lundi 3 décembre 2012

L'amour ça se devine (plaisir d'offrir et barres coco-pistache au chocolat)


Une liste personnelle qui tisse en silence des souvenirs car le temps de l'amour c'est long et c'est court mais on s'en souvient...
La librairie berlinoise où nous avons traîné des heures et tu m'avais aidé à attraper les revues des étagères les plus hautes.
Le jour où j'ai découvert mon désormais inséparable Pentax Me Super dans du papier cadeau rétro, le serveur s'était ému en apportant mon assiette d'oeufs brouillés.
Le dîner japonais samedi dernier à Tanpopo et sa croquette de crabe épatante.
Une petite liste d'idées pour le plaisir d'offrir sans forcément attendre le Père Noël...



Le cinéma de Noémie Lvovsky aux Editions Independencia, à offrir avec le double dvd Oublie-moi/La vie ne me fait pas peur
Dans une série d'entretiens sensibles et très précis sur son travail de cinéaste, Noémie Lvovsky fait le récit de ses nuits américaines et révèle en creux ses déterminations de femme et d'artiste régulièrement saisie par le doute. Avec beaucoup d'humilité, elle raconte son rapport charnel au cinéma le long d'une filmographie qui interroge le rapport au temps et à l'amour bien avant Camille redouble. On la suit, à la sortie de ses études, rentrer à la Fémis avec la bénédiction malicieuse de Jean Douchet, faire son premier film et se confronter à des détails très pratiques (nourrir une équipe, trouver de la pellicule…), faire des rencontres retentissantes (Arnaud Desplechin, Valeria Bruni-Tedeschi…), et sur les plateaux, au plus près de ses acteurs, braver ses propres démons. On sourit en apprenant qu'elle aime bien Wes Anderson et en lisant qu'elle considère ses films comme le théâtre de son inconscient.
Je me souviens bien de la sortie de La vie ne me fait pas peur, où l'on retrouvait les quatre filles de Petites, un film qui faisait partie de la super série imaginée par Chantal Poupaud, la maman de Melvil, dans les années 90 pour Arte et qui s'intitulait Tous les garçons et les filles de leur âge. Peut-être plus nuancé que Camille redouble, très très près de la tempête adolescente et de ce qu'elle impose alors au corps maladroit, La vie ne me fait pas peur se regarde comme un journal intime qu'on n'aurait pas su écrire.




Yocci's menu de Yoshiko Noda chez Corraini Edizioni, à offrir avec un joli bol japonais, une sauce soja triée sur le volet, un thé précieux ou une poêle carrée
Suivez de page en page, en dessins naïfs et souriants, Yoshiko, native d'Osaka mais vivant en Italie, râper du gingembre frais et du thon séché sur un morceau de tofu, froncer les sourcils pendant la délicate cuisson des tempura, modeler des onigiri à l'umeboshi ou au saumon grillé, rouler ses maki préférés, siroter sa soupe miso comme une tasse de lait chaud ou faire la danse du dango. Une irrépressible envie de nourriture japonaise risque de se faire sentir en refermant le livre!



Daily fiction (Histoires de la vie ordinaire) d'Albéric d'Hardiviliers et Mathieu Raffard aux Editions Atelier IN8, à offrir avec Les choses de Georges Perec
Les moins bonnes raisons du monde, Le dernier bain de mer, Leurs vies éclatantes, Avec de la crème de lait et du sirop d'érable font partie des quatre-vingt dix courts récits imaginés par Albéric à partir des clichés de Mathieu, pris à Londres, Paris ou New York. Des histoires cinglantes et poétiques, toutes en prise avec des vécus très quotidiens, comme le choix de la chemise du lundi ou cette journée de travail si particulière dans sa banalité, le bagel du déjeuner et la bière mexicaine de fin d'après-midi, les filles qu'on ne reverra jamais, celles avec qui on essaie de rompre, le garçon qu'on est devenu dans le miroir. Je préfère les photographies sans personnages et tous les récits ne se valent pas mais j'ai souvent retrouvé une ambiance familière plutôt agréable. Evidemment, concernant la vie quotidienne, Les choses laisse un ravissement merveilleux.



Photographies d'Anne Wiazemsky chez Gallimard, à offrir avec du thé Bellocq
Avec le Pentax acheté grâce au cachet de La chinoise, AW a beaucoup photographié JLG, son amoureux compliqué, comme elle l'avait raconté dans Une année studieuse. On le voit disparaître derrière la fumée de sa cigarette, boire un thé devant sa bibliothèque en expliquant un truc avec les mains à Jean-Pierre Léaud ou lire Le Monde avec un ennui ostensible sur une plage du Midi. On croise aussi Pasolini, Jeanne Moreau qui se débat avec sa robe sur le tournage de La mariée était en noir et Mick Jagger le regard interrogateur. Ces photographies ont faillit être perdues et j'ai été très angoissée les temps derniers à l'idée que je n'avais pas assez pris de clichés de la vie qui passe, avec ses fêtes intimes et ses détails à l'infini que ma mémoire, aussi exercée soit-elle, ne peut seule retenir.
Rien de mieux que l'un des thés complexes et délicieux de chez Bellocq dont les boîtes jaunes sont du meilleur effet dans une cuisine mais même leurs sachets en papier brut sont magnifiques.



Mes recettes pour le goûter d'Isabelle Boinot aux éditions IMHO, à offrir avec un carnet rendu précieux par vos soins
Un coffret regroupant ses recettes à emporter et ses recettes de fêtes est également paru mais les recettes pour le goûter est celui qui me fait fondre pour des raisons que je ne m'explique pas, si ce n'est mon affection pour le goûter, cet en-cas délicieux, doux et réjouissant, qui vient ponctuer la journée et se savoure avec une satisfaction silencieuse appuyée certains jours par une dimension de consolation. J'aime les petits dessins de glace à la fraise, de clafoutis aux cerises, de biscuits fourrés au chocolat, de tartes aux abricots et puis ces ombrelles plissées des goûters d'été. Un cadeau tendre et délicat comme tous les livres de cuisine et carnets de voyage d'Isabelle Boinot.
Pour compléter le paquet, pour quelqu'un auquel vous tenez particulièrement, un carnet qui n'a pas de prix (ici, par exemple, une compilation de mes adresses parisiennes préférées avec les petites cartes de l'endroit en question précieusement conservée et collée à chaque page)

A grignoter en toute occasion (après un banh mi maison et avant un concert de Dark Dark Dark par exemple), les barres pistache-coco de Lilo sont inratables. A offrir à ceux qui se désolent de ne plus trouver de Bounty au chocolat noir chez les buralistes ou dans les presses de gare (mais dans les épiceries berlinoises, il y en a)

Les barres coco-pistache au chocolat
Pour huit barres réalisées dans des moules à financier
-100g de noix de coco
-125g de sucre blond de canne (150g dans la recette initiale mais c'était trop sucré pour moi)
-125mL de lait entier
-50g de pistaches décortiquées réduites en poudre fine et une demi-douzaine concassée
-100g de chocolat à pâtisser fondu et maintenu au chaud au bain-marie

Recouvrir le fond des moules d'une fine couche de chocolat et laisser refroidir au réfrigérateur.
Faire chauffer le lait et le sucre. A la dissolution complète de ce dernier, ajouter la noix de coco et laisser épaissir la préparation sur feu très doux sans cesser de remuer. Hors du feu, ajouter la poudre de pistache et bien mélanger. Laisser refroidir.
Répartir la préparation coco-pistache dans chacun des moules, bien tasser.
Laisser reposer une dizaine de minutes au réfrigérateur.
Recouvrir d'une couche de chocolat fondu, disperser quelques pistaches concassées.
Laisser prendre une dernière fois au réfrigérateur.
N'attendez pas le prochain concert pour les essayer!

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lundi 12 décembre 2011

J'ai pensé que peut-être ça te plairait

(C'était un dimanche entièrement consacré à finir un roman* et à préparer des petits biscuits** avec toutes les lampes allumées dès cinq heures et dehors, les guirlandes lumineuses de fenêtre en fenêtre)

Quelques idées improvisées de petits cadeaux
Obsessive consumption de Kate Bingaman-Burt
Sorti il y a longtemps, dévolu à une lecture itérative, suivez jour après jour les achats de Kate en couleurs primaires. Treize lampions en papier, une paire de chaussures de mariage couleur jaune et violet, des tulipes pour mamie, du poulet frit, trois fouets à pâtisserie ou les falafels du vendredi, Kate dessine tout ce qu'elle achète et c'est chouette.

Leçon de photographie de Stephen Shore
S. Shore photographie des pancakes à côté d'un verre de lait froid, des parkings de supermarché, des motels désaffectés du Texas, il explique dans ce livre les différents niveaux de la photographie (physique, représentatif, mental), montre un choix de photos assorties et dit ceci à propos du moment où il appuie sur le déclencheur C'est l'interaction complexe, continue et spontanée de l'observation, de la compréhension, de l'imagination et de l'intention.

Fat de Jennifer Mac Lagan
Un super livre assez fascinant sur le gras! Celui du beurre, du cochon, du boeuf, de l'agneau, des volailles. Ses origines, ses utilisations, des anecdotes historiques et des recettes: la poitrine de porc rôtie au miso et à l'orange que je vais bientôt essayer, le BLT parfait avec une mayonnaise secrète, un risotto à la moelle ou des saint-jacques pochées au beurre, que des plats subversifs!

Une adolescence dans l'après-Mai d'Olivier Assayas
Un texte court, dédié à Alice Debord et Mia Hansen-Love, écrit après des vacances indiennes passées avec elle (MHL), suite à un retour de plage à Goa et dont il dit ceci J'étais le spectateur intrigué d'une tranquillité inhabituelle qui se manifestait en moi. Et je me rappelle avoir pensé qu'elle ne pourrait être qu'infiniment fugitive. Ce livre raconte comment le très jeune Olivier Assayas est devenu cinéaste et je suis assez ravie de l'avoir cité dans ma thèse! C'est un beau cadeau, surtout s'il est accompagné de l'intégrale DVD...

La cuisinière du cuisinier d'Alain Ducasse et de Frédérick e. Grasser-Hermé
Elle ne le sait pas mais depuis longtemps Fegh m'émeut. Il y a ses monomanies chromatiques aux Editions de l'Epure et son dément gâteau au chocolat à la mayonnaise, il y a son érudition malicieuse et gourmande qui me parait infinie. Je l'imagine courir tout Paris pour dénicher LE jambon à l'os parfait. Son exigence est toujours un peu ironique, j'aime bien.
Nous avons cependant peu de points communs si ce n'est qu'il m'est apparu encore davantage en lisant ce livre (une mine, vraiment) que nous aimons pas mal de choses identiques: les burgers, les hot-dogs chics et les tuna sandwiches mais aussi les tomates farcies (qu'elle cuit dans le fournil chez Poilâne), la blanquette et les pâtes à la daube (à la queue de veau). Il y a aussi des recettes mystérieuses: l'oeuf au gras, le risotto aux salicornes d'Inaki Aizpitarte ou la cocotte du Club du gras (encore, désolée).

Recettes des trois soeurs pour jeunes fauchés gourmands d'Evelyne, Delphine et Annie Mach
Au début du livre, la photo des trois tabliers accrochés à la patère sur fond de mur rouge vif constitue une excellente introduction à l'univers des trois soeurs qui aiment manger sans que ce ne soit jamais trop compliqué! Je ne sais pas si ce sont nos origines asiatiques communes mais je me reconnais assez régulièrement dans leur propos (évidemment, la série d'Aki intitulée Mes parents les Yamada me parle particulièrement...)
A la maison, pas de burgers sans leur flash potatoes un peu épicées et j'ai déjà éprouvé leur soupe rustique des malades. En plus, elles donnent leur recette familiale de raviolis pékinois! Les dessins sont toujours aussi adorables...

D'autres listes de cadeaux, plus anciennes mais pourquoi pas, et aussi quelques idées snobs...

*Les revenants de Laura Kasischke chez Bourgois
**la nouveauté cette année, les sablés de Clotilde, une recette précieuse qu'elle tient de Christine, la maman de Laurence, l'une des plus anciennes amies de Clotilde.
Une recette très simple pour laquelle la qualité des ingrédients est primordiale et qui donne des biscuits délicats au parfum subtil et addictif!

Les sablés de Noël de Clotilde
-210g de farine
-140g de sucre blond de canne
-125g de beurre mou
-1 oeuf
-1/4cc de cannelle
-les graines d'une gousse de vanille fendue et grattée
-1/4 cc de sel fin

Mélanger la farine, le sucre, le sel, la cannelle et la vanille.
Ajouter l'oeuf, bien mélanger.
Incorporer le beurre coupé en petites parcelles progressivement jusqu'à obtenir une pâte bien homogène.
Diviser la pâte en deux, façonner un disque un peu épais, l'emballer dans du papier film et la laisser reposer au frais au moins 8 heures.
Au terme de ce repos, sur une surface bien farinée et avec un rouleau également fariné, étaler la pâte finement, sur 2 à 3mm d'épaisseur.
Découper les biscuits à l'aide d'emporte-pièces et les placer au fur et à mesure sur une plaque à four froide protégée de papier sulfurisé.
Faire cuire 12 à 15 minutes dans un four préchauffé à 160°.

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