Bonne poursuite, avec ces beaux souvenirs en tête, la reprise sera peut-être plus douce.
Je t'embrasse.
J'ai trouvé le lien sur Youtube j'espère que ça fonctionnera mieux :) http://www.youtube.com/watch?v=NPSWUmo1m6E
Encore mieux, en acoustique et de la théorie à la pratique ^^ http://www.youtube.com/watch?v=NMLEHwyvB1c&feature=related
Bravo pour toutes ces belles choses qui vous arrivent et merci de nous les faire joliment partager.
Cécile: merci! Je t'embrasse aussi.
The Smell of Viennoiserie: super! J'aime surtout la mise en pratique acoustique. J'ai cru qu'il allait vraiment donner la recette à la fin, j'adore quand on voit le clafoutis gonfler et dorer à travers la porte du four. Merci!
Radzimire: en fait, c'est beaucoup grâce aux lecteurs de ce blog que les choses sont arrivées, alors c'est normal de partager!
j'ai tout raté... tes derniers billets à la thèse... passée... j'arrive au soulagement, aux surprises... alors chouette! chouette pour ce moment appréhendé et bien passé, chouette pour ce petit mot (je suis sûre) divinement bien écrit (peut-on le lire, même si on ne va pas à toulouse?)... j'espère que tu as profité des ces journées là, et que tu vas bien!
(je poursuis mon rattrapage -théière citron & hamburger doudoux -merci!)
Arrivée tardive pour moi aussi... mais je suis si contente de ces bonnes nouvelles. Félicitation Patoumi ! D'abord pour ta soutenance de thèse et puis pour ce merveilleux projet avec Martine Camillieri qui voit le jour. Hâte de lire ton texte et de découvrir tes récits toulousains pour voir la vie en rose avec toi ;-)
(volontiers)
Les chéchés: merci! A priori, l'univers de Martine devrait vous plaire! J'ai mis un lien vers le texte à la fin du billet.
Julia: oui, j'ai hâte d'écrire ce billet aussi mais j'avoue que mon nouveau rythme de travail est pour l'instant épuisant :( mais c'est un chouette travail :) Merci en tout cas!
Camille: le lien est à la fin du billet!
Hélas, le chirashi du MotchiYa, on en revient toujours pas..
Ravie d'avoir partager ce moment ensemble :)
J'ai enfin pu parler à Martine Camillieri et m'a dessinée un drôle de citron sur « le Zeste : 10 façon de... » :)
Bises
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