mardi 30 octobre 2012

Des baisers que le froid givrait (romance en quatre parties)


Chapitre 1
Cette histoire lui fut racontée pour la première fois jeudi soir, vers 21h30, à la terrasse du petit restaurant où nous attendions qu'une table se libère. Ma voix hésitante et sourde ne se laissait pourtant pas distraire par le Crozes-Hermitage soyeux qui réchauffait lentement les sangs glacés par le souffle de la nuit.
Je commençai à décrire la longue journée qui venait de s'achever, ce discours presque ininterrompu que j'écoute d'une oreille concentrée, fait de souffrances secrètes, d'amours déçues, d'espoirs fragiles, de tristesse énigmatique et ravageante. Toutes ces vies qui déplient leur intimité maladroite et murmurent les yeux baissés les blessures brûlantes. Je me sens parfois minuscule à les aider mais ne renonce évidemment jamais, animée par une énergie constante, une force vive qui se matérialise en quelques phrases bienveillantes et toujours très pensées. Mais c'est juste épuisant. Surtout quand les imprévus s'enchaînent et qu'il faut bientôt renoncer à la trêve du déjeuner, habituellement déjà très discrète (le mercredi un sandwich maison avec un pain pita acheté un peu plus tôt au marché matinal, le jeudi une pomme, une tasse de thé vert pas trop chaud pour pouvoir être bu rapidement, deux financiers à l'orange du marché d'à côté, le vendredi ça dépend. Parfois un vrai déjeuner avec G., à la maison, avec toutes les fantaisies que cela autorise, sinon un börek viande hachée et fromage à la gargote turque à deux pas, ou un grand smoothie plein de fruits et des biscuits au chocolat…) Ce jeudi-là, pas le temps d'aller chercher des financiers à l'orange, mais j'avais apporté du gâteau au soja et à la noix de coco, préparé par ma mère et ramené parmi des dizaines d'autres victuailles, dont un canard laqué, qui s'est tenu tranquille pendant notre voyage en train, après un dimanche familial comme j'en cède rarement à mes parents, car je nourris peu d'appétence pour ces retours qui m'angoissent maladivement là où la seule évocation de ma chambre d'adolescente laissée dans l'état me soulève le coeur (par exemple, les portraits de Rimbaud alignés au-dessus du bureau font que je ne peux plus le regarder dans les yeux). Malgré une faim furieuse, je déballai avec mille précautions le petit paquet préparé par mon père et, sous le dernier pli de papier argenté, découvris les petits carrés jaune tendre, doux et parfumés, visiblement découpés avec beaucoup de soin. La première bouchée déjà me ravit, c'était frais, sucré sans excès, très fondant, et les souvenirs apparurent comme un feu d'artifice retentissant: je me revis enfant mélangeant la préparation soja-coco à l'aide d'une cuillère en bois dans la casserole émaillée, je revis aussi les déjeuners chez mamie qui se clôturaient par ces mêmes gâteaux et un thé au jasmin pour lequel elle glissait dans la théière quelques fleurs de jasmin qu'elle prélevait sur le jasminier du salon, je revis alors les plats délicieux de l'enfance, les boulettes frites, croustillantes et élastiques à la fois, le riz au poulet, tout collant de bouillon au gingembre, les travers de porc laqués, les soupes au poisson, les fondues fumantes, ma gourmandise insatiable de petite fille. Ce gâteau maternel si délicieux puisait son réconfort dans le contraste provoqué par sa douceur sucrée et la violence de ma faim qui avait grandit au fil des heures dans la violence de ce qu'il m'arrive d'entendre de la bouche de ceux qui ont pris rendez-vous avec moi. C'était un peu comme d'être entourée des bras de ma mère, chose qui n'arrive jamais car nous sommes timides en la matière. J'ai alors ressenti la tendresse immense de mes parents, à travers ce gâteau qu'elle avait préparé, qu'il avait emballé et, alors même que je tiens régulièrement un discours amer et dur sur la famille et l'enfance, du moins les miennes, je fus saisie par cette émotion inédite, le fait qu'on puisse penser à ses parents sur un mode rassurant.
Et j'ajoutai, au moment où la serveuse vint nous dire que notre table préférée était prête, En plus aujourd'hui, j'ai reçu une lettre de ma psychanalyste.

Chapitre 2
Je n'avais pas pris le métro en direction de l'université depuis plusieurs années. A la recherche du bâtiment où je devais me rendre (l'amphi L3), je me souvins que je fuyais souvent les cours de médecine au profit de cafés tièdes sur des tables poisseuses avec mon amie Gé. qui avait le bon goût d'étudier les lettres modernes (maintenant elle travaille dans le cinéma, ah!).
Dans l'amphithéâtre qui se remplissait avec autant de bavardages inaudibles, j'ai eu un petit frisson d'appréhension en voyant mon nom inscrit sur un carton replié posé sur la grande table de l'estrade. C'est assez étrange, après toutes ces années passées à écouter des centaines de cours rarement passionnants, de se retrouver un beau matin à la place de celui qui enseigne; la question de l'imposture avait déjà été soulevée au moment où j'acceptais avec enthousiasme et appréhension la tâche qu'on me proposait gentiment puis je l'ai refoulée parce que je crois que j'aime bien être sur scène en réalité.
Installée derrière un micro, avec la petite bouteille d'eau et le verre en plastique de rigueur, pendant qu'un universitaire très diplômé introduisait la matinée, je regardais les étudiants s'installer sur les chaises à battants. Rien n'avait vraiment changé. Il y avait toujours les besaces US personnalisées, les gobelets de café posés avec précaution à côté des notes, les garçons sérieux pull col V et cartable de terminale patiné, les garçons moins sérieux (en apparence…) qui sortent une feuille de papier et un stylo bille de la poche de leur manteau, les filles qui se recoiffent ou qui remettent un trait de rouge et celles qui notent tout, absolument tout, de ce qu'elles peuvent entendre. En réalité, dans ma robe à fleurs et ma veste anglaise, j'avais l'impression que peu de choses nous séparait finalement, que je n'avais pas tout à fait quitté leur monde et j'ai vraiment eu une sensation très étrange de soudaine responsabilité quand on m'a dit que c'était à moi de prendre la parole. J'ai pris une grande inspiration intérieure.
A la fin de la conférence, en ressortant sur le campus mouillé par une pluie d'automne tenace, j'aurais voulu aller prendre un café tiède avec Gé., l'écouter me raconter ses dernières amours, je revoyais son étui à cigarettes un peu chic, ses pantalons façon Annie Hall et son grand manteau, mais il n'y avait autour de moi que des silhouettes inconnues qui marchaient d'un pas pressé. Tous ces visages lisses et anonymes m'ont laissé le goût des années définitivement perdues.
J'avais déjà ressenti une émotion du même ordre quelques jours plus tôt à l'avant-première du prochain film très recommandable d'Olivier Assayas, Après-mai. Au début des années 70, Gilles, le double assumé d'Assayas, partage ses dix-sept ans entre manifestations lycéennes haletantes et risquées, peinture, poésie, séances de cinéma engagé, voyage-apprentissage en Italie et deux jeunes filles, Carole et Christine, avec qui il vit des histoires impossibles. Un après-midi estival, Carole le devance sur un chemin de sous-bois alors qu'il s'apprête à la retrouver à la gare en mobylette et sa silhouette me fascine. Elle porte une robe blanche très longue, avec un petit col qui remonte haut, plusieurs sautoirs et des spartiates en cuir brun mais Gilles apprendra qu'il ne s'agissait pas d'une robe de mariée. Christine a toujours le regard triste malgré sa détermination, son engagement est total mais pas lorsqu'il concerne le garçon qui essaie de l'aimer. Au-delà de l'aspect historique et politique du film, je suis surtout terriblement émue par la trajectoire de Gilles qui s'effectue au plus près de son désir de cinéma en empruntant des voies d'abord détournées. Son rapport à l'art, l'idée répétitive que le cinéma permet de revivre certains moments de la vie en leur attribuant un autre devenir (Carole qui apparaît plein cadre et tend la main à Gilles lors d'une projection) est une idée qui m'est chère et familière. Après le film, timidement, j'ai dit quelques mots à Olivier Assayas mais forcément, c'était un peu décevant parce que c'est définitivement compliqué de dire à quelqu'un qui ne vous connait pas Vous avez un peu changé ma vie quand même.

Chapitre 3
Concert de Neil Hannon à l'Ecole d'Architecture de Nantes. Il y a une fille avec une coupe à la Louise Brooks qui porte une robe en drap de laine vert sapin, un pull en jacquard et d'incroyables petites bottines vintage fourrées à lacets. Il y a un type immense avec une marinière, une veste en velours, des Converse (basses) et un tote bag Tindersticks (on me dit que c'est un journaliste de Magic). Toujours est-il qu'à l'ouverture des portes, je peux vous dire que tout savoir-vivre disparaît quand il s'agit d'avoir une place décente, aussi vintage soient les souliers que l'on a aux pieds. Neil Hannon, lui, dévale l'escalier de la salle en cravate, veste bordeaux sur chemise blanche et chaussures à semelle de crêpe. Il s'excuse d'être malade et installe très vite une proximité décontractée avec le public, un charme définitif émane de lui et tient à rien, c'est une posture, une phrase bien sentie, un sourire distancié. Même si l'ambiance n'est pas aussi survoltée qu'à la salle Pleyel (le sol ne tremble pas pendant Tonight we fly), le voir jouer sur l'immense Steinway me plonge dans une sensation d'ivresse ouatée très agréable. Après le concert, dans un café plein à craquer, un serveur infatigable et souriant apporte de délicieuses tartines au brocciu et pesto de roquette. Nous rentrons au milieu de la nuit sous une pluie battante et dans le brouillard.
Le lendemain, nouveau concert de Neil Hannon dans un lieu tenu secret. Nous disposons juste d'une adresse peu précise dans un quartier discrètement reculé. Au détour d'un bâtiment gris mis à vendre, une jeune fille bottes en caoutchouc et parapluie de rigueur, guette les arrivées hésitantes. Il faut tourner à droite et monter le petit escalier nous dit-elle à voix basse. Attention à ne pas glisser. De nombreuses flaques brillent un peu sur le chemin malaisé. En haut de l'escalier, comité d'accueil plutôt froid sous la véranda en teck. On croise des filles avec des nattes qui font le tour de leur tête et des garçons en petit blouson. La salle de concert est microscopique, juste quelques rangées de bancs d'écolier face à la scène minimaliste. Expérience très étrange. Quelques visages aperçus la veille se retournent aussi. Neil Hannon déboule à toute allure, pantalon souple et pull tout simple, l'air ravi. Avant chaque chanson, un spectateur contingent est poliment invité à glisser la main dans un chapeau tendu par Neil Hannon qui découvre donc, quasiment en même temps que le public le morceau suivant puisque le chapeau renferme des petits papiers portant chacun un numéro se référant à la liste de chansons posée sur le piano. C'est assez magique et excitant d'assister à un concert unique dans ses enchaînements et de surprendre Hannon lui-même très légèrement surpris à chaque fois par le suspense de la chanson suivante. Une proximité et une connivence s'installent très vite, surtout quand il s'approche vraiment de vous avec le chapeau… et le tend vers votre amoureux! Après le concert, dont je dérobe l'affiche en douce, dans un restaurant embourgeoisé mais au service diligent et courtois bien que l'heure fût tardive pour les dîners bourgeois, le Paris-Brest maison tient toutes ses promesses car le chou est tendre et bien frais, tandis que la crème se fait légère et intense en praliné.

Chapitre 4
Un weekend parisien très studieux s'annonçait puisqu'il serait question de psychanalyse lacanienne pendant deux jours. Malgré les aspérités théoriques qu'elles induisent parfois, j'ai toujours aimé écouter ces conférences érudites qui éclairent de façon souvent inattendue la clinique quotidienne. J'aime aussi entendre les récits de cure et ce qu'ils révèlent en creux avec beaucoup d'élégance et de pudeur à la fois, de celui ou celle qui la mène. J'aime ainsi m'asseoir et me laisser porter par ces discours qui au détour d'un concept savant viennent toucher quelque chose de sensible et personnel, c'est sérieux et jubilatoire en même temps. Le seul inconvénient, c'est le lieu où ces rencontres se tiennent, un bâtiment triste dans un quartier périphérique de Paris et d'où l'on ne sort pas de la journée, guettant des coins de ciel par les baies vitrées entre deux interventions. Mais pour nous récompenser de notre sérieux, le samedi soir, j'avais prévu de l'inviter à Spring, répondant à un désir très ancien étrangement lié à mon affection pour le nom du lieu, qui pour moi claquait comme une promesse.
Dès l'arrivée, les détails nous touchent: la discrétion de l'enseigne, le fait de sonner pour entrer, le sourire des serveurs, la lumière très douce autour des tables et la langue anglaise qui flotte dans l'air. Un groupe de dames à l'accent charmant finissent de dîner et pépient au-dessus de leurs tasses d'infusion en attendant un taxi, nos voisins sourient. Le menu, unique et non dévoilé à l'avance, est une suite ininterrompue de petits ravissements. Les textures, les couleurs et les parfums dessinent une cartographie du goût singulière et précise. Les huîtres se servent panées, avec un beurre très herbacé, ou crues avec du thon rouge de Saint Jean de Luz, fondant et velouté, aux côtés d'une vinaigrette de tomates très fraîche. Le rouget est nacré au milieu du pesto complexe et des olives de Kalamata, le pigeon est parfaitement rosé, son jus sombre fréquente le parfum capiteux des cèpes et le croquant acidulé des grains de grenade. Tout est assez épatant. Depuis ma place, j'aperçois la jeune femme qui s'occupe des desserts déposer avec délicatesse de très fines tranches de pomme verte sur la crème qui recouvre les carrés de gâteau aux noix, comme autant d'ailes de papillon. Mais mon dessert préféré fut cette glace au chocolat très intense qui surplombait un granité au café et des éclats de biscuits très parfumés. Ou alors cette mûre confite, seule et tentatrice, servie avec un étonnant beurre de miel. J'ai trouvé que c'était un endroit réjouissant et empli de tendresse. Après le dîner, nous sommes rentrés à pieds jusqu'à l'hôtel face au petit parc, j'aime emprunter les ponts qui enjambent la Seine la nuit.
Les conférences du lendemain matin me donnent l'impression de m'être secrètement adressées parce qu'il est question du fantasme d'un enfant à secourir, de la position de bonne élève, de la volonté d'être une fille classique. Ça alors. L'effet est tellement intense que lorsque G. me propose de sécher la fin d'après-midi pour traîner un peu au bord du canal, je dis oui tant j'en ai pris plein les oreilles et le coeur. De thé bien chaud en essayage de veste, de livres de photos en vagabondage de rue en rue, on est juste bien. Avant de reprendre le train de 22h08, je lui révèle ma botte secrète, un dîner comme dans les films d'Ozu, dans la jolie salle aux poutres sombres de Lengué. Les tempura de gambas sont épatants, les boulettes de poulet addictives, l'aubergine au miso ultra-fondante et les gyoza aux légumes bien replets et parfumés achèvent de nous convaincre. Le rythme des petites portions à commander au fur et à mesure du désir va bien avec le week end qui s'achève dans les douces vapeurs du saké. Chacun son sac à l'épaule, nous partons vers la gare bruissante des départs tardifs et dans le train ronronnant, je m'endors sur sa veste.

Après-mai, le film indispensable d'Olivier Assayas sort le 14 novembre.
Promenade est mon album préféré de Divine Comedy, surtout pour Tonight we fly et When the lights go out all over Europe.
Spring est au 6 rue Bailleul à Paris.
Lengué se cache au 31 rue de la Parcheminerie à Paris aussi.

Libellés : , , , , ,

33 Comments:

Blogger patoumi said...

Merci d'avoir lu un si long billet...
Vendredi soir, il y aura une valise pour Berlin avec plein d'appareils photo, des petits cahiers et un gros roman. Je crois que nous avons très hâte! J'emporterai aussi un manteau trop chouette, avec un cache-épaule comme dans Moonrise Kingdom! (juste, il n'est pas rose. Bon.)
A très vite!

30 octobre 2012 à 00:12  
Blogger Paola said...

Tu m'avais tant manqué ! J'ai tant guetté la publication de ce billet.
Plus c'est long, plus c'est beau. J'ai pleuré, voilà.
Cet univers féminin, enfantin, amoureux, très visuel, est passionnant.
Paola

Ps: je suis parisienne, mais marseillaise d'adoption (je suis chargée de production dans une Cie de théâtre), si d'aventure tu t'aventurais dans la Cité phocéenne, cela me ferait plaisir de te rencontrer et de t'indiquer les "do not miss" (oui oui Marseille peut être underground, et en prime il y a des supers salons de thé).

Belle nuit

30 octobre 2012 à 00:42  
Blogger rosaannoma said...

C'est beau, tes mots.

30 octobre 2012 à 06:25  
Anonymous Marie said...

En décembre, il y a un colloque où j'avais très envie d'intervenir (mais épuisement actuel = no way), sur l'origine des choix de nos recherches. L'année dernière, le même colloque, une autre thématique. On avait passé la journée à parler du lien recherche-chercheur. Je crois que j'aime bien la pluie et les feuilles mortes sous les pieds de ce billet, les chaussures fourrées. Le 1er chapitre résonne tellement chez moi... Douce virée berlinoise !

30 octobre 2012 à 07:22  
Anonymous Riane said...

Régulièrement je regrette que tu (nous) écrives si peu souvent.
A chaque article, je me dis que ça valait le coup. Donc si il faut attendre; j'attendrais.

C'est aussi toujours horrible de lire des choses si belles; qui parlent si fort; on se dit qu'il y a plein de gens avec qui on pourrait être ami et qui n'existent par rapport à nous qu'à travers clavier et écran.

Dans ma nouvelle école (journalisme), les conférences sont très hétéroclites. Parfois je rattrape du sommeil, parfois je suis hypnotisé. Mais je suis souvent effaré de voir que bien souvent les intervenant sont surs d'eux. Il ne semblent pas douter (de la même façon que les parents semblent infaillibles quand on est petit, tu vois?)

30 octobre 2012 à 13:30  
Anonymous Florence said...

Je te lis depuis ... mais je ne t'ai jamais écrit. Chacun de tes articles m'apporte une grande joie et beaucoup de lumière dans des journées parfois difficiles. Merci.

30 octobre 2012 à 13:40  
Anonymous Poppilita said...

merci pour cette longue balade fragmentee.
j'ai adore le reconfort paternel/maternel et encore plus les vestiges de ce week end a Paris qui est definitivement une ville formidable
bon week end a Berlin, en esperant lire tes souvenirs pas trop allemands

30 octobre 2012 à 13:44  
Blogger croukougnouche said...

C'est vraiment émouvant de lire tes tranches de vie,
écrites avec tant de fluidité,
et l'émotion surtout , d'avoir , depuis le moment où j'ai rencontré ton premier blog , suivi le parcours d'une jeune fille très sensible , cultivée , pleine d'appétits d'images , de mots et de mets
La sensation d'avoir la chance inouïe de frôler cette vie si intense, aux couleurs douces et secrètes , que tu nous donne à lire .
Te lire est aussi magique que d'entrer dans une salle obscure et découvrir un film intimiste.
Et à saisir ton parcours , on envie ceux à qui tu prêtes un oreille patiente ..

30 octobre 2012 à 18:09  
Blogger Wolli said...

Tes déjeuners quand tu as pas le temps... Ils valent à mes yeux tout l'or du monde.

30 octobre 2012 à 19:18  
Anonymous Marjane said...

Oh Lengué, mon restaurant du dimanche soir(oui mon mien à moi), je l'ai découvert il y a deux ans et j'ai d'abord été hypnotisée par la maitresse des lieux que je trouve absolument sublime, quant au repas il est toujours parfait (avec Kunitoraya 2 c'est l'assurance de bien manger à Paris le dimanche soir).

Ton texte est très beau, mélancolique, nostalgique et sent merveilleusement l'automne, ne nous remercies pas de l'avoir lu, merci à toi d'écrire si bien (comme je suis jalouse, c'est vilain d'écrire ça mais bon). Tes souvenirs de plats de l'enfance font échos aux miens, comme souvent, d'ailleurs chez moi la nourriture à une place importante, disons que souvent les femmes et les hommes cuisinent comme un cadeau à ceux qu'ils aiment,une preuve d'amour en somme, c'est fou comme la nourriture nous attache et évoque très souvent de doux souvenirs.
Ton écriture est si délicate.

Tu évoques souvent ton enfance/adolescence, comme quelque chose de douloureux, en tout cas ça ne semble pas t'avoir laisser beaucoup de bons souvenirs, pourtant cette période à sûrement façonnée en partie la femme que tu es, alors il doit y avoir du bon.

J'ai partagé un lieu que j'aime bien, quelques minutes avec Melvil Poupaud, ça m'a fait pensé à toi, il été seul et j'ai eu envie de l'invité à boire un café mais je me suis retenue.

31 octobre 2012 à 13:37  
Blogger Agnèslamexicaine said...

J'aime beaucoup la première partie du chapitre 2 et le chapitre 4, je n'aime plus du tout l'usage de "juste" à l'anglaise... Quel plaisir de te lire! Merci pour ce long texte et beau voyage à Berlin-

31 octobre 2012 à 20:06  
Blogger patoumi said...

Paola: merci, c'est très chic comme petit mot! Cela fait très longtemps que nous avons envie d'aller à Marseille, pour plein de raisons différentes, je ne manquerai pas de te demander tes bonnes adresses! Merci encore!

Rosaannoma: merci!

Marie: oui, j'espère que ce sera bien! Prends bien soin de toi!

Riane: j'ai appris à me méfier des amitiés potentielles qui naissent à travers un écran... On ne ressemble pas toujours à ce que l'on écrit (même si dans mon cas, c'est de plus en plus moi, même si les lecteurs sont moindre)
Ça doit être chouette les études de journalisme! On m'en avait dissuadée parce qu'on disait que je n'étais pas assez "méchante"...
(bah sinon je n'ai JAMAIS trouvé que mes parents étaient infaillibles. C'est peut-être le problème)

Florence: plein plein d'élan pour ces journées difficiles.

Poppilita: et je n'ai pas raconté tout Paris! Je veille à garder quelques exclusivités pour mon journal :)

Croukougnouche: *merci* *un peu les larmes aux yeux en lisant ce message*

Carnet de notes et menthe à l'eau: ce midi c'était scone au cheddar et aux herbes puis petite pomme et thé pencha

Marjane: W. est archi fan de Lengué, je me souviens que tu m'en avais déjà parlé, tu avais vu juste! Par contre, Kuni 2... j'aime pas trop. Je n'aime plus trop le 1 non plus d'ailleurs...
J'ai tout simplement détesté mon enfance et mon adolescence, mais tout cet ennui a trouvé dans le cinéma et la littérature une petite force insoupçonnée.
Bon alors, il va où au café Melvil Poupaud? :)

Agnès: merci!

1 novembre 2012 à 01:06  
Blogger patoumi said...

Non mais le thé pencha, c'était du sencha!

1 novembre 2012 à 01:08  
Anonymous Madeliaf said...

Tes mots sont un enchantement.
(à tel point que je ne peux pas me résoudre à ajouter autre chose ;))

1 novembre 2012 à 01:50  
Blogger K. said...

Oh chouette un billet. qui fait éccho au film moonrise kingdom découvert hier au fond d'une couette.
Merci merci c'est toujours tellement beau de te lire.
Bon week end à Berlin !

1 novembre 2012 à 10:59  
Anonymous Riane said...

Tu as raison; on est souvent déçus. le problème c'est qu'on ne peut pas s'empêcher d'espérer et de se dire "mais ça pourrait être bien" à chaque fois. C’est toujours dur, d'intégrer le principe de réalité.
Je ne pense pas qu'il faille être "méchante". Il faut juste ne pas être trop naïf ou trop optimiste. Mais je crois qu'on peut faire tous les métiers en étant "gentil"; tant qu'on ne croit pas que les autres le sont!

(Pourquoi serait-ce un problème?)

1 novembre 2012 à 12:38  
Anonymous Anonyme said...

ah! tu vas bien , je m'inquiétais de ce long silence, mais il y eu de belles choses et une vie dense... ce petit gateau soja coco m'a fait saliver, aurais-tu la gentillesse de nous en dévoiler la recette?

PS: tes déjeuners sonnent comme des réconforts, je me suis quand même demandé si tu mangeais assez? et quid des indispensables protéines? prends soin de toi et bonne escale berlinoise

atlante

1 novembre 2012 à 12:48  
Blogger patoumi said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

1 novembre 2012 à 13:39  
Blogger patoumi said...

Madeliaf: c'est chouette de se savoir lue au milieu de la nuit, merci!

BBC: comment a commencé cette année universitaire toulousaine? J'aimerais n'avoir jamais vu Moonrise Kingdom pour avoir à le découvrir... Je suis contente que ça t'ait plu!

Riane: oh, je crois surtout qu'on voulais me protéger d'une éventuelle déception par rapport au journalisme, j'était très jeune et pas encore passée à l'école également douloureuse des études de médecine :) Le film "Gentille" avec Emmanuelle Devos en anesthésiste est très chouette et très a propos.
(ce n'est pas vraiment un problème, c'était juste en réponse à ton interrogation, le "tu vois?")

Atlante: oui, il faut que je demande à ma mère la recette pour la poster! Pour les protéines... Il y a le petit-déjeuner et le dîner pour se rattraper! (je n'ai jamais très faim le midi en fait, et plus le temps depuis des années de m'attabler devant une vraie assiette. Heureusement que les week ends existent aussi pour ça!)
C'est quand même une assez longue escale berlinoise qui s'annonce (une semaine!)

1 novembre 2012 à 13:40  
Anonymous Madeliaf said...

Aussi plaisante que soit l'idée, je dois blâmer le décalage entre nos fuseaux horaires ;)

3 novembre 2012 à 06:05  
Anonymous Julie D. said...

Quel plaisir de se plonger dans ce long billet : moi j'ai toujours préféré les romans aux nouvelles ! : ) Et j'adore te voir naviguer entre 3 villes auxquelles je suis très attachée.
Ton texte éveille en moi des tonnes de réflexions, de souvenirs et d'envies. Comme dans un jeu de ping-pong, j'ai envie de te renvoyer la balle et d'en partager quelques unes.
Une réflexion : ta description du dîner chez Spring est un vrai bonheur de lecture ! Et merci de partager ce repas avec nous : il y a quelques années, quand ce restaurant était encore minuscule et les quelques tables comme en vitrine dans cette petite rue peu passante du 9ème j'avais essayé de faire une réservation. « 3 mois d'attente » m'avait-on répondu... « mais nous avons prévu de déménager bientôt ! ». Depuis, je n'ai jamais renouvelé ma tentative mais tu m'as donné l'impression de m'y être pourtant attablée.
Un souvenir : les bancs de la fac (de Villejean, pas de médecine) où il nous arrivait parfois de passer deux heures de cours à décortiquer une phrase de Lacan : « L'assomption jubilatoire de son image spéculaire par l'être encore plongé... ».
Une envie : Lengué ! C'est la deuxième fois que j'en entends parler (en très bien) cette semaine. En septembre je me suis régalé en slurpant des udons chez Sanukiya, je note l'adresse pour ma prochaine virée parisienne...
Désolée pour la longueur de ce commentaire (proportionnelle à celle du billet ; )) et surtout bon séjour à Berlin !

3 novembre 2012 à 12:55  
Anonymous Marjane said...

Hahaa alors je ne sais pas si c'est un habitué de l'endroit en fait peut être que oui, en tout cas c'était dans une brasserie pas hyper fashion, mais très sympa, et à y réfléchir je ne crois pas qu'il était vraiment seul. Ce qui est sûr c'est qu'il a un sourire très chaleureux.
J'ai hâte de découvrir Berlin à travers tes mots!

5 novembre 2012 à 09:21  
Blogger patoumi said...

Madeliaf: :)

Julie: j'avais depuis très longtemps envie d'aller à Spring mais le principe de la réservation très longtemps à l'avance me décourageait chaque fois. C'est une cuisine à la fois très minutieuse et gourmande, esthétique sans être figée.
Mon cours était à Villejean, à la fac de psycho, l'ambiance m'y a toujours plus parlé qu'à la fac de médecine :)

Marjane: je ne sais pas encore si je parlerai de Berlin où j'ai quelques jours délicieux à passer...

8 novembre 2012 à 11:16  
Anonymous Marjane said...

ah tu préféres garder ça pour toi.
Je comprends, tu n'es pas obligée de tout partager ici.

8 novembre 2012 à 11:32  
Anonymous patoumi said...

Marjane: non, ça n'est pas tout à fait ça, c'est trop long à expliquer :)

9 novembre 2012 à 01:34  
Anonymous Marjane said...

ahh bah voilà maintenant j'ai envie de répondre : "mais si expliques j'ai le temps"! (Je plaisante évidemment)

9 novembre 2012 à 09:50  
Anonymous patoumi said...

Marjane: :P
Profite bien de ce temps! Moi je n'en reviens pas chaque jour à Berlin d'avoir du temps aussi!

9 novembre 2012 à 09:55  
Anonymous Akabé said...

Merci pour ce si beau texte... C'est la première fois que je commente, et un peu en retard, mais je n'ai pas pu résister devant ta description de Neil Hannon que je vénère et tes souvenirs d'enfance gustatifs. Tes textes sont comme un voyage poétique pour moi...

13 novembre 2012 à 17:27  
Blogger patoumi said...

J'hésite pour le prochain billet: Berlin ou liste d'idées pour Noël?

Akabé: ça me touche beaucoup de te savoir lire ces pages, c'est moi qui te remercie!

13 novembre 2012 à 20:16  
Anonymous Marjane said...

Les deux :p

15 novembre 2012 à 13:48  
Anonymous patoumi said...

Marjane: je vais tirer au sort :)

15 novembre 2012 à 23:38  
Anonymous Florence said...

Pourvu que ce soit Berlin.j'ai hâte d'avoir vos impressions. Bises

16 novembre 2012 à 06:49  
Anonymous Florence said...

Pourvu que ce soit Berlin.j'ai hâte d'avoir vos impressions. Bises

16 novembre 2012 à 06:50  

Enregistrer un commentaire

<< Home