Vers ton ombre légère (à Copenhague)
Le jour du départ, il a subitement fait très chaud et nous n'avons pas mis les manteaux dans la valise. J'avais préparé des petits sandwiches pour le voyage. Il y en avait au fromage frais, au concombre et au saumon fumé et d'autres au jambon, à la salade et à la sauce hoisin. Ils côtoyaient une banane, une briquette de jus d'orange à boire à la paille, et des biscuits au chocolat. Il avait emporté les premiers récits de Philippe K.Dick, j'avais prévu de lire Bon appétit, auquel il m'a abonnée en secret, et les entretiens de Marguerite Duras et François Mitterrand.
Nous sommes arrivés à Copenhague à l'heure du petit-déjeuner. Les rues étaient toutes fraîches, les façades colorées toutes pimpantes de la lumière matinale. Evidemment, il y avait des bicyclettes partout. Après le canal, dans une rue tranquille, dans le quartier de Christianhavn, un genre de Brooklyn local où je choisirai d'habiter si l'occasion devait se présenter (bien qu'en réalité, je préférerais le vrai Brooklyn), il y a l'endroit idéal pour commencer une journée, un endroit où:
.les smoothies à l'huile d'olive sont absolument renversants. Mon grand verre rose et mousseux (fraise-banane) était surmonté d'une petite herbe fraîche et délicate
.le café est onctueux, suave et parfumé
.le chocolat chaud remplit mes critères de chocolat de petit-déjeuner: bien chaud, pas trop cacaoté mais vraiment avec un goût de chocolat lacté, juste un peu mousseux, surtout pas trop onctueux ou trop crémeux
.les viennoiseries sont moelleuses comme un petit oreiller
.la musique sort d'un vinyle
.les tabourets sont recouverts de moumoute
.la terrasse est adorable
Ça s'appelle Sweet Treat et je n'ai pas osé y revenir de peur d'être déçue la seconde fois...
Journées parfaites à Copenhague (collection subjective)
Adresses à la fin du billet
1. Je ne sais plus bien ce qui nous faisait le plus envie à Ordrupgaard, était-ce le musée dessiné par la facétieuse et ultra récompensée Zaha Hadid ou la possibilité de visiter la maison laissée dans l'état de Finn Juhl?
Pour se rendre sur le site, il faut prendre un train, compter une vingtaine de minutes de trajet, puis déambuler dans le lacis de rues d'un quartier résidentiel cossu, enfin traverser une forêt. Si jamais vous deviez avoir un petit creux en sortant de la gare, n'hésitez pas à emprunter la rue principale, vous trouverez au bout d'une centaine de mètres une boulangerie qui s'appelle La Baguette. N'oubliez pas de prendre un ticket à l'entrée avant de choisir tranquillement la viennoiserie qui vous accompagnera le long du chemin (je vous préviens, au Danemark, ils sont assez forts pour faire un feuilletage brioché absolument addictif).
J'ai été littéralement terrassée d'admiration lors de la visite de la maison de Finn Juhl. La définition de l'espace, la maîtrise des volumes, l'investissement de la lumière, le portrait de sa femme en pull jaune citron dans le salon, les fauteuils Pélican et le fauteuil japonais, le canapé Poète, l'immense bibliothèque, la petite cuisine et son carrelage blanc, les commodes discrètement colorées, tout est charmant et pensé dans une conjonction d'élégance et de confort assez sidérante. J'ai eu du mal à repartir. Nous avons plusieurs fois fait le tour de la maison.
Juste à côté, le bâtiment de Zaha Hadid a quelque chose d'extra-terrestre au milieu des bois. Après la verrière, quelques Hammershoi me laissent silencieuse et ravie.
Pour prolonger le bonheur de la visite, d'autant plus agréable qu'elle est peu fréquentée, vous pouvez déguster un déjeuner léger dans la jolie salle du café du musée, décorée avec une rigueur délicate (petites roses très pâles dans des bouteilles d'orangeade sur chaque table). On vous servira avec le sourire des assiette très fraîches de crudités et de poissons fumés ou des petits sandwiches toastés savoureux. L'unique dessert proposé est dressé avec soin: un gâteau au chocolat et à la cannelle saupoudré de sucre glace, une cuillerée de rhubarbe pochée bien rose, un nuage de crème fouettée maison.
Le soir, vous aimerez peut-être évoquer cette visite et l'impatience qu'elle suscite en allant dîner dans la grande salle chaleureuse de Bio Mio. Ce restaurant est situé dans l'ancien quartier des bouchers, en cours de réhabilitation. La cuisine n'utilise que des produits issus de l'agriculture biologique et propose une carte ludique et respectueuse des saisons. Ce que j'ai adoré, c'est le fait que les cuisines soient entièrement ouvertes et qu'on passe soi-même la commande au chef qui se montre gentil et ouvert aux remarques. J'avais choisi les boulettes à la marocaine avec de l'orge complet et une sauce hyper rafraîchissante au yaourt. La mousse au chocolat du dessert, plus que généreuse, est servie dans un pot à confiture à couvercle rouge.
2. Repéré dans l'architour du guide Phaidon, le musée Arken d'art moderne paraissait indispensable.Court trajet en train de rigueur et petite marche à travers champs pour y accéder (trajet fléché à partir de la gare d'Ishøj), il m'a un peu déçue à l'arrivée parce qu'il ne ressemblait pas à la photo mais une fois qu'on a pénétré à l'intérieur, il fait l'effet d'une grande respiration d'air très inspirant.
L'installation qui m'a fascinée est un grand cube entièrement composé de miroirs à l'extérieur et à l'intérieur. On peut y pénétrer par une porte étroite après avoir retiré ses chaussures et on découvre alors, au milieu de la pièce, une balançoire suspendue. Le mouvement répétitif alors provoqué et la projection infinie de sa propre image donnent l'impression de vivre un conte fantastique et laissent une étrange sensation d'immortalité. Toute une expérience.
Une fois rentrés à Copenhague, notre avidité naturelle pour le design s'étant considérablement accrue à force de croiser partout des meubles désirables, nous avons fini par aller faire un tour au musée des Arts décoratifs. Pour reprendre des forces, je vous conseille de vous arrêter au café du musée, leur salle intérieure est vraiment jolie avec ses tables en bois et ses chaises colorées et la terrasse au milieu du cloître est d'une tranquillité bienvenue. Par ailleurs, les gâteaux sont délicieux (cheesecake épuré et brownie bien équilibré).
Pour le dîner, vous pouvez commencer par prendre un verre au Café Wilder mais je suppose que lorsque vous aurez vu passer sous vos yeux affamés les burgers des voisins, vous aurez envie de vous attarder un peu plus! Le café Wilder est un endroit microscopique avec des fleurs et des bougies, les journaux du jour et des cocktails old-fashion. On y dîne en amoureux ou entre amis le samedi soir, on y boit du vin de F. F. Coppola. Le Wilder burger est vraiment pas mal... Après le dîner, vous pouvez descendre la rue et faire une jolie balade le long du canal.
3. Peut-être que vos pérégrinations citadines au milieu des façades colorées vous mèneront au jardin botanique dont la serre tropicale m'a beaucoup amusée. Il jouxte de très près les Galeries Nationales, un chouette musée dans un beau palais, clair et lumineux, au milieu d'un grand parc où les Danois se prélassent sur des serviettes de plage et en maillot de bain. Les Cranach, Alice de Modigliani avec sa tunique bleue et son noeud dans les cheveux, les couleurs d'Asger Jorn et Per Kirkeby, quelques Friedrich, et ce plaisir toujours mystérieux et cette joie très libre de passer très vite dans les salles qui ne nous intéressent pas.
Entre le jardin et le musée, pour un déjeuner aux saveurs décidées et délicates à la fois, essayez d'avoir une table chez Aamanns. Le restaurant était fermé mais juste à côté, au take-away, il y a quelques tables en bois clair et des banquettes vert pâle jolies et accueillantes. C'est très calme et on a tout son temps pour choisir ses smørrebrøds préférés dans la courte carte où chaque ingrédient semble trié sur le volet (fromage de petites fermes locales, boeuf de Jersey...). Celui aux asperges et à l'émulsion d'oeuf à la danoise était délicieux, tout comme celui au porc confit à la rhubarbe. Les jus de fruits sont servis dans de très jolies bouteilles et la café avec une tuile aux amandes maison croquante et parfumée.
4. Assez compliqué de résister à une éventuelle session shopping lorsqu'on est à Copenhague. Dans les petites rues qui s'éloignent des grandes artères où les touristes piétinent, il y a parfois un magasin incroyable qui vend des bols et des plateaux en bois, des planches en olivier massif juste superbes et des petites cuillères en marbre. On tombe aussi sur une joaillerie dont la propriétaire aime vous raconter comment son mari et elle, architectes de formation, ont voulu créer des bijoux très simples, épurés, absolument pas solennels, et dont tout l'intérêt est dans le détail qu'on peut garder secret, comme un coeur minuscule gravé à l'intérieur d'une bague.
Ma boutique préférée entre toutes s'appelle Stilleben, un endroit vraiment redoutable si vous aimez la céramique blanche et graphique, les jolis coquetiers, les coussins tricotés main dans de belles couleurs et les sacs en toile brute. La vendeuse blonde et pâle portait un jean blanc, un pull rose et du vernis corail...
L'autre lieu de toutes les tentations, à quelques pas de Stilleben, s'appelle Hay et décline sur deux étages une suite ininterrompue d'objets désirables allant du rouleau à pâtisserie parfait (sans poignées, pas trop épais, légèrement effilé aux extrémité, d'une couleur jade ébouriffante) au fauteuil de bureau en tweed rose en passant par les aimants de réfrigérateur genre vintage. Tout semble complètement futile donc indispensable.
Et puis aussi Wood Wood, ses marinières Comme des garçons, ses robes ultra-stylées, ses tennis série limitée et ses porte-feuilles en cuir tout souple.
Pour interrompre cette frénésie déraisonnable (j'ai juste été un peu déçue ne d'avoir croisé aucune librairie et quasiment pas de cinéma), vous pouvez faire une charmante pause dans la cour cachée du Royal Café, une petite enclave de sérénité gourmande à l'écart de l'agitation marchande de la ville. Smørrebrøds stylisés et pâtisseries fraîches et légères (nous goûterons la tarte aux fruits rouges meringuée, très bonne), dommage que le thé pourtant servi dans une jolie tasse Royal Copenhagen soit quand même chiche.
5. Il y avait un endroit où je tenais absolument à aller, ce fut le dernier jour pour maintenir la tension du désir et son suspense. J'étais décidée à ne pas repartir de Copenhague sans avoir visité le Louisiana museum, un musée d'art moderne posé au bord de l'eau et d'où l'on distingue, depuis le parc qui accueille des sculptures de Noguchi ou les mobiles de Calder, les rives de la Suède au-delà des nuages.
Là encore, il faut prendre un train (moins d'une demi-heure de trajet) et suivre les pancartes depuis la gare de Humlebaek pour arriver au musée. C'est un lieu un peu magique, une grande maison avec vue sur le large, pleine de lumière et dont les galeries suivent des couloirs labyrinthiques. Les Giacometti sont splendides et mis en scène avec beaucoup de soin, il y avait aussi une installation de Yayoi Kusama et j'avais le coeur tout emballé de plaisir. Un très bel endroit pour rêver.
Pour clore une visite comme celle-là, il fallait un lieu où dîner à la hauteur (en plus, c'était le dernier soir!). Alors nous sommes retournés au Meatpacking District, je n'avais pas du tout réservé à Paté Paté mais nous avons eu une chouette table qu'il ne m'a pas dérangé de partager avec deux amis qui parlaient de musique classique. Le lieu m'a tout de suite fait de l'effet: l'éclairage à la bougie (de grandes bougies blanches dans des bouteilles de vin, comme au Most! de Budapest), l'aspect gourmand des grandes et épaisses baguettes de pain torsadé découpées par la serveuse à l'entrée, le vieux piano aux touches mouchetées, les livres de cuisine triés sur le volet dans les caisses en bois, la grande enseigne de boucherie au-dessus des cuisines, la liste des fromages sur l'ardoise près du comptoir, le sourire des gens partout, cette fille en pull jacquard bleu, pieds nus dans ses chaussures en cuir vieilli, qui lisait un roman allemand en attendant sa mère et sa soeur.
La cuisine de Paté Paté est franche et rigoureuse. Les asperges vertes sont juste moelleuses, leur extrémité est drapée dans une très fine tranche de poitrine fumée, elles ont été poêlées dans de l'huile de noisette et on retrouve dans l'assiette quelques noisettes entières torréfiées. Les rillettes d'agneau ultra fondantes sont servies avec des betteraves métamorphosées, suaves, acidulées et veloutées en bouche. Les petits oignons et les cornichons, les pickles maison, sont à bon escient sur la retenue. L'onglet de boeuf est servi saignant et bien chaud, ultra tendre, avec une salade tiède de poivrons marinés mêlés à de jeunes pousses, les tranches rosées de summer buck sont posées sur des petits pois frétillants et tout doux. En dessert, avalanche de fruits rouges sous la tendre meringue et la crème fouettée ou fraises parfumées qui ponctuent le sabayon à l'amande. J'étais envahie d'une sorte de bonheur assez confus, mêlant la conscience de la présence de l'être aimé, sa conversation, sa voix, ses mains, et le plaisir simple de goûter des choses si bonnes dans une ambiance congruente, pétillante et sensuelle.
Pour l'hôtel, nous étions au Amager et je redoutais un peu qu'il soit loin du centre mais j'ai ensuite découvert qu'il était à deux minutes de Christianhavn et surtout:
.en face du Kaffe Baren Pa Amager, un endroit charmant pour commencer la journée, à siroter un chocolat ou un café en tailleur au milieu des coussins alignés dans la vitrine ou sur les tables en bois blond de la terrasse ensoleillée aux côtés des autochtones portant des cartables en cuir vert ou un bandeau savamment noué dans leurs cheveux et commandant un bol de muesli au miel des forêts
.en face de chez Massimo, qui serait l'un des meilleurs pizzaïolo de Copenhague. Sa pizza au pesto et au pastrami est en effet délicieuse
.en face aussi d'un antiquaire proposant suspensions, petite vaisselle et jolies lampes
.à côté du café Ting&Kager à l'ambiance vintage soignée (j'ai faillit en repartir avec une table et deux chaises...), dommage que sa propriétaire ne sache pas très bien faire les gâteaux...
Je n'ai donc pas du tout regretté la chambre du Amager qui, en outre, était fort agréable. La chambre donnait sur une cour, avait un haut plafond et des jolies moulures.
Evidemment, notre épopée est totalement subjective et se déplie dans un Copenhague personnel. Ainsi, au-delà des adresses, ce qui fait le charme du voyage, c'est tout ce qui se raconte mal et se conseille encore moins: les virées nocturnes au hasard des rues, l'achat impulsif de gaufrettes au praliné au milieu de la nuit, la joie presque enfantine d'essayer des fauteuils iconiques, la découverte d'une cour cachée avec une petite fontaine et des pivoines, le suspense différé du palmarès du Festival de Cannes depuis la chambre d'hôtel, tout ce qu'autorise la légèreté temporaire d'une vie ailleurs.
Pour adoucir un retour quelque peu brutal, il y avait l'avant-première de Journal de France en présence de Raymond Depardon. Il s'est avancé à pas hésitants dans la salle surchauffée mais son regard dégage une force et une détermination malicieuse assez terrible. Dans le film, j'ai adoré toutes les scènes de bord de route, quand on le voit installer son matériel, guetter la bonne lumière, la disparition des voitures et des passants, j'ai adoré l'entendre dire qu'il craignait toujours d'être sous-exposé et j'ai trouvé formidable qu'il retienne encore son souffle à chaque fois qu'il s'apprête à appuyer sur le déclencheur. L'écouter ensuite raconter ses anecdotes fut un (trop court) petit délice. Journal de France sort le 13 juin, et c'est plutôt bien.
PS de grande importance affective: Martine Camillieri vous propose de soutenir sa vision subversive et contestataire des pièges que l'industrie agro-alimentaire tente sans cesse et sans vergogne de nous faire avaler. A travers une mise en scène ludique et sauvage à la fois, mettant à contribution le plastique et son accumulation asphyxiante, sa collection de Wild Food fait sourire tout en refilant des frissons glaçants. N'hésitez pas à feuilleter quelques pages de ce projet enthousiasmant et à le soutenir en vous en rendant acteur sur KissKiss BankBank!
Toutes les adresses de Copenhague:
Sweet Treat Sankt Annae gade 3A
Bio Mio Halm Torvet 19
Paté Paté Slagterboderne 1
Café Wilder Wildersgade 56
Kaffebaren Pa Amager Aeblestien 2
Royal Café Amagertorv 6
Café Ting & Kager Amagerbrogade 7
Aamanns Øster Farimagsgade 10
Stilleben Niels Hemmingsensgade 3
Hay Pilestræde 29
Wood Wood Krystalgade 7
Nous sommes arrivés à Copenhague à l'heure du petit-déjeuner. Les rues étaient toutes fraîches, les façades colorées toutes pimpantes de la lumière matinale. Evidemment, il y avait des bicyclettes partout. Après le canal, dans une rue tranquille, dans le quartier de Christianhavn, un genre de Brooklyn local où je choisirai d'habiter si l'occasion devait se présenter (bien qu'en réalité, je préférerais le vrai Brooklyn), il y a l'endroit idéal pour commencer une journée, un endroit où:
.les smoothies à l'huile d'olive sont absolument renversants. Mon grand verre rose et mousseux (fraise-banane) était surmonté d'une petite herbe fraîche et délicate
.le café est onctueux, suave et parfumé
.le chocolat chaud remplit mes critères de chocolat de petit-déjeuner: bien chaud, pas trop cacaoté mais vraiment avec un goût de chocolat lacté, juste un peu mousseux, surtout pas trop onctueux ou trop crémeux
.les viennoiseries sont moelleuses comme un petit oreiller
.la musique sort d'un vinyle
.les tabourets sont recouverts de moumoute
.la terrasse est adorable
Ça s'appelle Sweet Treat et je n'ai pas osé y revenir de peur d'être déçue la seconde fois...
Journées parfaites à Copenhague (collection subjective)
Adresses à la fin du billet
1. Je ne sais plus bien ce qui nous faisait le plus envie à Ordrupgaard, était-ce le musée dessiné par la facétieuse et ultra récompensée Zaha Hadid ou la possibilité de visiter la maison laissée dans l'état de Finn Juhl?
Pour se rendre sur le site, il faut prendre un train, compter une vingtaine de minutes de trajet, puis déambuler dans le lacis de rues d'un quartier résidentiel cossu, enfin traverser une forêt. Si jamais vous deviez avoir un petit creux en sortant de la gare, n'hésitez pas à emprunter la rue principale, vous trouverez au bout d'une centaine de mètres une boulangerie qui s'appelle La Baguette. N'oubliez pas de prendre un ticket à l'entrée avant de choisir tranquillement la viennoiserie qui vous accompagnera le long du chemin (je vous préviens, au Danemark, ils sont assez forts pour faire un feuilletage brioché absolument addictif).
J'ai été littéralement terrassée d'admiration lors de la visite de la maison de Finn Juhl. La définition de l'espace, la maîtrise des volumes, l'investissement de la lumière, le portrait de sa femme en pull jaune citron dans le salon, les fauteuils Pélican et le fauteuil japonais, le canapé Poète, l'immense bibliothèque, la petite cuisine et son carrelage blanc, les commodes discrètement colorées, tout est charmant et pensé dans une conjonction d'élégance et de confort assez sidérante. J'ai eu du mal à repartir. Nous avons plusieurs fois fait le tour de la maison.
Juste à côté, le bâtiment de Zaha Hadid a quelque chose d'extra-terrestre au milieu des bois. Après la verrière, quelques Hammershoi me laissent silencieuse et ravie.
Pour prolonger le bonheur de la visite, d'autant plus agréable qu'elle est peu fréquentée, vous pouvez déguster un déjeuner léger dans la jolie salle du café du musée, décorée avec une rigueur délicate (petites roses très pâles dans des bouteilles d'orangeade sur chaque table). On vous servira avec le sourire des assiette très fraîches de crudités et de poissons fumés ou des petits sandwiches toastés savoureux. L'unique dessert proposé est dressé avec soin: un gâteau au chocolat et à la cannelle saupoudré de sucre glace, une cuillerée de rhubarbe pochée bien rose, un nuage de crème fouettée maison.
Le soir, vous aimerez peut-être évoquer cette visite et l'impatience qu'elle suscite en allant dîner dans la grande salle chaleureuse de Bio Mio. Ce restaurant est situé dans l'ancien quartier des bouchers, en cours de réhabilitation. La cuisine n'utilise que des produits issus de l'agriculture biologique et propose une carte ludique et respectueuse des saisons. Ce que j'ai adoré, c'est le fait que les cuisines soient entièrement ouvertes et qu'on passe soi-même la commande au chef qui se montre gentil et ouvert aux remarques. J'avais choisi les boulettes à la marocaine avec de l'orge complet et une sauce hyper rafraîchissante au yaourt. La mousse au chocolat du dessert, plus que généreuse, est servie dans un pot à confiture à couvercle rouge.
2. Repéré dans l'architour du guide Phaidon, le musée Arken d'art moderne paraissait indispensable.Court trajet en train de rigueur et petite marche à travers champs pour y accéder (trajet fléché à partir de la gare d'Ishøj), il m'a un peu déçue à l'arrivée parce qu'il ne ressemblait pas à la photo mais une fois qu'on a pénétré à l'intérieur, il fait l'effet d'une grande respiration d'air très inspirant.
L'installation qui m'a fascinée est un grand cube entièrement composé de miroirs à l'extérieur et à l'intérieur. On peut y pénétrer par une porte étroite après avoir retiré ses chaussures et on découvre alors, au milieu de la pièce, une balançoire suspendue. Le mouvement répétitif alors provoqué et la projection infinie de sa propre image donnent l'impression de vivre un conte fantastique et laissent une étrange sensation d'immortalité. Toute une expérience.
Une fois rentrés à Copenhague, notre avidité naturelle pour le design s'étant considérablement accrue à force de croiser partout des meubles désirables, nous avons fini par aller faire un tour au musée des Arts décoratifs. Pour reprendre des forces, je vous conseille de vous arrêter au café du musée, leur salle intérieure est vraiment jolie avec ses tables en bois et ses chaises colorées et la terrasse au milieu du cloître est d'une tranquillité bienvenue. Par ailleurs, les gâteaux sont délicieux (cheesecake épuré et brownie bien équilibré).
Pour le dîner, vous pouvez commencer par prendre un verre au Café Wilder mais je suppose que lorsque vous aurez vu passer sous vos yeux affamés les burgers des voisins, vous aurez envie de vous attarder un peu plus! Le café Wilder est un endroit microscopique avec des fleurs et des bougies, les journaux du jour et des cocktails old-fashion. On y dîne en amoureux ou entre amis le samedi soir, on y boit du vin de F. F. Coppola. Le Wilder burger est vraiment pas mal... Après le dîner, vous pouvez descendre la rue et faire une jolie balade le long du canal.
3. Peut-être que vos pérégrinations citadines au milieu des façades colorées vous mèneront au jardin botanique dont la serre tropicale m'a beaucoup amusée. Il jouxte de très près les Galeries Nationales, un chouette musée dans un beau palais, clair et lumineux, au milieu d'un grand parc où les Danois se prélassent sur des serviettes de plage et en maillot de bain. Les Cranach, Alice de Modigliani avec sa tunique bleue et son noeud dans les cheveux, les couleurs d'Asger Jorn et Per Kirkeby, quelques Friedrich, et ce plaisir toujours mystérieux et cette joie très libre de passer très vite dans les salles qui ne nous intéressent pas.
Entre le jardin et le musée, pour un déjeuner aux saveurs décidées et délicates à la fois, essayez d'avoir une table chez Aamanns. Le restaurant était fermé mais juste à côté, au take-away, il y a quelques tables en bois clair et des banquettes vert pâle jolies et accueillantes. C'est très calme et on a tout son temps pour choisir ses smørrebrøds préférés dans la courte carte où chaque ingrédient semble trié sur le volet (fromage de petites fermes locales, boeuf de Jersey...). Celui aux asperges et à l'émulsion d'oeuf à la danoise était délicieux, tout comme celui au porc confit à la rhubarbe. Les jus de fruits sont servis dans de très jolies bouteilles et la café avec une tuile aux amandes maison croquante et parfumée.
4. Assez compliqué de résister à une éventuelle session shopping lorsqu'on est à Copenhague. Dans les petites rues qui s'éloignent des grandes artères où les touristes piétinent, il y a parfois un magasin incroyable qui vend des bols et des plateaux en bois, des planches en olivier massif juste superbes et des petites cuillères en marbre. On tombe aussi sur une joaillerie dont la propriétaire aime vous raconter comment son mari et elle, architectes de formation, ont voulu créer des bijoux très simples, épurés, absolument pas solennels, et dont tout l'intérêt est dans le détail qu'on peut garder secret, comme un coeur minuscule gravé à l'intérieur d'une bague.
Ma boutique préférée entre toutes s'appelle Stilleben, un endroit vraiment redoutable si vous aimez la céramique blanche et graphique, les jolis coquetiers, les coussins tricotés main dans de belles couleurs et les sacs en toile brute. La vendeuse blonde et pâle portait un jean blanc, un pull rose et du vernis corail...
L'autre lieu de toutes les tentations, à quelques pas de Stilleben, s'appelle Hay et décline sur deux étages une suite ininterrompue d'objets désirables allant du rouleau à pâtisserie parfait (sans poignées, pas trop épais, légèrement effilé aux extrémité, d'une couleur jade ébouriffante) au fauteuil de bureau en tweed rose en passant par les aimants de réfrigérateur genre vintage. Tout semble complètement futile donc indispensable.
Et puis aussi Wood Wood, ses marinières Comme des garçons, ses robes ultra-stylées, ses tennis série limitée et ses porte-feuilles en cuir tout souple.
Pour interrompre cette frénésie déraisonnable (j'ai juste été un peu déçue ne d'avoir croisé aucune librairie et quasiment pas de cinéma), vous pouvez faire une charmante pause dans la cour cachée du Royal Café, une petite enclave de sérénité gourmande à l'écart de l'agitation marchande de la ville. Smørrebrøds stylisés et pâtisseries fraîches et légères (nous goûterons la tarte aux fruits rouges meringuée, très bonne), dommage que le thé pourtant servi dans une jolie tasse Royal Copenhagen soit quand même chiche.
5. Il y avait un endroit où je tenais absolument à aller, ce fut le dernier jour pour maintenir la tension du désir et son suspense. J'étais décidée à ne pas repartir de Copenhague sans avoir visité le Louisiana museum, un musée d'art moderne posé au bord de l'eau et d'où l'on distingue, depuis le parc qui accueille des sculptures de Noguchi ou les mobiles de Calder, les rives de la Suède au-delà des nuages.
Là encore, il faut prendre un train (moins d'une demi-heure de trajet) et suivre les pancartes depuis la gare de Humlebaek pour arriver au musée. C'est un lieu un peu magique, une grande maison avec vue sur le large, pleine de lumière et dont les galeries suivent des couloirs labyrinthiques. Les Giacometti sont splendides et mis en scène avec beaucoup de soin, il y avait aussi une installation de Yayoi Kusama et j'avais le coeur tout emballé de plaisir. Un très bel endroit pour rêver.
Pour clore une visite comme celle-là, il fallait un lieu où dîner à la hauteur (en plus, c'était le dernier soir!). Alors nous sommes retournés au Meatpacking District, je n'avais pas du tout réservé à Paté Paté mais nous avons eu une chouette table qu'il ne m'a pas dérangé de partager avec deux amis qui parlaient de musique classique. Le lieu m'a tout de suite fait de l'effet: l'éclairage à la bougie (de grandes bougies blanches dans des bouteilles de vin, comme au Most! de Budapest), l'aspect gourmand des grandes et épaisses baguettes de pain torsadé découpées par la serveuse à l'entrée, le vieux piano aux touches mouchetées, les livres de cuisine triés sur le volet dans les caisses en bois, la grande enseigne de boucherie au-dessus des cuisines, la liste des fromages sur l'ardoise près du comptoir, le sourire des gens partout, cette fille en pull jacquard bleu, pieds nus dans ses chaussures en cuir vieilli, qui lisait un roman allemand en attendant sa mère et sa soeur.
La cuisine de Paté Paté est franche et rigoureuse. Les asperges vertes sont juste moelleuses, leur extrémité est drapée dans une très fine tranche de poitrine fumée, elles ont été poêlées dans de l'huile de noisette et on retrouve dans l'assiette quelques noisettes entières torréfiées. Les rillettes d'agneau ultra fondantes sont servies avec des betteraves métamorphosées, suaves, acidulées et veloutées en bouche. Les petits oignons et les cornichons, les pickles maison, sont à bon escient sur la retenue. L'onglet de boeuf est servi saignant et bien chaud, ultra tendre, avec une salade tiède de poivrons marinés mêlés à de jeunes pousses, les tranches rosées de summer buck sont posées sur des petits pois frétillants et tout doux. En dessert, avalanche de fruits rouges sous la tendre meringue et la crème fouettée ou fraises parfumées qui ponctuent le sabayon à l'amande. J'étais envahie d'une sorte de bonheur assez confus, mêlant la conscience de la présence de l'être aimé, sa conversation, sa voix, ses mains, et le plaisir simple de goûter des choses si bonnes dans une ambiance congruente, pétillante et sensuelle.
Pour l'hôtel, nous étions au Amager et je redoutais un peu qu'il soit loin du centre mais j'ai ensuite découvert qu'il était à deux minutes de Christianhavn et surtout:
.en face du Kaffe Baren Pa Amager, un endroit charmant pour commencer la journée, à siroter un chocolat ou un café en tailleur au milieu des coussins alignés dans la vitrine ou sur les tables en bois blond de la terrasse ensoleillée aux côtés des autochtones portant des cartables en cuir vert ou un bandeau savamment noué dans leurs cheveux et commandant un bol de muesli au miel des forêts
.en face de chez Massimo, qui serait l'un des meilleurs pizzaïolo de Copenhague. Sa pizza au pesto et au pastrami est en effet délicieuse
.en face aussi d'un antiquaire proposant suspensions, petite vaisselle et jolies lampes
.à côté du café Ting&Kager à l'ambiance vintage soignée (j'ai faillit en repartir avec une table et deux chaises...), dommage que sa propriétaire ne sache pas très bien faire les gâteaux...
Je n'ai donc pas du tout regretté la chambre du Amager qui, en outre, était fort agréable. La chambre donnait sur une cour, avait un haut plafond et des jolies moulures.
Evidemment, notre épopée est totalement subjective et se déplie dans un Copenhague personnel. Ainsi, au-delà des adresses, ce qui fait le charme du voyage, c'est tout ce qui se raconte mal et se conseille encore moins: les virées nocturnes au hasard des rues, l'achat impulsif de gaufrettes au praliné au milieu de la nuit, la joie presque enfantine d'essayer des fauteuils iconiques, la découverte d'une cour cachée avec une petite fontaine et des pivoines, le suspense différé du palmarès du Festival de Cannes depuis la chambre d'hôtel, tout ce qu'autorise la légèreté temporaire d'une vie ailleurs.
Pour adoucir un retour quelque peu brutal, il y avait l'avant-première de Journal de France en présence de Raymond Depardon. Il s'est avancé à pas hésitants dans la salle surchauffée mais son regard dégage une force et une détermination malicieuse assez terrible. Dans le film, j'ai adoré toutes les scènes de bord de route, quand on le voit installer son matériel, guetter la bonne lumière, la disparition des voitures et des passants, j'ai adoré l'entendre dire qu'il craignait toujours d'être sous-exposé et j'ai trouvé formidable qu'il retienne encore son souffle à chaque fois qu'il s'apprête à appuyer sur le déclencheur. L'écouter ensuite raconter ses anecdotes fut un (trop court) petit délice. Journal de France sort le 13 juin, et c'est plutôt bien.
PS de grande importance affective: Martine Camillieri vous propose de soutenir sa vision subversive et contestataire des pièges que l'industrie agro-alimentaire tente sans cesse et sans vergogne de nous faire avaler. A travers une mise en scène ludique et sauvage à la fois, mettant à contribution le plastique et son accumulation asphyxiante, sa collection de Wild Food fait sourire tout en refilant des frissons glaçants. N'hésitez pas à feuilleter quelques pages de ce projet enthousiasmant et à le soutenir en vous en rendant acteur sur KissKiss BankBank!
Toutes les adresses de Copenhague:
Sweet Treat Sankt Annae gade 3A
Bio Mio Halm Torvet 19
Paté Paté Slagterboderne 1
Café Wilder Wildersgade 56
Kaffebaren Pa Amager Aeblestien 2
Royal Café Amagertorv 6
Café Ting & Kager Amagerbrogade 7
Aamanns Øster Farimagsgade 10
Stilleben Niels Hemmingsensgade 3
Hay Pilestræde 29
Wood Wood Krystalgade 7
Libellés : cinéma, Copenhague, Depardon, Martine Camillieri, voyage
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belles découvertes, ça donne vraiment envie.
mieux qu'un guide.
Un voyage subjectif qui se lit délicieusement, qui fait rêver... et qui donne envie de prendre le 1er vol pour Copenhague ! Le meilleur des villes, c'est la marge, entre les lignes, les petites rues non référencées...
Super contente de te lire. Ca avait l'air bien ... Ca me rend impatiente. Incroyable que tu parles de rouleau à pâtisserie, j'en cherche un depuis des mois (en attendant, c'est bouteille en verre vide et lavée !), j'attends donc ; la tarte carottes au jus d'orange et feta n'en sera que meilleure. Je crois aussi, à te lire, que je partirai avec une valise vide, pour mieux revenir. Des bises et des bises.
J'ai récemment développé -devant public- la thèse que la seule définition du bonheur qui me soit acceptable c'est de pouvoir se donner (et tout faire pour) les moyens de construire sa vie et son identité de la façon qui nous parait "correcte".
Ce que je n'ai pas dit; c'est que ma vie; je la veux élégante. Et très souvent, je me dis que si elle devenait comme celle que tu décris; ce serait déjà formidable.
Cette année; obligation académique obligent; je ne peux pas voyager. Mon dieu, ce que j'ai envie d'un endroit au Nord, où il faut se déplacer peut-être un peu emmitouflé ou en jetant un regard craintif au ciel; mais beau.
Oh oui, mieux qu'un guide Patoumi. Vous m'avez donné l'eau à la bouche. Pizza Pastrami-Pesto, ouahouh, ça devait être fort bon. Et tout le reste. Je note tout ça au cas où. Cet été (enfin mi-septembre), je pars chez vous, et après un long voyage en train-métro-train-bus, je serai aux anges d'enfin poser ma valise à Cancale et un peu Saint-Malo pour respirer l'air si pur de la mer et essayer toutes les bonnes adresses que vous m'aviez donné avec tant de gentillesse précédemment. Je suis absolument ravie de voir dans ce billet une allusion à l'un de mes auteurs préférés de ce genre tant décrié qu'est la science-fiction.
Et en plus, dans le Depardon, on voit Rohmer à Biarritz...
Christinecho: c'est le truc le plus gentil qu'on puisse me dire sur ces récits de voyage que je trouve toujours un peu maladroits! Merci!
Marie: mais oui, les marges font tenir les pages... (en plus, l'un des moments qui m'émeut le plus, avec la soirée à Paté Paté, c'est vraiment la nuit des gaufrettes au praliné, qui est aussi celle du palmarès de Cannes. Or cela ne se raconte pas du tout!)
Sylvie: oui, je suis au regret de te dire que la valise vide n'est pas une idée superflue ahem. Plein de bises et de pensées aussi! J'ai hâte d'avoir ta version des faits!
Ma Calamity: avec plaisir!
Riane: oui enfin, quand on est rentré à Rennes après s'être levés à 5heures du matin (et s'être couchés à 2, parce qu'on ne sait pas faire autrement) et que j'ai recommencé à travailler dix minutes après l'arrivée à la gare, je n'étais pas précisément très élégante!
Comme toi, j'aime le nord, tous les nords...
Séverine: il a une bibliothèque bien achalandée en science-fiction!
La pizza était très très bonne, le pastrami était mis à cru sur la pizza brûlante toute simple (sauce tomate et mozza) et la condensation créée par la boîte fermée lui a étonnamment réussi.
Je vous souhaite un beau voyage en septembre!
Comme c'est joli :)
c'est amusant de me dire qua dans 2 mois, je (re)lirais avec attention ces adresses...
le chocolat chaud sera sûrement différent (fera t'il beau? l'amoureux portera t'il son foulard préféré?) mais je vais adorer me glisser dans vos pas, dans cet ailleurs qui m'impatiente...
(je note également l'idée d'apporter une valise vide. la jolie céramique blanche, les robes "ultra stylées" et les sacs en toile repartiront sûrement avec nous!)
merci!
useriøst.
le voyage par procuration ici a ses saveurs et détails, ses douceurs et ambiance : merci ! il ne manque que le murmure de la rue. Mais déjà j'entends vos pas ...
Gribou: Copenhague est joli, peut-être avec ce que cela comporte d'inconvénients...
Les chéchés: c'est gentil de laisser un petit mot par ici, merci!
Indiscutablement, la céramique blanche et les trucs en bois (bols, cuillères, plateaux, planches...) sont là-bas atrocement tentants... J'ai hâte de savoir ce que vous penserez de la ville!
(je n'ai pas parlé des parcs, et d'un restaurant japonais, et de l'académie royale des Beaux Arts, et de certaines boulangeries...)
Arrosoir: vous savez quoi? J'ai déjà hâte au prochain voyage!
Bonjour Patoumi,
Moi je voulais te dire que je trouve les photos "culinaires" réussies : en particulier le diptyque asperges/rillettes avec les bouts de l'autre assiette qui se répondent mais qui ne sont pas tout à fait symétriques... oui, je suis une obsessionnelle de la composition !
Bonjour Patoumi,
j'aime découvrir votre Copenhague, différent du mien, même si nous nous sommes parfois croisées à distance. Je suis heureuse aussi que vous ayez aimé Louisiana.
Bises.
Julie: il y a aussi des photos argentiques en attente de développement mais je en sais pas bien pourquoi, j'ai l'impression de les avoir "ratées" et du coup, j'attends (je ne sais pas bien quoi) avant d'aller au labo photo...
Florence: ah oui alors, le Louisiana était un grand moment, j'ai adoré tout le petit parcours pour y arriver et la vue, la vue superbe sur le large. J'ai pensé à vous!
Ce voyage était chouette, mon seul regret est cette absence de librairies et de cinémas (ou alors je ne les ai pas vus! La cinémathèque était fermée...) et le fait qu'il y ait peu d'endroits où s'attarder tard la nuit. Tiens, je me demande quel sera votre prochain voyage?
Le dernier c'était Berlin il y a 15 jours, et j'ai eu bien du mal à revenir tellement la vie était douce à Prenzlauer Berg. Je suis sûre que cette ville là aussi vous plairait, même si elle est moins lisse que Copenhague, et pour le shopping, elle regorge de petites boutiques pleine de choses belles et futiles!
Le prochain, c'est l'Espagne rurale et maritime, la Cantabrie. Là bas, pas de boutiques,pas de musées design, mais du repos et des randonnées.
Bises
Bonjour Patoumi!
A ecouter d urgence, je pense... et a faire passer!
http://www.franceculture.fr/emission-a-voix-nue-jacques-testart-15-2012-06-04
Et voila j'ai terriblement envie d'aller à Copenhague maintenant! Tu es le meilleure guide que je connaisse, tes récits me font voyager et rêver. Quelle chance! Mais je ne me plains pas j'ai eu de beaux voyages récemment et tellement d'autres en perspective. C'est juste qu'à travers tes yeux et tes mots tout est tellement beau et poétique et proche de la perfection, c'est rassurant de savoir que la vie peut être ainsi.
Ah oui, je me souviens, tu avais écrit un joli billet sur ton appareil argentique... Je viens moi-même de récupérer le Minolta de mon père mais je ne sais pas s'il est en état de marche après toutes ces années... Et, question subsidiaire (et oiseuse), en ce qui concerne le numérique, tu appartiens à quel camp ? Les rouges ou les jaunes ? Moi je joue dans l'équipe rouge ;)
J'aime le bruit de la pluie le dimanche soir...
Pour le dessert, il a empilé des madeleines coupées dans l'épaisseur, des fraises ultra bonnes, du yaourt grec et du chocolat blanc fondu. Ça faisait des tours de Pise blanches et roses, délicieuses.
Florence: mas en fait vous savez, les villes lisses, ce n'est pas trop notre truc en fait. Il s'agirait plutôt de tirer le meilleur parti du lieu que nous avons choisi, le plus possible aussi en adéquation avec l'état d'esprit du moment, qui avait besoin, il de vrai, d'une certaine futilité. Je ne serais pas repartie en Inde, c'est sûr!
Anonyme: je vais m'y pencher! (je suis très occupée en ce moment à lire de la psychanalyse et des trucs théoriques sur le cinéma)
Marjane: super d'avoir des voyages en perspective! Rassure-toi, il y a toujours des ratés dans les voyages (nous appelons ça "la journée galère" parce qu'il y en a toujours une moins réussie voire super décevante) et des trucs qui énervent aussi. Je me dis que ça fait des souvenirs!
Julie D.: finalement, les photos argentiques ne sont pas mal! Je vais en poster quelques unes quand j'en aurai le temps.
Pour le numérique, j'utilise celui de W. qui fait partie de l'équipe jaune mais je sais qu'il est en train de songer à le revendre parce qu'il a envie de revenir à l'argentique aussi!
Tu me diras si le Minolta fonctionne?
merci pour ce tres beau voyage Patoumi, ton Copenhague n'est-il pas en fait un peu plus beau que le réel ?
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