Les filles de Janvier (aiment les bouchées à la vapeur)
Tous les jours ou presque, sous le regard curieux de garçons à lunettes et de mamies à carreaux, deux jeunes femmes n'ont cessé de m'accompagner dans les bus et les wagons de métro pourtant empruntés les yeux écrasés de fatigue.
La première, Anne, vient de tourner un film avec Robert Bresson mais doit repasser des épreuves du baccalauréat en septembre, la géographie notamment n'est pas son fort. Depuis la mort de son père, un prince russe, elle vit avec sa mère et son frère dans un appartement du XVIème arrondissement, sur le même palier que son grand-père, François Mauriac. Un jour, elle voit au cinéma un film de Jean-Luc Godard, Masculin Féminin. Il lui fait tellement d'effet qu'elle adresse une lettre aux Cahiers du Cinéma pour lui dire qu'elle l'aime, lui. JLG est au Japon, il ne la trouve qu'à son retour, ouverte par erreur par l'une des secrétaires des Cahiers. Pendant ce temps, Anne profite du soleil de juillet en Provence où chaque matin, avant de se remettre vaguement à réviser pour le bac, elle participe avec gaieté et concentration à la cueillette collective des pêches. Elle ne sait pas encore que sa lettre va avoir le même effet que le petit mot d'Anouk Aimé à Jean-Louis Trintignant ("Une femme qui vous écrit sur un télégramme "Je vous aime" on peut aller chez elle, non?") et ne se doute pas que JLG va immédiatement lui donner un malicieux rendez-vous devant une mairie...
Ainsi, dans Une année studieuse, Anne Wiazemsky raconte comment cette lettre à JLG va changer sa vie, non sans douleur. En caban et casquette sur ses longs cheveux, elle étudiera la philosophie à Nanterre, croisera Barbara dans une brasserie et Truffaut dans un restaurant russe, tournera avec Jean-Pierre Léaud et Juliet Berto. On découvre aussi un JLG très épris, plein d'humour et de poésie au volant et de sa décapotable avec elle dans Paris, mais aussi terriblement jaloux et possessif, voire cruellement interprétatif.Vous vous rappelez, j'avais déjà beaucoup aimé Jeune fille, le roman où AW raconte sa rencontre simultanée avec Bresson, le cinéma et aussi l'impasse du labyrinthe de l'amour physique.
Encore plus court, dense et vertigineux, dévoré en si peu de trajets, je suis aussi repartie à la rencontre de Wanda, cette femme qui traîne sa mélancolique et pâle blondeur sur les routes de Pennsylvanie auprès d'un voleur qu'elle croise par hasard et qu'elle finit par suivre dans sa cavale, laissant de côté son mari et ses enfants parce qu'elle ne pouvait faire autrement.
C'est Isabelle Huppert qui s'est battue pour obtenir les droits de Wanda, un film des années 70, ressorti dans les années 2000, le seul film de Barbara Loden, une jeune femme qui mourra trop tôt, laissant derrière elle le mystère de douleurs indicibles.
Nathalie Léger, dans Suppléments à la vie de Barbara Loden, ne devait au départ que rédiger une courte notice biographique pour un dictionnaire de cinéma, sans y mettre trop de coeur selon la demande de l'éditeur; c'était sans compter le pouvoir d'attraction exercé par Barbara Loden, qui se révèle tel qu'il entraîne Nathalie Léger dans une autre grande enquête, celle de sa propre existence. Elle recroise les éléments, les informations, les souvenirs, elle entend la voix de Jean-Luc Godard dans Deux ou trois choses que je sais d'elle et elle essaie de décrire Barbara Loden comme il décrit Marina Vlady. Cela donne: "Elle, c'est Barbara Loden, elle est blonde, ses cheveux sont longs avec une frange, son visage est large, ses pommettes, hautes, son nez, rond, ses yeux, verts, mais certains jours noirs - et aussi: mince, déliée, poitrine menue, jambes longues, bottes et mini-jupe, une fille des années 1960. Pour se défendre, elle sourit souvent."
Je poursuis ma cartographie personnelle de ces vies féminines vécues bien avant ma naissance en dévorant Les années d'Annie Ernaux, fascinée par le ton impersonnel et pourtant si intime. Le récit des déjeuners dominicaux de la bourgeoisie provinciale, autour de la fondue bourguignonne (fiche cuisine du Elle de l'époque) ou du filet de boeuf acheté chez le boucher accompagné de pommes dauphines surgelées me font sourire mais le livre est triste, parce qu'il m'évoque les disparus et les fantômes à travers le slogan d'une simple réclame, les statistiques de la fin des années 80 (le chômage, les immigrés, les maladies mortelles), le refrain d'une chanson que j'avais oubliée. Le temps qui passe me glace un peu. Annie Ernaux ne cesse pour sa part de conquérir une liberté mesurée.
Ainsi a filé le mois de janvier, entourée de femmes délicates et exigeantes, sans concession avec la médiocrité, souvent très amoureuses et parfois plus du tout, ce qui fait leur malheur.
De notre côté, avec G., nous nous sommes appliqués à tromper les jours au bonheur imprécis. Cela passe par une consommation accrue de petits pains au chocolat dans les rues toutes froides, de cheeseburgers maison, de dîners soupe banale-tartine de luxe, de brioche à la fleur d'oranger; nous avons bien aimé aussi ma tarte poire-chocolat et les petites bouchées vapeur cochon-crevette si simples à mettre en oeuvre et franchement gracieux. Avec la recette, vous pourrez en faire une bonne vingtaine. Et puis c'est toujours pareil, elles sont encore meilleures suivies d'une virée au cinéma!
Bouchées vapeur cochon et crevette
-350g de poitrine de porc
-350g de crevettes crues, décortiquées et coupées en petits morceaux
-une quinzaine de châtaignes d'eau en conserve
-trois gousses d'ail
-deux échalotes
-trois brins de ciboule
-un gros pouce de gingembre râpé
-deux cc de sauce soja
-une cc de nuoc mam
-une cc de sucre
-des feuilles à wonton
Hacher très finement le porc avec l'ail, les échalotes, la ciboule et les châtaignes.
Ajouter les crevettes, le sucre, le soja et le nuoc mam. Mélanger intimement.
Déposer une grosse cuillère à café de farce au milieu de la feuille à wonton.
Humidifier très légèrement ses bords et la replier autour de la farce en plissant bien la feuille à son contact.
Faire cuire une douzaine de minutes dans un panier en bambou sur une casserole d'eau bouillante.
Servir avec la sauce de votre choix (soja-piment, soja-citron, soja-gingembre, soja-huile de sésame etc)
C'est après une conversation tardive et impromptue chez J. et L. que j'ai eu aussi envie de lire Asterios Polyp. Ce soir-là, après un dîner à l'Arsouille conclu par des précisions de Chris sur la cuisson des saint-jacques (mais en fait, il ne les sert que crues), nous nous sommes retrouvés sur un canapé en velours autour de petites tables où étaient rassemblés en accumulation élégante le verre de rhum, la bouteille de bière, les tasses d'infusion, la compote de pommes, le fondant au chocolat, les quartiers de citron vert (pour le rhum) et les petits trucs du traiteur grec. Il fut question de pâte de curry, du Lauréat, de pommes qui ne pourrissent jamais, d'une pièce avec Romain Duris et d'Asterios Polyp dont elle a dit de sa voix particulière quelque chose comme "ça va te plaire, c'est sûr". Depuis dimanche soir, j'ai l'impression qu'elle avait raison.
Peut-être que vous aurez envie de lire:
Une année studieuse d'Anne Wiazemsky chez Gallimard
Suppléments à la vie de Barbara Loden de Nathalie Léger chez P.O.L
Les années d'Annie Ernaux chez Folio
Astérios Polyp de David Mazzucchelli chez Casterman
Peut-être que vous aurez envie de voir:
La Chinoise, le premier film d'Anne Wiazemsky pour JLG
Wanda, le seul film réalisé par Barbara Loden
Take Shelter, un film dont je n'ai pas parlé dans ce billet mais qui m'a fait grande impression un soir, après un bo bun maison. C'est l'histoire d'un homme qui s'inquiète trop mais aussi celle de sa femme, forte d'un amour calme et terriblement serein.
Sinon, je ne me remets pas tout à fait des entretiens de Rithy Panh et Chantal Akerman chez Laure Adler (qu'on ne m'a décidément pas demandé de remplacer, aïe!)
Merci pour votre patience!
La première, Anne, vient de tourner un film avec Robert Bresson mais doit repasser des épreuves du baccalauréat en septembre, la géographie notamment n'est pas son fort. Depuis la mort de son père, un prince russe, elle vit avec sa mère et son frère dans un appartement du XVIème arrondissement, sur le même palier que son grand-père, François Mauriac. Un jour, elle voit au cinéma un film de Jean-Luc Godard, Masculin Féminin. Il lui fait tellement d'effet qu'elle adresse une lettre aux Cahiers du Cinéma pour lui dire qu'elle l'aime, lui. JLG est au Japon, il ne la trouve qu'à son retour, ouverte par erreur par l'une des secrétaires des Cahiers. Pendant ce temps, Anne profite du soleil de juillet en Provence où chaque matin, avant de se remettre vaguement à réviser pour le bac, elle participe avec gaieté et concentration à la cueillette collective des pêches. Elle ne sait pas encore que sa lettre va avoir le même effet que le petit mot d'Anouk Aimé à Jean-Louis Trintignant ("Une femme qui vous écrit sur un télégramme "Je vous aime" on peut aller chez elle, non?") et ne se doute pas que JLG va immédiatement lui donner un malicieux rendez-vous devant une mairie...
Ainsi, dans Une année studieuse, Anne Wiazemsky raconte comment cette lettre à JLG va changer sa vie, non sans douleur. En caban et casquette sur ses longs cheveux, elle étudiera la philosophie à Nanterre, croisera Barbara dans une brasserie et Truffaut dans un restaurant russe, tournera avec Jean-Pierre Léaud et Juliet Berto. On découvre aussi un JLG très épris, plein d'humour et de poésie au volant et de sa décapotable avec elle dans Paris, mais aussi terriblement jaloux et possessif, voire cruellement interprétatif.Vous vous rappelez, j'avais déjà beaucoup aimé Jeune fille, le roman où AW raconte sa rencontre simultanée avec Bresson, le cinéma et aussi l'impasse du labyrinthe de l'amour physique.
Encore plus court, dense et vertigineux, dévoré en si peu de trajets, je suis aussi repartie à la rencontre de Wanda, cette femme qui traîne sa mélancolique et pâle blondeur sur les routes de Pennsylvanie auprès d'un voleur qu'elle croise par hasard et qu'elle finit par suivre dans sa cavale, laissant de côté son mari et ses enfants parce qu'elle ne pouvait faire autrement.
C'est Isabelle Huppert qui s'est battue pour obtenir les droits de Wanda, un film des années 70, ressorti dans les années 2000, le seul film de Barbara Loden, une jeune femme qui mourra trop tôt, laissant derrière elle le mystère de douleurs indicibles.
Nathalie Léger, dans Suppléments à la vie de Barbara Loden, ne devait au départ que rédiger une courte notice biographique pour un dictionnaire de cinéma, sans y mettre trop de coeur selon la demande de l'éditeur; c'était sans compter le pouvoir d'attraction exercé par Barbara Loden, qui se révèle tel qu'il entraîne Nathalie Léger dans une autre grande enquête, celle de sa propre existence. Elle recroise les éléments, les informations, les souvenirs, elle entend la voix de Jean-Luc Godard dans Deux ou trois choses que je sais d'elle et elle essaie de décrire Barbara Loden comme il décrit Marina Vlady. Cela donne: "Elle, c'est Barbara Loden, elle est blonde, ses cheveux sont longs avec une frange, son visage est large, ses pommettes, hautes, son nez, rond, ses yeux, verts, mais certains jours noirs - et aussi: mince, déliée, poitrine menue, jambes longues, bottes et mini-jupe, une fille des années 1960. Pour se défendre, elle sourit souvent."
Je poursuis ma cartographie personnelle de ces vies féminines vécues bien avant ma naissance en dévorant Les années d'Annie Ernaux, fascinée par le ton impersonnel et pourtant si intime. Le récit des déjeuners dominicaux de la bourgeoisie provinciale, autour de la fondue bourguignonne (fiche cuisine du Elle de l'époque) ou du filet de boeuf acheté chez le boucher accompagné de pommes dauphines surgelées me font sourire mais le livre est triste, parce qu'il m'évoque les disparus et les fantômes à travers le slogan d'une simple réclame, les statistiques de la fin des années 80 (le chômage, les immigrés, les maladies mortelles), le refrain d'une chanson que j'avais oubliée. Le temps qui passe me glace un peu. Annie Ernaux ne cesse pour sa part de conquérir une liberté mesurée.
Ainsi a filé le mois de janvier, entourée de femmes délicates et exigeantes, sans concession avec la médiocrité, souvent très amoureuses et parfois plus du tout, ce qui fait leur malheur.
De notre côté, avec G., nous nous sommes appliqués à tromper les jours au bonheur imprécis. Cela passe par une consommation accrue de petits pains au chocolat dans les rues toutes froides, de cheeseburgers maison, de dîners soupe banale-tartine de luxe, de brioche à la fleur d'oranger; nous avons bien aimé aussi ma tarte poire-chocolat et les petites bouchées vapeur cochon-crevette si simples à mettre en oeuvre et franchement gracieux. Avec la recette, vous pourrez en faire une bonne vingtaine. Et puis c'est toujours pareil, elles sont encore meilleures suivies d'une virée au cinéma!
Bouchées vapeur cochon et crevette
-350g de poitrine de porc
-350g de crevettes crues, décortiquées et coupées en petits morceaux
-une quinzaine de châtaignes d'eau en conserve
-trois gousses d'ail
-deux échalotes
-trois brins de ciboule
-un gros pouce de gingembre râpé
-deux cc de sauce soja
-une cc de nuoc mam
-une cc de sucre
-des feuilles à wonton
Hacher très finement le porc avec l'ail, les échalotes, la ciboule et les châtaignes.
Ajouter les crevettes, le sucre, le soja et le nuoc mam. Mélanger intimement.
Déposer une grosse cuillère à café de farce au milieu de la feuille à wonton.
Humidifier très légèrement ses bords et la replier autour de la farce en plissant bien la feuille à son contact.
Faire cuire une douzaine de minutes dans un panier en bambou sur une casserole d'eau bouillante.
Servir avec la sauce de votre choix (soja-piment, soja-citron, soja-gingembre, soja-huile de sésame etc)
C'est après une conversation tardive et impromptue chez J. et L. que j'ai eu aussi envie de lire Asterios Polyp. Ce soir-là, après un dîner à l'Arsouille conclu par des précisions de Chris sur la cuisson des saint-jacques (mais en fait, il ne les sert que crues), nous nous sommes retrouvés sur un canapé en velours autour de petites tables où étaient rassemblés en accumulation élégante le verre de rhum, la bouteille de bière, les tasses d'infusion, la compote de pommes, le fondant au chocolat, les quartiers de citron vert (pour le rhum) et les petits trucs du traiteur grec. Il fut question de pâte de curry, du Lauréat, de pommes qui ne pourrissent jamais, d'une pièce avec Romain Duris et d'Asterios Polyp dont elle a dit de sa voix particulière quelque chose comme "ça va te plaire, c'est sûr". Depuis dimanche soir, j'ai l'impression qu'elle avait raison.
Peut-être que vous aurez envie de lire:
Une année studieuse d'Anne Wiazemsky chez Gallimard
Suppléments à la vie de Barbara Loden de Nathalie Léger chez P.O.L
Les années d'Annie Ernaux chez Folio
Astérios Polyp de David Mazzucchelli chez Casterman
Peut-être que vous aurez envie de voir:
La Chinoise, le premier film d'Anne Wiazemsky pour JLG
Wanda, le seul film réalisé par Barbara Loden
Take Shelter, un film dont je n'ai pas parlé dans ce billet mais qui m'a fait grande impression un soir, après un bo bun maison. C'est l'histoire d'un homme qui s'inquiète trop mais aussi celle de sa femme, forte d'un amour calme et terriblement serein.
Sinon, je ne me remets pas tout à fait des entretiens de Rithy Panh et Chantal Akerman chez Laure Adler (qu'on ne m'a décidément pas demandé de remplacer, aïe!)
Merci pour votre patience!
Libellés : Anne Wiazemsky, Barbara Loden, cinéma, Jean-Luc Godard, livres, ravioli, recette
14 Comments:
la petite fille de Mauriac Anne j'ai très envie de lire et puis j'ai coupé dans Elle la photo de Godard assis près d'elle et qui pose sur elle un regard... comme on voudrait tjs être vue... bonne nuit Patoumi (rennette)
En Janvier, j'ai convoité les mêmes filles de compagnie que toi Patoumi. Essentielle, la sortie de Une année studieuse et Pour en finir avec B Loden...La présence de Anne & Barbara sur ma table de chevet possède le réconfort des émotions à venir. L'attente comme un discret et charmant jeu de séduction.
En janvier, l'écoute de l'entretien de Chantal Ackerman m'a également transportée (une pensée nostalgique pour une autre fille, Jeanne Dielman au 23 rue du commerce) et a démultiplié le désir de La folie Almayer qui sort demain.
En janvier, un garçon m'a fait défaut et je m'en veux de mon manque d'anticipation face à l'intérêt qu'il susciterait. Tristesse.Je ne connaîtrais pas sur scène la Loi du marcheur de mon cher Daney. Les cinq représentations
affichaient complet des mois à l'avance.
En janvier, l'austérité et l'enfermement au cinéma en un oeuvre magistrale et radicale. La peau frémissante d'un cheval noir, la colère du vent dans les cheveux d'une jeune fille aux gestes perpétuels, des corps frêles et immobiles devant une fenêtre au paysage gris poussière, une pomme de terre brulante épluchée avec les doigts en signe de vie qui ne tient plus qu'en une misérable peau fine. Suspension du temps. 2h36 comme un goût de fin du monde. Splendeur. Le cheval de Turin ne supplantera pas Les harmonies Werckmeister mais son vent continue de souffler dans mes oreilles.
En janvier, j'ai lu et adoré Black Hole de Charles Burns. J'en ai profité pour revoir Blissfuly yours, deux histoires d'adolescents à la peau malade qui s'enfoncent dans la nature.
Et puis d'autres portraits de femmes, danseuse, serveuse, meneuse de revue chez John Cheever à la mélancolie douce-amère.
Oui, tu as raison Patoumi, janvier fut féminin, dans l'ombre des jeunes filles en fleurs, et parfois en pleurs.
M'Zèle Divine/ex-mabel
Oh Patoumi, je vais maintenant m'empresser de lire Une annee studieuse. Je me souviens de la lecture bouleversee, a mes heures lyceennes theatreuses, du roman Canines d'Anne Wiamensky et de mon envie recurrente de le relire au fil des annees.
Ton mois de janvier avait des intonations feminines et delicates, chez moi c'est plutot le froid qui a prime et les series doublees en francais sur une tele qui a fait reapparition a mon domicile apres 10 ans d'absence. Non,rien a faire, chez moi, c etait plutot pas culturel. bonne journee !
Annie Ernaux, mille fois oui (où met-on les s à cette petite phrase ?)et Wanda, aussi. Une petite partie de mon janvier se passa, pour moi aussi, avec une fille, très jeune, nommée Esclarmonde et emmurée en 1187. Autre époque, mais autres moeurs ? Je ne sais pas. J'ai mangé un pain au chocolat en guise de déjeuner la semaine dernière et demain, je vais voir la vie de Sylvie Plath, entre danse et théâtre, jouée par une troupe coréenne ! Année du dragon d'eau, attention, ça va étinceler. Patoumi, je t'embrasse.
Ah, et puis j'ai oublié. Car comme ta main sur ma joue posée comme ça, alors, les filles de janvier, on le dit, n'aiment pas garder leurs habits ...
ah oui l'année studieuse! et Chantal Ackerman, merci pour la recommendatin, elle vient au Mexique dans moins d´un mois, pour mon festival de ciné préféré!
Rennette: plus tard, au festival de Cannes, en 1979, JLG demandera à AW ne ne plus jamais lui adresser la parole...
M'Zèle Divine: quel mois de janvier! Je n'ai pas eu le temps de voir Le cheval de Turin (les séances de 17h30, unique horaire auquel il passait), c'est pas trop mon truc.
Je suis très fan de J. Dielman, c'est une source inépuisable d'inspiration.
Ananim: oui enfin bon, je suis allée voir Millenium si ça peut te rassurer!
Sylvie: j'avais lu A. Ernaux à l'adolescence, pas de souvenirs précis si ce n'est celui de la douleur amoureuse. Les années me fascinent.
J'aime, c'est vrai, quand Souchon dit "Est-ce que tu laisseras, ta main sur ma joue posée comme ça?", j'ai terriblement peur en ce moment, du temps qui passe...
Agnès: super, j'attends un compte rendu du festival alors!
M'Zèle Divine: l'horaire n'était pas trop mon truc, pas Bela Tarr (je précise, au cas où)
je n'ai pas encore lu leur histoire à Anne et JLG... mais je peux très imaginer dire cela à quelqu'un qu'on a trop aimé...
pour ne pas cependant te décourager, je te rassure et tu as raison d'avoir peur du temps qui passe, en être consciente c'est finalement mieux que se retourner un jour, regarder la longue route, ne jamais l'avoir remarquée, jamais l'avoir pensée et pleurer sur ce qui reste...
rassure toi, les choses de la vie sont douces si on les cultive et sa main est toujours sur ta joue... oh là la on dirait un méchant mélo pseudo machin chose... rennette qui s'amuse et t'embrasse
coucou Patoumi,
Annie Ernaux, je n'ai lu d'elle que le petit texte écrit sur sa sœur et que j'ai beaucoup aimé. "Les années" sont au programme de mes prochaines lectures.
Il faut que je me trouve un panier en bambou si je veux faire tes bouchées ^^. Ou trouve t on des feuilles à wonton ?
Bises
Manuela
Jeanne Dielman passera à Rennes dans le cadre de Travelling Bruxelles :)
Rennette: oui, je m'en fais trop et pour rien, c'est l'un de mes nombreux travers de tordue ^^
Manuela: il y en a dans les épiceries asiatiques, au rayon frais, avec les légumes et les boissons souvent.
M'Zèle Divine: chic! Super nouvelle! Merci...
(en plus en ce moment, j'ai besoin d'arguments pour aimer ma ville!)
Patoumi, elle me tente bien cette recette, mmm…
je vous invite à un petit jeu chez moi! à bientôt…
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